Nous nous tenons côte à côte devant la porte d'un vétuste HLM. Nous n'avons pas pu aller plus loin et le froid est de plus en plus mordant. Si nous restons encore quelques minutes de plus sous la tempête qui semble poindre à l'horizon nous mourrerons.
Il ouvre la marche, son nouveau fusil entre ses mains. Il appartenait au Boucher, et je suis ravi que nous l'utilisions à présent...Je n'aime pas trop les armes à feu, je trouve qu'elles font trop de bruit, elles sont encombrantes qui plus est. Et de toute façon je serais capable de rater une cible à dix mètres. Donc cela n'a aucun intérêt pour moi. Lui à tout de suite sauté dessus, hâte de tester son nouveau jouet. Heureusement j'ai calmé ses ardeurs bien vite, ça n'aurait pas été très brillant de tirer en pleine autoroute. Vu le nombre de Monstres bloqués dans leur voiture qui nous adressaient des regards fous quand on passait à leurs hauteurs. Pour rien au monde je ne deviendrais pas comme eux. Qui voudrait devenir son propre cauchemar ? Ils m'ont hantés durant une grande partie de ma jeunesse. Maintenant, je n'ai plus peur d'eux, ils font partie de mon quotidien. Une présence indésirable qui m'a forcé à m'adapter. Parfois, je les vois plus comme des défouloirs ambulant qu'un danger réel.
Nous rentrons dans le hall, les pots de fleurs sont renversé, le comptoir saccagé. Ça donne envie d'habiter ici. Petit à petit, nous montons chaque étage, aucun bruit à part nos souffles, et ces grattements persistant. Cela à l'air de venir d'en bas, plus nous montons et plus ils s'estompent. Si je n'avais pas désespérément envie de dormir et manger, j'aurais quitté immédiatement le bâtiment, il me semble trop louche, toujours trop silencieux.
Mais j'ai juste envie d'un lit, avec une couette aussi miteux et couvert de poussières soit-il.-Je vais briser la serrure.
Je hoche la tête, de toute façon, nous n'avons aucune autre option. Tôt ou tard, on rencontrera les affreux de l'HLM alors pourquoi pas tout de suite. La porte ouverte, nous rentrons, nous mettre à l'abri barricadant l'entrée avec le secrétaire poussiéreux, des photos étaient disposés sur celui-ci. Une femme et son enfant, tout deux souriant sur toutes les photos. L'enfant grandissait petit à petit, au fur et à mesure que les années passait selon les photos. Mais plus aucune photo avec cette année fatidique. Plus rien, eux aussi avaient connu un triste destin.
«Raahhrrrr»
Le son vient de la cuisine, il y en a un qui est rester ici tout ce temps. Je ne sais pas s'ils arrivent à se souvenir de quelques bribes de leur passée, de leur vie. Mais certains d'entre eux, restait instinctivement dans des lieux familiers de leur ancienne existence.
La question que je me pose à cet question est : «La femme ou l'enfant ?».
J'espère sincèrement que ce n'est pas le petit. Nous approchons du bruit, la cuisine séparés du reste de l'appartement par une petite porte vitré. Hésitant nous attendons devant la porte quand les rideaux commence à bouger. Un petit apparut derrière la vitre, les yeux injectés de sang, la peau blanchâtre, des touffes de cheveux. Mais ce n'est le plus horrible...Il ne lui reste plus de peau sur la mâchoire laissant à l'air ses dents morte c'est le cas de le dire.-Je m'en occupe. Il a le droit à une mort différente.
J'ouvre doucement la porte le laissant sortir, il fonce vers moi. Plus que quelques secondes, je ne peux pas hésiter, je n'ai pas le droit d'hésiter pour lui pour moi. Il sera bien mieux dans la mort, c'est sûr plutôt qu'emprisonner dans ce corps en décomposition. Il est ma hauteur au moment où je sors mon couteau tremblante, alors qu'il allait me griffer les jambes. Je l'enfonce dans son cou, nette et sans bavure, sa mort fut rapide. La petite silhouette s'effondra au sol. Il avait notre âge sûrement, il n'a pas eu notre chance. Essayons au moins de ne pas la gâcher...
-Je vais voir s'il y en d'autres. Dit-il avec une petite voix lui aussi sûrement affectés malgré les airs de gros dur qu'il veut à l'instant se donner.
Je soulève délicatement l'enfant, le conduisant vers la salle de bain. Je le dépose dans la baignoire immaculée par les événements. Je ferme les rideaux de celle-ci, puis me promets de ne pas revenir dans cette pièce avant de partir. Si possible je le brûlerais, pour que sa dépouille ne soit plus que cendres. Comme si au final il n'avait jamais existé. Tuer les adultes, ce n'est pas un problème mais les enfants, j'en ai des frissons à chaque fois.
J'examine à mon tour, le reste de l'appartement le visage sombre. Tout est poussiéreux, presque rien n'a bouger. Même si nous visitons la maison de deux morts je trouve que ça a quelque chose de reposant. Si on oublie le cadavre dans la baignoire, je pourrai presque croire qu'ils sont juste parti.
Sa mère n'est jamais revenu ici, sûrement morte avant. Alors l'enfant est resté dans la cuisine épuisant petit à petit toute les réserves de nourriture, jusqu'à qu'il n'y ait plus rien. Il n'est jamais sorti de celle-ci, il devait avoir trop peur du monde extérieur, sûrement traumatisés par ce qu'il a du voir à la fenêtre. Il a fini par mourir de faim. Une lente agonie, une longue descente aux enfers pour un être si fragile.
Heureusement que pour ma part, j'ai eu l'audace de sortir de ma cuisine...C'est peut-être pour ça que cela m'a autant secoué. Je n'en sais rien, je n'arrive plus à me comprendre en ce moment. Ni même à savoir qui je suis vraiment.La cuisine doit forcément être vide, ce qui veut dire que nous n' avons pas encore à manger. Je me sens obliger de prendre l'initiative, après tout ce qu'il a fait pour moi.
-J'vais fouiller les autres appartements. Je reviens le plus rapidement possible.
Il ne répondit rien, me souhaiter bonne chance n'aurait servit à rien. La survie est tout sauf une histoire de chance.
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Secteur 2 : La ville des morts.
TerrorIls sont deux, face à la mort. Deux orphelins, qui ont survécu au Fléau qui s'est abattu sur la France. Ils ont un seul espoir de survie, une chance de couler des jours heureux. Mais le destin à décider de se mettre en travers de leurs chemins.