[Aruani] Dance with me.

VII.

Son mari marcha dans le salon, parlant au téléphone tandis qu'Annie faisait le lit dans la pièce d'à côté. Elle étendit le drap, le mettant correctement pour qu'il n'y ait pas de plis, il fallait surtout pas qu'il y en ait. Ce dernier avait horreur de cela, il détestait quand quelque chose n'était pas à sa place, il détestait quand c'était sale. Il était capable de se mettre à l'insulter de tous les noms: sale put*, connasse... Tout. Il pouvait la gifler, la battre, lui donner de violent coup de pied dans l'estomac, la frapper au niveau de la tête juste pour cela. Annie termina, regardant son travail afin de voir s'il y avait un détail de travers, tout semblait correct alors elle sortir en silence. Elle remarqua qu'il était toujours un téléphone, discutant surement avec l'un de ses collègues avec joie, avec joie, quel connard pensa t-elle sans rien dire. Elle se rappelait d'un jour où elle avait faillit y passer, c'était il y avait 5 mois avant de déménager ici. Elle avait eu le malheur de se rebeller et de l'insulter, il avait saisit un couteau et l'avait violament blessé dans le dos. Aujourd'hui, elle avait une grosse entaille au niveau de son dos qui mesurait environ 8 centimètres de long. Cette cicatrice restera maintenant à vie et elle ne pourra pas l'enlever afin d'oublier ce jour. Depuis, elle s'était interdite de refaire cela, de se rebeller car la prochaine fois, elle savait qu'elle allait y passer, un jour il allait la tuer.

- "Je pars pour une semaine à Nice, pour le boulot dit-il en raccrochant. 

- Tu pars quand ? demanda t-elle en cachant sa joie.

- Pourquoi, tu es pressée que je me casse ?!

- Non, je veux juste savoir se défendit rapidement la blonde en reculant, terrifiée par ce qu'il pouvait faire.

- Je vais te manquer ? ajouta t-il en l'encerclant de ses horribles bras, l'approchant de lui."

Annie déglutit, se haïssait, voulant mourir, voulant se retirer.

- "Oui murmura t-elle finalement avec regret.

- Je pars ce soir à 18 heures, je prends le train termina t-il en déposant un baiser dur sur sa joue avant de partir dans la chambre préparer ses affaires. "

Annie partit au travail quelques minutes après, plus que heureuse après l'annonce de ce dernier, une semaine sans lui, une semaine de calme, mais aussi une semaine de stress. Le moment où il reviendra. Aujourd'hui, il y avait peu de clients ce qui était assez rare, en même temps c'était l'hiver et il commençait à faire de plus en plus froid. Les gens préféraient boire leur café au chaud chez eux devant un petit feu. Posant son plateau sur le comptoir, sortant son portable elle aperçut un message du blond, il lâchait pas.

15:04

-" Ca te dis qu'on se balade quand tu auras terminé ton service ? J'ai terminé mes cours de danse."

- "Leonhart."

Annie leva la tête vers son patron, se demandant ce qu'il voulait.

- "Vous pouvez rentrer chez vous, vous avez fait du bon boulot sourit-il en tapotant sur le clavier de la caisse, rendant la monnaie à des clients. Je ne vous vois jamais prendre de congés d'ailleurs, ça va ?

- Oui c'est juste que je n'ai pas besoin reprit-elle en le remerciant.

- Et bien je vous en impose, vous les méritez grandement !"

Annie resta sans rien dire assez surprise et le remercia encore une fois. Hitch faisait la tête derrière, dégoutée qu'elle ne soit pas dans le lot.

15:10

-" Je peux tout de suite."

15:10

-" Génial ! On se retrouve au petit parc près de ton café ?"

15:11

- "Ca marche."

Après s'être changée, elle marcha la tête dans son col de manteau, les mains dans ses poches, cherchant du regard le blond. Aucune idée de où il était dans le parc, en plus il était grand. Annie observa les enfants jouer malgré le froid sous le regard attentif de leurs parents, cela la fit sourire. Ils étaient heureux et ils avaient raison, ils devaient profiter de ce que la vie leur offrait. Elle sortit de ses pensées quand elle sentit une petite pression sur son épaule, la faisant se retourner afin de le voir. 

- "Tu vas bien ? sourit-il. 

- Bien merci répondit la blonde en baissant ses yeux vers Odin aux pieds du blond.

- Tiens dit-il en tendant la laisse de son chien à Annie, qui le regardait assez surprise. Vu le feeling entre vous, il n'y a aucun problème. J'en suis presque jaloux taquina t-il." 

Souriant timidement elle saisit d'une main froide la laisse avant de commencer à marcher avec lui dans le parc. Ils discutèrent un petit peu de tous et de n'importe quoi, de leur enfance, de leurs parents. Armin apprit que ceux d'Annie étaient décédés dans un accident alors que les siens étaient encore en vie. Il lui dévoila que sa mère était atteinte d'Alzheimer, elle ne le reconnaissait pas du tout et cela le brisait. 

-  "Je suis désolée dit Annie.

- C'est la vie ajouta le blond en haussant des épaules, essayant de garder un sourire même s'il était triste et détruit."

La blonde s'arrêta quand il défit encore une fois son écharpe afin de la passer autour de son cou. Il la noua gentiment.

- "Je vais devoir t'en offrir une sourit-il."

Annie l'observa en silence, les joues rouges avant de lâcher un petit rire doux ce qui surprit ce dernier mais aussi elle même. Ca faisait des mois qu'elle n'avait pas lâché un simple petit ricanement. Armin attrapa gentiment la main libre de sa nouvelle amie, la mettant dans sa poche de manteau, reprenant sa route. Odin marcha joyeusement devant eux, tournant quelques fois la tête derrière lui afin de voir si son maitre le suivait toujours et Annie aussi. 

- "J'ai les dates du concours enfaite, c'est dans cinq jours. Une danse contemporaine, le thème: dénoncer quelque chose.

- Dénoncer ? 

- Oui, faire passer un message, dénoncer un domaine, quelque chose dit Armin. Tu aimerais le faire ?"

La blonde réfléchit puis se dit que c'était une bonne idée et accepta.

- "Tu aimerais faire passer quel message ? Ou dénoncer quelque chose ?"

Cette phrase déchira l'intérieur de la blonde, s'il savait ce qu'elle vivait.  

- "J'ai une idée dit-elle. La violence conjugale."

Armin tourna la tête vers elle, les yeux grands ouverts.

- Je connais un proche qui en est victime mentit-elle afin d'éloigner le terme de sa vie privée. J'aimerai le faire pour lui.

- Si c'est ton souhait sourit-il gentiment. J'accepte."

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