la suite logique d'une fausse peur des abeilles

12

Jakob débarqua du taxi qui l'avait conduit chez Alex. Il s'arrêta sur le trottoir devant la maison. La cours était pleine de voitures. Jakob regarda son alliance, ferma les yeux, respira profondément à quelques reprises et s'avança tranquillement vers la porte. Par la grande fenêtre du salon il pouvait voir les ombres des filles s'agiter à l'intérieur. Elles l'avaient vu et il ne pouvait plus reculer, se sauver sans jamais revenir.

Jakob sentait un peu de panique monté en lui. Non seulement de la panique pour les choses possibles qui peuvent se passer durant sa soirée mais aussi par la signification de cette dernière. Il allait se marier. Il allait dire « OUI » à Trystan dans quelques mois. Il allait passer le reste de sa vie avec Trystan. Jakob secoua la tête pour balayer le stress et l'inquiétude. Il monta l'escalier en pierres qui menait à la porte. La porte s'ouvrit au moment même où il déposa le pied sur la dernière marche. Les filles sortirent de la maison et allèrent le chercher pour le trainer dans la maison en criant et en sautant d'énervement.

Jakob changea vite son expression pour ne pas que les filles se demandent s'il était correct ou non. Il se mit à leur sourire, sauter et crier avec elles. Katryna s'approcha de lui pour lui mettre une couronne de roi sur la tête. Elle lui enroula un boa en plume mauve autour du cou. Alisse s'approcha et sortit une paire de lunettes mauves dont les verres étaient en forme de pénis et les lui mit.

La maison était décorée pour l'occasion avec une thématique outrageusement sexuelle. Alisse avait surement eu son mot à dire dans les décorations. Une énorme banderole avec des formes de pénis faisait le tour du salon. Une énorme affiche avec « Jakob » écrit dessus pendait dans l'espace entre la cuisine et le salon. Il y avait une table devant la fenêtre-baie du salon, table sur laquelle avait été déposées plusieurs coupes, assiettes et ustensiles tout en rose.

Il y avait des plateaux remplis de sushis sur des plats en verre remplis de glace, des bouteilles de mousseux, d'eaux pétillantes, des mélanges de Margarita et des canettes de liqueurs. Il y avait des chaises placées en rond au centre de la pièce. Dans un coin, il y avait une couverture qui cachait quelque chose qui semblait être un long morceau de carton rectangle avec, à côté, un bocal en vitre sur un petit présentoir rempli de formes phalliques de toutes sortes.

Une boule miroir avait été accrochée au plafond et des spots, sur pieds, de lumières blanches et de couleurs avaient été placées dans quelques coins de la pièce pour ajouter de l'ambiance. Jakob pouvait sentir que la soirée ne serait pas reposante. Des gros ballons de toutes les couleurs flottaient au plafond et étaient attachés en bouquet un peu partout dans le salon. Alex sortit de la cuisine avec un plateau recouvert de verres remplis de Margarita. En passant, elle en remit un à Jakob et déposa le plateau sur la table où les autres invités se précipitèrent pour prendre un verre.

Raubin sortit de la cuisine à son tour avec un pot rempli de paille dont le bout suggérait très explicitement l'organe de reproduction masculin. Il en prit une et la mit dans le verre de Jakob. Il alla mettre le restant du pot sur la table près des verres. Sarah s'approcha de Jakob, un verre à la main.

« Je ressens une présence phallique ... une présence très imposante et à la limite inconfortable. », dit tranquillement Jakob à Sarah.

« C'est ce que j'ai dit aux filles quand elles décoraient. Mais elles ne me croyaient pas. », lui répondit Sarah en lui tapant sur l'épaule.

« Pour une fois qu'on est d'accord sur quelque chose ... Y'en a tellement partout. », dit Jakob en faisant le tour de la pièce de ses yeux. Il baissa le regard et se regarda l'entre jambe avant de remettre son regard sur Sarah.

« J'ai presque l'impression que je fais partie de la décoration ... C'est ... inconfortable d'être un homme ici. »

Sarah regarda Jakob et descendit son regard jusqu'à son entre jambe. Elle fit un tour de la pièce du regard à son tour, retourna ses yeux sur Jakob et lui sourit en levant les épaules. Les deux eurent un petit rire nerveux et s'arrêtèrent pour ne pas attirer l'attention des autres. Habituellement Sarah et Jakob ne s'entendaient pas. C'était suspect de les voir rire ensemble. Même eux avaient eu peine à croire à ce petit moment où pour une fois ils étaient sur la même longueur d'onde.