Sur le banc

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Je me rends à l'entraînement des pompom girls sous un soleil radieux et une douce bise. Je suis heureuse et le magnifique temps n'est pas le seul élément qui illumine ma journée. Toute ma semaine fut radieuse. Je passe beaucoup de temps avec ma meilleure amie et le fait de pouvoir lui parler sans détour m'enlève un poids immense. Je suis enfin soutenue et comprise par un de mes pairs. Les semaines suivant ma rupture avec Oliver ont été difficiles. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer dès que j'étais seule, ma gorge se nouait quand je parlais de lui à Lana et mes yeux brillaient dès que je le voyais dans la cour. Mais maintenant, tout ceci est bel et bien fini. Je ne vais pas mentir en disant que je ne sens pas mon rythme cardiaque s'accélérer quand je le croise dans le bus, mais désormais, j'arrive à lui parler plus naturellement et ma vision ne se trouble plus quand je l'observe s'entraîner. J'ai cessé de me tourmenter et j'ai réussi à me faire une raison. Mes interminables discussions avec Lana ont été salvatrices. De plus, je dois reconnaître que les nombreuses heures de révision avec le petit groupe formé de Lana, Lucas et Maël m'ont aidé à me recentrer sur autre chose et à aller de l'avant. Ce n'était pas gagné au départ, mais nous avons acquis de bonnes habitudes de travail. Chacun y met du sien et contribue à apporter le meilleur climat possible pour réviser dans l'entraide et la bonne humeur. De plus, comme Lucas est absorbé par nos rencontres quotidiennes, il ne trouve visiblement pas le temps d'ouvrir de nouveaux portails et cela m'enchante. Je n'étais pas encore prête à affronter les déchus. Entre ma rupture avec Oliver et la découverte de l'identité du veilleur masqué, je ne pensais pas être de taille à revenir sur le terrain. Peut-être que Lucas l'a senti et qu'il a souhaité me laisser un peu de repos  ? Même si nos relations sont bien moins tendues, je ne l'imagine quand même pas éprouver tant de sollicitude à mon égard. Mais après tout... Je m'installe sur un banc extérieur et resserre mes chaussures en attendant les filles pour l'entraînement. Je relève ma tête et observe les garçons de l'équipe de foot démarrer leur échauffement. Je vois Anthony s'agiter en donnant des directives, mais je ne trouve pas Oliver sur le terrain. Où peut-il bien être  ?

— Tu me cherches  ? s'élève une voix masculine que je reconnais immédiatement.

— Oli  ? Euh oui, non, enfin... bredouillé-je surprise.

— Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, s'amuse Oliver en s'asseyant à mes côtés.

— Tu ne t'entraînes pas  ? lui demandé-je.

— Si, je vais y aller, mais je t'ai vu seule sur ton banc, alors j'ai voulu te tenir compagnie.

— C'est gentil, soufflé-je.

Oui, Oliver est toujours aussi gentil et attentionné, et bien sûr qu'une partie de mon cœur l'aime toujours, mais je suis ravie de sentir qu'il ne bat plus comme avant quand cet homme est à mes côtés.

— Je voulais te parler un peu... débute Oliver.

— Me parler de  ?

— Après, enfin, tu sais, après notre dernière discussion, je ne me sentais pas revenir vers toi, mais je te vois tellement souriante aujourd'hui que je me dis que tu dois te sentir mieux et je suis soulagé, me sourit-il.

— Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, enfin, tu n'as plus à t'inquiéter pour moi.

— Je sais et crois-moi que j'essaye, pouffe-t-il. Je m'en fais pour Céleste, mais je me demande aussi où en est la gardienne.

— Ah... Ben pour l'instant la gardienne est au point mort, minaudé-je.

— Pas de nouvelles invasions  ? m'interroge-t-il en arquant un sourcil.

— Non, pas depuis...

Soudain, notre dernière conversation me revient brutalement en mémoire. Avant de quitter les lieux, Oliver avait dit quelque chose. Il avait parlé de quelqu'un et je n'avais absolument pas compris sa démarche.

La gardienne Céleste - Tome 2 : DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant