Chapitre 4 : Démons intérieur

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Les rayons du soleil percent à travers les stores de l'appartement, collés au mur ça doit faire déjà 2 heures que je n'arrive pas à trouver le sommeil. Cette nuit n'a pas été de tout repos, entre le froid, les cauchemars qui se répète en boucle chaque nuit et la décision que je prendre et qui me tiraille depuis que je suis rentré dans cet appartement.

Est-ce que je devrais partir ou rester ? Je crains que le temps ne soit pas en ma faveur aujourd'hui. Il ne me reste plus beaucoup de temps pour choisir, Jules va sûrement se réveiller d'une minute à l'autre, c'est maintenant ou jamais. Après avoir pesé le pour ou le contre pour la centième, je me résous à choisir la solution qui me semble la plus sage. Je me lève sans un bruit et attrape mon sac. Je regarde au cas-où dans sa direction. Il est toujours endormi sa tête posé sur la table à côté de son journal intime, je suppose.
Je crois qu'il vaut mieux, que je file comme ça. Sans rien dire, c'est plus facile comme ça pour moi comme pour lui. Mais au fond de moi, je sais que ce je fais est mal. Je l'abandonne sans même le remercier. Il m'a accueilli et donner à manger, alors qu'il aurait pu ne pas le faire. Il a même l'air d'avoir veillé un peu sur moi cette nuit, j'ai l'impression que je redeviens la peste d'autrefois. L'ancienne Kat' celle aveuglée par le monde qui l'entourait. Depuis j'ai ouvert les yeux, mais mes anciens démons continue de me hanter...

Je jette un dernier regard vers ce qui fut ma maison pour un soir, et m'élance vers la porte d'entrée, quand je l'entends remuer derrière, je me fige et me tourne vers lui le visage teinté d'appréhension...Je le vois peu à peu se réveiller incapable de faire un pas de plus. Il tourne sa tête dans ma direction et même s'il est encore endormi, la stupéfaction se distingue nettement sur son visage...

J'ai soudain un pincement au cœur, et je me force à sourire mal à l'aise.

-Qu'est-ce que tu fous Kat' ?!

-Eh...bah...je.... Répondis-je ne sachant pas quoi dire.

Je souffle un bon coup, et le dévisage à mon tour. Il à l'air si blessé de m'avoir surpris prête à partir sans demander mon reste. Et bordel, je culpabilise tellement maintenant, je n'arrive pas à croire qu'il soit capable de jouer autant avec mes sentiments. Il aura suffi d'un seul regard pour que je regrette ma décision. Qu'elle, conne je fais. Afin d'apaiser ma conscience il vaut mieux que je lui raconte la vérité, au lieu de mentir et de filer à nouveau demain.

-Je pense que je serais un poids pour toi, et que j'ai trop abusé de ta gentillesse. Si on est deux, ça va être plus compliqués de manger correctement et tu le sais. Mais il y a aussi le danger qu'on risque, imagine-je me blesse ? Je ferais que te retarder et au final toi aussi tu seras en danger. Alors que si je suis seule, j'pourrai m'en prendre qu'à moi-même. Tout est plus facile seul...Ce n'est pas pour ça que tu l'es ?

Il souffla longuement et d'un coup il a l'air d'avoir pris 60 ans d'un seul coup. Ses épaules se sont voûtes d'un seul coup et il m'a dévisagé l'air peiné.

-Sauf que j'en ai marre d'être seul. J'en ai marre d'avoir personne sur qui compter. Avoua-t-il finalement. Je crois que tu n'imagines pas à qu'elle point, avec le silence comme seule compagnie peut rendre fou. Je me demande même comment je ne suis pas devenu fou. T'sais quoi je m'en fous que tu sois un poids, une bouche de plus à nourrir. J'aurais préféré affronter tout les galères que j'ai rencontré avec quelqu'un, et je préfère vivre celle qui vont se dresser sur mon chemin avec quelqu'un à nouveau. A force d'être seul, j'ai peur de devenir comme eux...Comme les putrides, un animal à la recherche de nourriture. Mais vas-y je te retiens pas, casse toi. Peut-être que le destin à décider que je sois voué à être seul...

Avec tout ce qu'il vient de me dire, je suis incapable d'argumenter plus...

-Je.....suis désolé...

Je n'arrive plus à parler, comme à bouger. Ce qu'il vient de me dire, m'a dérangé au plus profond de mon être. Mes démons ne m'ont donc pas quittés, même avec tout mes efforts. J'ai été incapable d'anticiper le mal que j'allais provoquer.

-Qu'est-ce que t'attends ? Dit-il en croisant ses bras et en me regardant avec dureté.

Je tente un instant de soutenir son regard mais j'en suis incapable.


-Peut-être que t'a raison. Peut-être...qu'il vaut mieux affronter la vie à plusieurs que seul.

-Tu trouves ? Dit-il avec espoir.

-Ouais...

Il marque une pause, continuant de me dévisager avec ses yeux d'un noir profond...

-Donc, en tant que partenaire. Tu t'engages à pas me la foutre à l'envers j'espère ?

-J'mis engage, t'es content ? Maugréais-je.

Son visage s'illumina soudain, et il murmura :

-Merci Kat'...

Je m'assois de l'autre côté de la table et pose mes coudes contre celle-ci.
Il m'observe sans un mot, ses bras toujours croisé sur son torse.

-Et t'a une idée de comment on va trouver de la nourriture ? Demandais-je voulant passer rapidement à autre chose. Notre discussion m'a littéralement chamboulé et je préfère penser à autre chose pour l'instant.

Il acquiesça d'un signe de tête et attrapa un plan griffonné de partout. Il posa la carte sur la table et indiqua avec son doigt un bâtiment rayé avec une croix.

-Ça, c'est un des bâtiments que j'ai déjà fouillé.

Le nombre de bâtiments qu'il a déjà fouillé est incalculable. Depuis combien de temps il traîne par ici bon sang ?!

-Y a un restaurant pas trop loin de chez-nous, que je n'ai pas encore visité. Continua-t-il.

Je vois déjà où il veut en venir...

-Tu sais s'il a été pillé au moins ? Le coupais-je

Il m'adressa un petit sourire.

-Tu me prends pour un débutant. Dit-il avec malice. Il y a aucune trace de pillage, rien c'est comme si le bâtiment a été mystérieusement épargné par l'épidémie.

-Alors pourquoi tu ne l'a pas déjà pillé ? Demandais-je en haussant un sourcil, légèrement étonné de sa réponse.

-Je n'ai pas une très bonne expérience des restaurants...

-Tu sais que c'est pas bon signe que personne n'y soit encore aller...

-C'est le seul endroit à des kilomètres à la ronde, où on peut-être assurés de trouver à manger. Si personne ne l'a visité entre temps.

-Ok..On y va quand ?

-Maintenant, on déjeunera là-bas ?

-Bon plan.

Nous commençons à nous équiper, Jules récupère sa carte et quelques provisions pioché dans les placards de la cuisine au cas où. Et nous partons.

Alors que le soleil se lève sur un Paris silencieux, nous marchons côte à côte...Deux humaines faces aux restes du monde voilà à quoi me fait penser notre duo.

Secteur 2 : La ville des morts.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant