La gardienne Céleste - Tome 2 : Destinée

Le début de la fin

J'observe mon amoureux meurtri. Les entailles faites dans ses habits sportifs, les coupures sur son corps et la balafre sur son visage signent la violence de l'éveil de Windy. Le pire dans tout ça, c'est que j'en suis l'entière responsable. C'est moi qui ai éveillé Windy ici alors qu'elle ne maîtrise pas sa puissance. Je le sentais, mais je me suis quand même exécutée. J'étais bien trop sûre de moi. Je m'agenouille près d'Oliver en pleurs et pose mes deux mains sur son torse.

— Ça va aller Oli, ça va aller, le rassuré-je entre deux sanglots.

Je concentre mon énergie dans la paume de mes mains pour faire jaillir la lumière verdoyante de mon pouvoir de guérison. La lumière émeraude couvre l'ensemble du corps d'Oliver et panse toutes ses blessures.

— C'est terminé Oli, lui soufflé-je avec tendresse.

Oliver entrouvre les yeux et observe avec stupéfaction l'ensemble de son corps.

— Mais comment est-ce possible  ? J'ai été mutilé par cette affreuse tempête.

— Oli, j'ai quelque chose à t'avouer, commencé-je dans un murmure.

— Oui je crois que tu as bien des choses à me dire, assure Oli en se redressant brusquement.

— Je t'ai menti pendant si longtemps, mais sache que ce n'était seulement que pour te protéger.

— Me protéger  ? Mais de quoi  ?

Je prends une profonde inspiration. Je n'ai plus le choix, je lui révéler mon secret le mieux gardé.

— Je suis une gardienne. Une protectrice de la terre et du monde des séraphins.

— Des séraphins  ?

— Oui, ces petits êtres qui volent autour de nous et...

Je m'arrête brusquement en voyant la stupéfaction sur le visage d'Oliver.

— Tu ne les vois pas, c'est bien ça  ? deviné-je.

— Pas exactement, je perçois leur aura. Je sais qu'ils sont au nombre de quatre et je peux deviner où ils se trouvent. Mais je ne les vois pas clairement.

— Il est donc bien sensible aux ondes magiques, confirme Lily.

— Soit son potentiel magique est trop faible, soit il n'a pas encore su l'exploiter, précise Watery.

— Je les entends aussi, poursuit Oliver. Enfin, très faiblement. J'ai l'impression de n'entendre que des murmures que je n'arrive pas à interpréter.

— Mais alors, tu le savais  ? demandé-je. Tu savais pour moi  ?

— Je savais que tu me cachais quelque chose et je me doutais que c'était un rapport avec le monde magique. Depuis tout petit je sens et vois des choses que les autres ne remarquent pas. En grandissant, j'ai compris. J'ai tout de suite ressenti la puissance magique qui émanait de ton corps. J'ai vu clairement toute la lumière que tu dégageais. Mais cette luminosité aveuglante a fini par m'éblouir et je n'ai pas réussi à te suivre. J'ai voulu te le dire, j'ai voulu t'avouer que je savais que tu cachais un secret aussi énorme, j'ai voulu tant de fois te proposer mon aide, mais... Je crois que j'ai eu peur. Peur de te ralentir, peur de ne pas t'être utile... J'ai essayé d'être présent quand je ressentais que tu avais besoin d'aide, mais malheureusement, je ne pouvais pas faire grand chose. Pour preuve, je me suis retrouvé blessé au milieu d'une tornade virulente et tu as été obligée d'user de tes pouvoirs pour me sauver.

— Oli, je voulais tant de fois te révéler mon secret, mais j'ai tellement eu peur...

— Je comprends. Peux-tu m'en apprendre davantage sur ton rôle de gardienne  ?