Après la pluie...

Chapitre 9

Aujourd'hui, je me réveille, pleine de bonne humeur. La semaine est passée super vite. On est samedi et aujourd'hui, j'ai invité mes amies à venir déjeuner à la maison. Je me lève du lit et me dirige vers la salle de bain. Je fais le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Ahmed qui dort profondément. Je prends ma douche, fais mes ablutions et sors. Je me mets en djellaba et m'attelle à ma prière. Lorsque je termine, je troque ma djellaba contre une robe longue légère et me dirige vers la cuisine. Je dresse la petite table et fais des crêpes pour le petit-déjeuner. Lorsque je termine tout ça, je m'attaque enfin au déjeuner. J'ai décidé de leur préparer un bon thiep bou yapp guinar bou khonk thiourrrr(du riz au poulet bien rouge). Je lave tout ce qui est à laver : viande, poulet, légumes, crevettes et j'en passe. Deub samey nokoss ak roff tek yeup ci bols you ndaw en attendant heure tall agn djot. Je regarde l'horloge et vois qu'il est déjà 8h. Je mets du lait sur le feu pour qu'il chauffe le temps que j'aille réveiller mon petit rayon. Je me dirige vers la chambre, tire les rideaux, saute sur le lit comme une gosse et parsème le visage de mon fils de bisous.
- Debout mon bébé
- Hmm maman veux dormir
- Aurais-tu oublié que tu passes la journée chez papi et mamie ?
A peine je termine ma phrase qu'il saute du lit. Je m'allonge, le regardant entrer dans la salle de bain. Dix secondes après, il sort, nu comme un vers.
- Wa maman vient me laver tu te recouches. Khey !
- Ah je pensais que tu voulais dormir ?
- Sheuutt maman nak toi aussi viens vite way
Je me lève du lit, morte de rire. Il fait tout ce qu'il veut chez ses grands-parents motakh il est si pressé d'y aller. Je lui donne son bain, l'habille et direction la cuisine pour le petit-déjeuner. Dès qu'il voit les crêpes, il saute jusqu'au plafond.
- Shii maman tey tu as fait des crêpes ? Il se passe quoi Khana ?
- Euh parce que dès que je fais des crêpes rek c'est parce qu'il se passe quelque chose ?
- Ah toi katt petit-déjeuner mom céréales ak pain chocolat rek nga ci kham(tu ne me prépares que des céréales et du pain avec du chocolat au petit-déjeuner)
Wa yeine xalei bi meunoul yak deer rek ?
- Ah bon ? Profites alors parce qu'à partir d'aujourd'hui mom, crêpes au petit dej c'est fini. Comme céréales ak pain chocolat rek la kham mom ngey lekk légui. Xamadi beu dei(vu que je ne prépare que ça tu n'auras que ça maintenant. Impoli).
- Ihh maman chérie toi aussi moi je te faisais une blague rek tu te fâches. Iow petit-déjeuner de chef rek ngey deff. Boko ci(Toi tu prépares que des petit-déjeuners de chef)
Bilay le gosse là on dirait un adulte. On continue à manger et dès qu'il termine, il va se brosser les dents et je le dispose chez mes parents. Je fais à peine 10 minutes là-bas puis je rentre. Avant de commencer la préparation du déjeuner, je mets d'abord l'encensoir électrique en marche afin d'embaumer le salon d'une bonne odeur d'encens. J'adore trop ça mais je ne peux pas en mettre tout le temps parce que mon fils est asthmatique. Un jour, il a voulu dormir au salon devant la télé mais il en a inhalé juste un peu et c'était la catastrophe. Il a passé trois jours à l'hôpital et heureusement que je l'ai vu tôt.
Je me mets enfin au fourneau et commence la préparation du déjeuner. Les filles sont assez ponctuelles donc si je m'y mets pas tôt, je serai encore dans cette tenue à leur arrivée. Je mets de la musique, histoire d'animer un peu. Je suis tellement concentrée dans ce que je fais que lorsque je lève enfin la tête, il est déjà 12h passées. Je diminue le feu pour laisser le riz cuire et je range la cuisine. Dès que je termine, je cours vite dans ma chambre et prends une douche bien parfumée. Je m'habille d'une taille basse rouge, me coiffe, mets du gloss, du parfum, porte mes sandales et sors de la chambre. Le temps de vérifier si tout est ok, la sonnette retentit. Je cours ouvrir et elles sont toutes là. Ça crie, ça s'embrasse et je les installe au salon.
- Shii mais djank ça fait longtemps ! Me dit Fatima
- Non bilay iow trop longtemps sakh, je réplique. Vous m'avez abandonnée et vous vous êtes toutes barrées xawma fane tchippppp
- Mohh degg ko ! Tei nga nio begn araftou(Ne nous marche pas sur la langue), me dit Ouria
- Bayi ko rek mouy diay gaw lamign. En tout cas ton studio n'a pas changé. Je pensais qu'avec Ahmed qui grandit ça allait être le bordel mais non. Me dit Emma
- Iow mom Da nga yebatei. Di na xolei sama studio bi di nirok bordel(Toi tu ne me respectes pas. Pourquoi mon studio ressemblerait-il à un bordel) ?
- En tout cas ya ngi deffar beu mou bax(en tout cas tu t'en occupes bien), reprend Fatima
- Seu formation la diar(c'est toi qui m'as formée), lui répondis-je en lui faisant un clin d'œil
Nous papotons encore un peu et je me retire à la cuisine pour voir où en est le déjeuner et servir les boissons. Je retourne au salon et je sers chacune avant de reprendre place.
- Wa mais il est où notre chéri national ? Me demande Ouria
- Votre chéri dh il passe la journée chez ses grands-parents
- Ah tu pouvais le laisser fi rek comme ça niou guiss ko(tu pouvais le laisser ici pour qu'on le voit), dit Fatima
- So leine ko beuguei guiss ngene setsi ko(si vous couler le voir vous lui rendez visite), c'est simple, je rapplique
- Ah copine tey neixo deret dh. Lou xew(aujourd'hui tu es belliqueuse. Qu'est-ce qui se passe)? Me demande Emma
- Da ma leine meirei torop(Je suis trop fâchée contre vous). Depuis décembre on ne s'est pas vu. Pas même un déjeuner ou un dîner et c'est pas normal.
- Ça mom c'est vrai mais toi aussi comprends nous. Nioune tamit nous travaillons dh, me réponds Ouria
- Je comprends très bien sax mais moi qui suis maman et qui travaille en plus je trouve quand même du temps pour vous. Après, ce n'est plus une question de temps dh c'est une question d'envie. Tchippppp
- Ehhh mode tchipatou activé way, dit Fatima
Nous sommes mortes de rire. Celle-là elle aime trop déranger, jamais sérieuse. Nous continuons à discuter et c'est dans cette ambiance que je sers le déjeuner. Elles se régalent et me complimentent. Lorsque nous terminons, je débarrasse et nous nous installons sur les canapés, nos boissons à la main.
- Wa Néva, Khalil xana il est revenu ? Me demande Emma
Il n'y a qu'elles trois qui m'appellent comme ça. Elles trouvent que Nancy Eva c'est trop long du coup elles l'ont raccourci.
- Pourquoi tu me demandes ça ? Louxew(qu'est-ce qui se passe) ?
- Le fiancé de Natalie, ma cousine, l'a une fois invité à dîner chez eux et j'étais de la partie. J'avais carrément oublié de t'en parler.
- Dou li la done wax(c'est ce que je disais) ? Bref, oui il est rentré depuis
Je fais exprès de laisser ma phrase en suspens parce que je sais qu'elles vont me demander des explications tout de suite.
- Iow eh gawei niou bok, moh(nous t'écoutons allez) ! Me relance Ouria
Gni nio beugeu ay feine, pepepeee.
Je leur raconte tout ce qu'il y a eu jusque là avec Khalil. De notre rencontre au Casino jusqu'à notre discussion d'il y a presque un mois.
- Maty mom sou ma ko guissei di na ko deff lou bone, meu tendre ko par quatre door ko ba mouy beugeu dei beu parei meu took ci kawam(Maty si je la vois je lui ferai regretter de t'avoir connue) , dit Fatima
- Ehh lou ko fi diar ? Da nga nara wathiei seu bopp ci kanamam rek(ça ne servira à rien, tu te ridiculiseras juste devant elle), réplique Ouria
- Franchement, moi c'est Khalil qui me débecte le plus. Lui, il se prend pour qui ? Sou yakarei ni fi di na fi amat dara di na lerr(s'il pense qu'il a une chance avec toi il se trompe), dit Emma
- Emma dit pas ça. N'oublie pas qu'ils un fils ensemble. Sou meu sanione Néva delou wat ak mom parce que dom amna seine digeuntei beu parei(si ça ne dépendait que de moi Néva retournerait avec lui parce qu'il ont un fils ensemble)
Et ça continue comme ça pendant encore des minutes. Ndeysane kou nek di diox avis weum nak.
- On parle on parle mais on n'a même pas demandé à Néva ce qu'elle veut, dit Ouria
Voilà, merci rek Ouria.
- Je vous ai toutes écoutées. Pour l'instant, il n'y a rien entre Khalil et moi. La preuve ça fait presque 1 mois que je ne lui ai pas parlé
- Pour l'instant ? Demande Emma
Elle mom elle cache même pas qu'elle ne le supporte pas.
- Sheut Emma tamit qu'est-ce que tu veux ? Si je peux récupérer le père de mon fils je le fais parce que je préfère cela de loin plutôt que de devoir présenter un inconnu à Ahmed
- Parfois Nancy, dou lou niou beugeu mo gni djik dh(c'est pas ce que l'on veut qui est forcément bon pour nous). Et puis il est marié que je sache. Tu ne vas pas être là coépouse de Maty quand même. So ci douguei dh Yallah nga guenat ci ak jam ak salam(si tu t'engages dans ça j'espère que tu en sortiras indemne)
- Tout ça je sais raison pour laquelle j'ai dit non à Khalil. Tant qu'il sera avec l'autre mom, il pourra tracer un trait sur moi
- Mais Nancy Eva iow tamit Maty et Khalil ils ont aussi un fils dh. S'il divorce d'elle, elle sera dans ta situation. Boul xalat seu bopp kessei. Pense à leur fils aussi, me dit Fatima
- Le petit Seydou me connaît déjà et puis sa mère ne s'occupe même pas de lui
- Wa yeine ki niit leu ? Iow lane mo leu dal(qu'est-ce qui ne va pas dans ta tête) ? Tu t'entends parler ? S'écrie Emma
- Jam rek mo meu dal(je vais très bien) Emma. Tu penses qu'une vraie mère laisserait son fils dans la rue comme ça pendant toute une journée ? Un gosse de l'âge d'Ahmed ? Si je n'avais pas été là-bas ce jour-là que lui aurait-il arrivé ? Tu penses que ça c'est prendre soin de son fils ? Le petit a tellement peur d'elle que lorsque je lui ai proposé de venir avec moi, il m'a dit qu'il avait peur que sa mère le punisse. Kokou yaye leu nga fokk(c'est une mère ça) ?
- C'est ton cœur de mère qui parle en ce moment, réplique-t-elle
- Bah justement nak. Si Khalil divorce de Maty, je serai volontiers sa femme. Point !
Je clos le débat et pour détendre l'atmosphère, Fatima augmente le volume de la télé et la musique emplit le salon. Elle se met à danser et au bout de quelques secondes, c'est comme ci rien ne s'était passé.
Nous avons dansé beu soneu et là nous sommes posées, histoire de reprendre notre souffle. Je sens mon téléphone vibrer sur le fauteuil où je suis assise. Je le prends et vois le nom qui s'affiche. Au début, je ne voulais pas répondre mais bon, il a peut-être besoin de moi après tout. Je baisse le volume et répond :
- oui allô
- Allô Nancy Eva, ça va ?
- Ça va Khalil et toi ?
Dès que je dis son prénom, elles se sont toutes retournées et Ouria a coupé la musique.
- Je vais bien aussi. Au fait je t'appelais parce que Seydou a insisté.
- Ah je vois. Comment il va ?
- Attend je te le passe
J'attends quelques secondes puis j'entends :
- coucou Tata Nancy
- Hey coucou champion. Comment tu vas ?
- Je vais bien et toi ?
- Je vais bien aussi. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Est-ce que tu veux bien venir au manège avec nous demain ? Tu peux amener Ahmed aussi comme ça je vais jouer avec lui
- Et on y va avec qui dis moi ?
- Bah y aura juste papa et moi vu que maman elle veut pas
- Hum. Tu peux me repasser ton papa s'il te plaît ?
- Tu vas venir alors ? Je ne veux pas y aller seul avec papa. S'il te plaît Tata Nancy dit oui
- Ok ok champion je viendrai maintenant passe-moi ton papa
- D'accord
Il passe le téléphone à son père.
- Nancy balmeu dh mais il m'a tellement fatigué avec ça que je ne pouvais pas lui dire non
- T'inquiètes pas. Au fait, Maty est au courant que j'y vais avec vous ?
- Non. Elle passe le week-end chez de la famille à elle donc...
- Ah je vois. Bon d'accord. Je viendrai avec Ahmed et nous vous rejoindrons là-bas.
- Et si je passais vous prendre ? Tu économiseras ton essence
- Non laisse rek tu seras obligé de faire un détour pour rien
- Ce n'est pas pour rien et j'insiste
- Ok pas de soucis alors.
- Bien. Nous passerons vous prendre à 17h. Ça te va ?
- Oui c'est bon
- Ok alors à demain. Bisou
- Bisou
Je raccroche et je vois 3 paires d'yeux me scruter. Je leur explique et ça part encore en commentaire. Tiey Yallah.
Nous passons le reste de la journée tranquillement et vers 19h, elle décide toutes de rentrer. Je les accompagne jusqu'au bas de l'immeuble.
On discute encore un peu et Emma prend la parole :
- au fait les filles j'ai oublié de vous dire que Samantha fait son mariage à l'église en août et elle vous a toutes invitées. Voici vos cartes.
Elle les sort et nous tend chacune une.
- Wa je pensais que son mari est musulman ? Demande Fatima
- Sisi mais il s'est apostasié du coup ils ont dû attendre 3 ans pour pouvoir faire leur mariage à l'église et baptiser en même temps le petit Cyril
- Ah je vois. C'est super ça, je dis. Bi xew mom Ay defar beu mou bax leu(pour ce mariage faudra bien s'apprêter). N'est-ce pas son mari c'est un burkinabé ?
- Oui oui mais je ne l'ai jamais vu. Sene fiançailles yi j'étais pas là motakh. Mais il paraît que c'est un thiof dh le gars
- Ah on verra bien, dit Ouria
- Bon, on y va nak mi ngi goudi, dit Fatima.
On se dit au revoir et on fixe un prochain yendou chez cette dernière. Je retourne chez moi et décide de ranger le bazar qu'on a fait. Après presque une heure de rangement, j'appelle ma mère pour lui dire de préparer Ahmed mais elle me dit que le petit a décidé de passer la nuit là-bas. Anh légui mom moy décider ? Vu que chaque dimanche je déjeune là-bas, y a pas de soucis et puis il a des habits là-bas donc c'est bon. Je file dans ma chambre, prends un bon bain relaxant, mets ma djellaba et rattrape mes prières. Puis je me mets devant mon ordi, un pot de glace près de moi, et regarde une de mes séries préférées, dynastie. Vers 23h, je vais me brosser les dents, j'éteins tout et je me couche pour un bon sommeil réparateur.
— — — — — —
Le lendemain, après la prière de fajjr, je fais le ménage vu que la veille j'avais déjà rangé puis décide de me préparer. Après la douche, je me dirige vers mon armoire pour voir quoi mettre. Après cinq petites minutes de réflexion, j'opte pour un skinny jean bleu foncé et un t-shirt près du corps rouge avec mes adidas blanches. Je me maquille un peu, attache mes cheveux en une queue de cheval et prends mon sac à main. Je vais dans la cuisine me faire un café. Vu l'heure à laquelle je me suis réveillée, si j'arrive chez mes parents le ventre plein ma mère risque de me tuer. Après ça, je prends mes clés et sors. Dix minutes après, je suis déjà arrivée et c'est Safy la bonne qui m'ouvre.
- Coucou Safy
- Bonjour Nancy, ça va
- Bien merci et toi ? Ba liguey bi méti woul rek(j'espère que le travail n'est pas trop dur) ?
- Moh iow xam nga ni maman mom loxom yi fepp ley dougou. Liguey bi nou mouy méti wei(tu sais bien que maman ses mains touchent à tout. Comment veux-tu que le travail soit dur) ?
- Sama yaye rek ! Ils sont où sax eux ?
- Au salon. Eksil(entre)
J'entre et me dirige vers le salon. Je les entends parler rek. Ahmed nga xamnei dafa beuri wax, ils sont pas prêts d'avoir fini.
- Bonjour la famille, dis-je
- Maman ! Crie mon fils en courant vers moi
Je jette mon sac sur le fauteuil et me baisse pour le prendre dans mes bras. Il m'a trop manqué.
- Oh mon amour à moi toute seule namone nala dh
- Tu m'as encore plus manqué maman
- Tu as été sage avec papi et mamie j'espère ?
- Bien sûr xey
- Hum c'est vrai ?
- Oh m'nina dchà que rapaz quiett (oh ma fille laisse l'enfant tranquille), me dit ma mère en créole
- Ihh mère ya ngi guéné créole bi dh, louxew(ihh maman tu as sorti le créole, qu'est-ce qui se passe) ? Lui répondis-je
- Ta mère dh néna elle va apprendre à son petit-fils à parler sa langue, me répond mon père
- Vu que sa mère ne parle pas hassanya key, mieux vaut lui apprendre le créole, rétorque ma mère
La famille de mon père vivant pratiquement tous en Mauritanie, je n'ai pas eu l'opportunité d'apprendre leur langue vu que je vais les voir que très rarement. Mon père quand il prend des congés mom c'est pas pour aller les passer là-bas néna. Par contre, avec ma mère, chaque deux ans nous allons au Cap-Vert voir mes grands-parents, mon oncle et sa famille. Du coup, obligé que je parle créole.
- Maman dal iow do dem
- Ehh xalei bi il faut mou am culture linguistique bou élargie la wax(il faut que le petit ait une culture linguistique élargie j'ai dit)
- Wa d'accord. Apprends lui ta langue kone
- Anhh parce que ce n'est pas la tienne xamna ?
Et ça continue à parler et à rire jusqu'au déjeuner. Après avoir bien mangé, nous retournons au salon avec nos boissons et discutons encore un peu, le temps de digérer.
- Au fait chéri, cet après-midi nous allons au Magic Land, ok ? Dis-je à Ahmed
- C'est vrai maman ? Trop cool !
- Yeine tamit Magic Land rek ? Tu ne peux pas l'amener à un autre manège xana ? Me demande ma mère
- En fait, c'est un ami à moi qui y va avec son fils et vu que ce dernier est un ami à Ahmed, bah il nous a proposé de venir
- Donc maman on y va avec Seydou et tonton Khalil ?
Mais xalei bi loutax meunoul nopi tamit(ce petit ne peut-il pas fermer sa bouche) ?
- Bane Khalil leu nonou(quel Khalil) ? Me demande ma mère
Mon père me fixe du regard. Ils savent très bien de quel Khalil il s'agit mais ils me regardent, attendant ma réponse.
- Nancy ehh, iow lay waxal dh(Nancy je te parle), reprend ma mère
- Petit papa tu vas faire une petite sieste avant qu'on parte ? Dis-je à mon fils
Il se lève sans demander son reste et sort. Je pense bien qu'il a senti l'atmosphère changer.
- Maman il s'agit de Khalil Sy
- Khalil Sy meineu mi ? Seu pape dom ? (LE Khalil Sy ? Le père de ton fils ?), Me demande-t-elle
- Oui maman c'est lui
- Et tu comptes nous l'amener quand pour qu'on lui parle ? Wala tu trouves qu'on n'a pas de chose à lui dire ?
- Katy calme-toi ! Laisse la parler d'abord, lui dit mon père
Je les regarde, ne sachant par où commencer.
- Quand je vous ai dit que l'auteur de ma grossesse, c'est-à-dire Khalil, n'était pas là ça voulait simplement dire qu'il était rentré chez lui.
Et là, je leur raconte pourquoi il a dû partir en leur disant simplement qu'il devait se marier. Pas besoin d'entrer dans les détails.
- Est-ce qu'il sait au moins qu'il a laissé derrière lui une jeune femme enceinte ? Me demande ma mère
- Non maman, je ne lui ai rien dit
- Attends, donc jusqu'à présent il ne sait pas que tu as eu un fils avec lui ? Reprend-elle
- Non il ne le sait pas
- Wa Nancy Eva iow lane mo leu dal ? Wala guathiei bo gni tekk guone doyou leu ? (Nancy Eva toi qu'est-ce qui t'arrive ? Ou bien la honte que tu nous avais mise ne t'a pas suffit ?)
- Hey yaye boul wax lolou (maman dis pas ça)
- Que veux-tu que je dise Nancy ? Tu fréquentais cet homme avant, il est parti et t'as laissée avec une grossesse. Il revient et toi, tu trouves pas mieux que de recommencer à le fréquenter sans qu'il vienne nous parler pour qu'on connaisse ses intentions envers toi et Ahmed et pire, sans que tu ne lui dises qu'il a un fils. Puis tu nous annonces en plus qu'il est marié et qu'il a un autre garçon avec sa femme. Tu passes pour quoi, toi ? Une maîtresse ? Une pute de luxe ?
- Ay yaye ! M'écriè-je, la main sur la bouche
- Katy ! Crie mon père. Seu saga yi neu moudjou tey. Na toggat fi ngey wax wax you niawei ni. (Que ça soit la dernière fois que tu dises des insultes en ma présence)
- Ma ngi djegalou nijay (je m'excuse), dit-elle en baissant la tête
- Nancy, m'appelle mon père
Je lève la tête pour le regarder
- Pourquoi ne lui as-tu pas dit pour Ahmed ?
- Papa, Khalil dafa beuri pexe, j'ai peur qu'il me le prenne, lui répondis-je,
- Mais tu sais qu'il est dans son droit le plus juste, non ?
- Oui je le sais
- Et connais-tu ses intentions envers toi ?
- Il a montré l'envie de m'épouser mais je lui ai dit que je ne pouvais pas être une co-épouse
- Penses-tu vraiment qu'il divorcera de sa femme pour t'épouser toi ? Qu'as-tu de plus que l'autre ? Tu as un fils au même titre qu'elle. Pourquoi laisserait-il sa famille pour toi ?
- S'il ne le fait pas papa, il aura droit à des visites pour voir son fils mais rien de plus
- Nancy, tu sous-entends que tu n'accepteras ce mariage que s'il venait à se séparer de sa femme ? A laisser tomber sa famille ?
- Je prendrai soin de son fils papa, il me connaît déjà d'ailleurs mais sa femme mom, je ne serai jamais sa co-épouse
- Je ne sais pas ce qui te passe dans la tête mais ressaisis-toi ! Li dou waxou niit kou bax. Tass keur pour iow nga tokk ? Lolou dou ma ko seitane tei Khalil tamit sou ko deffei di na ma diaxal torop. So beuguei sey ak seu pape dom, da ngey nangou nekk niarel wala nga wouti leneine (une personne bien ne parle pas comme ça. Briser une famille pour que tu puisses t'installer ? Ce n'est pas moi qui vais assister à ça et si Khalil l'accepte, il m'aura vraiment surpris. Si tu veux être avec le père de ton fils, tu devras accepter ta condition de deuxième femme ou bien tu vas chercher autre chose). Moi, je n'ai pas engendré une briseuse de famille.
Il se lève et se dirige vers la porte. Mais, avant de sortir, il se retourne et me dit :
- la prochaine fois que tu entreras dans cette maison, ce sera accompagnée de ce Khalil. Mane ak mom ame na niou wax (lui et moi devons parler).
Puis il sort. Ma mère lève la tête et me fixe du regard :
- Nancy Eva tu me surprendras de jour en jour. Tu n'es plus une enfant, tu es une adulte maintenant et une mère de surcroît. Alors, agis comme telle !
Elle se lève et sort elle aussi du salon. Mon père a été très calme. Pas de cris, pas d'insultes. Deug deug war na xolat sama bopp nak(je dois vraiment me remettre en question).
——————————
Coucou la famille 😊 . Vous passez une bonne journée ? La suite est là. En espérant que ça vous plaise. Laissez vos avis. Le prochain chapitre à 50 petits votes 😁. Bisous bisous 💋😘