Chapitre 10

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Après ma discussion avec mes parents, je suis allée me reposer un peu, histoire de me remettre de mes émotions. Avec tout ce qu'ils ont dit, il y'a matière à réfléchir. Si je veux pouvoir remettre les pieds dans cette maison, il faut que je parle à Khalil. Ça ne sera pas facile mais je le ferai. Je n'accepterai pas qu'à cause de lui, mes parents m'interdisent à nouveau l'accès de la maison. C'est avec ces pensées que je sombre dans une petite sieste.
Je suis réveillée par mon téléphone. Je décroche sans même regarder le nom de l'appelant :
- allô
- Allô Nancy ?
- Oui Khalil
- Ça va ? Xana tu dormais ?
- Ouais je faisais une petite sieste mais t'inquiète je suis debout maintenant
- D'accord. C'était juste pour te dire que je serai devant chez toi dans à peu près trente minutes
- Ah oui c'est vrai je ne t'ai pas prévenu. Au fait, nous ne sommes pas à la maison mais chez mes parents. A dix minutes de chez moi
- Hum d'accord pas de soucis. Je viens vous prendre là-bas alors
- Dès que t'arrives tu me fais signe nous sortons
- Ok faisons ça. À tout à l'heure alors
- Ok ciao, dis-je avant de raccrocher
Je me lève, me débarbouille, refait mon maquillage et vais réveiller Ahmed. Dès que nous terminons, nous nous posons au salon en attendant l'appel de Khalil. Mes parents sont dans leur chambre et c'est tant mieux. Après vingt minutes d'attente, mon téléphone sonne enfin. Je coupe l'appel, me lève et prends mon sac.
- Allez mon rayon on y va
- On dit pas au revoir à papi et mamie ?
- Non non ils font dodo
- Même pas un bisou ? C'est pas gentil ça maman
Sheut Mane xalei bi des fois il m'exaspère quoi ! Li deug leu ?
- Il ne faut pas réveiller les personnes quand elles font dodo. A notre retour du Magic Land, nous passerons les saluer, ok ?
- D'accord
Nous sortons enfin de la maison et grimpons dans la voiture. Nous disons bonjour et le boucan commence avec les enfants.
- Tu es très en beauté Nancy, me dit Khalil
- Merci, lui répondis-je, sourire aux lèvres
- Comment s'est passé ton week-end ?
Je lui raconte ce que j'ai fait de mon week-end et il en fait de même. Nous parlons de tout et de rien avec les enfants jusqu'à notre arrivée. Après une petit queue, nous avons enfin nos tickets. Les enfants s'amusent comme pas possible et ça me fait plaisir de voir Ahmed et Seydou s'entendre si bien. Ils sautent et courent partout. Gni comme ay machines, dou niou soneu.
Pendant tout le temps qu'à durer leurs jeux, Khalil me prenait la main, me faisait la bise, passait son bras derrière mon cou, comme un mignon petit couple. Au fond nak ça me faisait plaisir dh, tchoo. Les enfants nous rejoignent et nous nous dirigeons vers le dernier manège, le train fantôme. Nous faisons un premier tour chacun dans un wagon, avec un garçon. C'était trop bien. Khalil me propose de faire un tour avec lui mais je refuse parce que je ne veux pas laisser les enfants seuls. Sathieu xalei bou beuri bi nekk ci deuk bi, Yallah teirei meu bayi sameu dom(il y a trop de vol d'enfant, je ne vais pas sacrifier mon fils). Il insiste quand même mais je suis catégorique, ma begn(je refuse) !
- Madame, allez-y. Je vais surveiller vos enfants, me dit une dame de la trentaine environ qui est accompagnée de ses enfants
- Voilà, le problème est réglé. Allez viens. Me dit Khalil
Je cède enfin et nous nous installons dans un wagon. Le manège démarre et c'est partie pour un autre tour. Je me marre comme pas possible avec Khalil qui n'arrête pas de faire le pitre. Nous sommes à la dernière partie du manège et je me retourne pour regarder Khalil faire une énième grimace lorsqu'il m'attire à lui et m'embrasse. Au début, c'était un baiser doux et sensuel mais au fil des secondes, il devient fougueux. Ses lèvres douces m'avaient trop manqué, putain ! Il embrasse toujours aussi bien. Mon Dieu ! Wallah je fonds ! Pepepeee
Nous sommes interrompus par la dame de tout à l'heure qui se racle la gorge. Nous nous séparons et je me rends compte que nous avons fini notre tour. Wouy sama ndeye quel gathiei(mon Dieu quelle honte) ! Je rougis grave avec ma peau claire là. Nous descendons du wagon et remercions la dame, encore gênée.
- Vous formez une très belle famille, nous dit-elle avec un grand sourire
- Merci, lui répond Khalil
Mane ? J'ai la tête baissée. Sou meu meunone sey bilay meu deff ko(si je pouvais disparaître je l'aurais fait).
- Chérie ya ngi seug dh(ma chérie tu baisses la tête dh), reprend la dame en se moquant de moi
Je lève enfin la tête et la vois entrain de sourire. Je le lui rends et la remercie avant de prendre Ahmed dans mes bras et de partir.
Nous nous dirigeons vers la sortie, en silence. Les enfants se sont endormis. Dans la voiture encore, silence. Waxoumeu, waxoul. Au bout de vingt minutes, nous arrivons enfin devant mon immeuble. Il coupe le moteur et se retourne vers moi.
- Nancy tu ne comptes rien dire ?
- Que veux-tu que je dise ?
- Arrête de nier l'évidence et accepte enfin de te remettre avec moi
- Moh iow parce que tu penses que je vais me remettre avec toi juste à cause d'un baiser ?
- Bah oui ! J'embrasse bien aussi donc je pense que ça suffit, me dit-il d'un air hautain
Wa yeine ki sentir neu bopam dh !
- J'en ai connu qui embrasse mieux que toi et je ne me suis pas mise avec, kone yemeul
- Tu mens et puis je déconnais juste, me dit-il, un sourire débile aux lèvres
- Mais blague à part, qu'est-ce qui t'empêche de te remettre avec moi ? Me demande-t-il
- Il faut que je te parle d'un truc avant alors tu attendras qu'on ait cette discussion d'abord
- Bien. Nous irons déjeuner ensemble demain alors
- J'aurai préféré que tu viennes à la maison pour qu'on en parle
- C'est si grave que ça ?
- Non, enfin si. Iow nieuweul rek(faut juste venir)
- D'accord. Je viendrai déjeuner chez toi samedi alors. Ça te va ?
- Oui c'est super. Bon j'y vais, il se fait un peu tard.
Je lui fais la bise et descends de la voiture. Je récupère Ahmed et nous rentrons chez nous. Je le mets au lit et me dirige vers la salle de bain. Je prends un bon bain et sors. Je m'habille, prie et me dirige vers la cuisine pour manger un petit truc. Je suis entrain de faire chauffer des crêpes restantes lorsque j'entends mon téléphone vibrer sur la table. Je ne reconnais pas le numéro mais je décroche quand même :
- allô
- Tiaga bou bone bi. So yakarei ni di nga nangou sama dieukeur meu ley seitane kone weiro. Ni rek ngeine di deff di tass ay keur. Wouto leine ci goor you beuri yi ci deuk bi ngeine di topp dieukeurou niit yi. Di nga xamni fi ma fi nei, tei guissou meu lane mo meu fi jougei. Bi mey dougou ci arène bi la parei kone dou beineu domeram bou jougei ci aleu bi mo mey daneil. Bou yebbo nak nga parei parce que mane ak iow beu ici repose. Dara dou sedd(sale pute. Si tu penses que tu peux me voler mon mari tu te fourres le doigt dans l'œil. Espèce de briseuse de ménage. Trouve toi un mari parmi la horde d'hommes célibataires qu'il y a dans le pays. Tu n'as qu'à te préparer parce que moi je suis prête pour la bataille. Ce sera toi et moi jusqu'à la mort). Imbécile.
Et puis, plus rien. Maty m'a tout simplement appelée pour me cracher son venin et me raccrocher au nez. Au début, je ne voulais pas m'immiscer dans leur relation mais tey la geuneu beugeu dougou ci sey bi. Ma done begn niarel bi ? Ma ci toy xepp, niine ci mbat. Ki xamou meu. Mane, Nancy Eva Fall, keine dou meu provoquer(aujourd'hui plus que jamais je suis déterminée à me marier. Je refusais la deuxième place ? Je vais y aller à fond. Elle ne me connaît pas. Moi, Nancy Eva Fall, personne ne me provoque).
Je mange mes crêpes et vais me coucher.
— — — — — —
Pendant toute la semaine, Khalil m'envoie des fleurs, du chocolat, des bijoux et j'en passe. Il vient me chercher au cabinet, m'amène prendre des verres, de la glace, déjeuner et dîner. A chaque fois qu'il me dépose chez moi, il monte voir Ahmed et passe du temps avec lui. Ils sont devenus tellement complices en si peu de temps que s'en est incroyable. Il lui arrive de le border avec moi et quand c'est fait, nous nous retrouvons au salon, à discuter ou à nous embrasser. Je suis sur un petit nuage ces temps-ci et je suis optimiste pour notre discussion d'aujourd'hui. Eh oui nous sommes samedi et dans quelques minutes, Khalil sera là.
Le déjeuner est prêt et je suis déjà habillée. Sama taille basse bou bakh la deff, di tass sama cheveux, taal sama thiouray bou nekh, feul feulalei(j'ai mis une belle taille basse, cheveux au vent, mis de l'encens). J'ai expédié mon fils en colis express chez mes parents. Yeufou mak leu, xalei xadiou fi(ce sont des histoires d'adultes, il n'a pas sa place ici).
Je mets un peu de musique en sourdine et m'installe au salon en attendant Khalil. Au bout de dix minutes, j'entends la sonnette. Je me lève et vais ouvrir.
- Waouh ! Tu es magnifique mon amour 
- Merci mon Coeur. Vas-y entre
Je le laisse passer et nous nous installons au salon.
- Ya defar beu mou bakh ni ? Euskeuy(tout ça pour moi ?)
- Lepp pour beggeul leu rek(juste pour te faire plaisir)
- Contane na ci torop(j'en suis très content)
- Kone bakhna(super alors)
Je me lève et me dirige vers la cuisine. Je ressors, le plateau de boissons dans les mains.
- Je te sers quoi ?
- Un verre de coca rek. J'attends impatiemment le déjeuner de madame
- Tu vas te régaler, boul wakh dara
Je lui donne son verre, me sers et nous nous mettons à discuter. Je décide de servir le déjeuner mais au moment de me lever, monsieur me tire par le bras et je me retrouve sur lui.
- Tu ne m'as pas donné mon baiser aujourd'hui, me dit-il
- Parce que t'attends que je te le donne ? Lui demandais-je d'un air coquin
Et sans plus de cérémonie, il m'embrasse. C'est un baiser encore plus fougueux que les autres. Je savoure ses lèvres et lui donne accès à ma langue. Je me décale de lui lorsque je sens son kiki contre mon ventre. Nank nank rek(doucement doucement rek)
- Je vais mettre le déjeuner
- Ok
Je nous installe sur une natte et nous mangeons. Je lui ai préparé un bon thiep diaga, son plat préféré. Il n'a pas arrêté de me complimenter, allant même jusqu'à dire qu'il goûtera à tous les plats sénégalais et capverdiens lorsque nous serons mariés. Ki guisseu goul dara sakh(il na encore rien vu).
Lorsque nous terminons, je débarrasse et lui fais du thé (ataya) tout en papotant avec lui. Lorsqu'il termine de boire, je range le salon et le rejoins sur le fauteuil.
- Tu as bien mangé mon cœur ?
- Et bien bu aussi amour. Merci, me dit-il sourire aux lèvres
- C'est bien kone. Légui nak beugone na niou wakhtane(maintenant j'aimerais qu'on parle). Ce que j'ai à te dire est très important et je veux que tu m'écoutes jusqu'à la fin avant de réagir, d'accord ?
- Pas de soucis. Je t'écoute
- Il y a une chose que je ne t'ai pas dite et j'avais mes raisons depuis le début. Mais maintenant, je me rends compte qu'il faut que je t'en parle et j'aimerai vraiment que tu me comprennes.
- Nancy tu me fais peur dh. Qu'est-ce qui se passe ?
- Quand tu es parti te marier et que tu m'as laissée ici, j'ai cherché à te contacter à maintes reprises mais les choses se sont compliquées tellement vite que je n'en ai pas eu l'occasion. Après ton départ, j'ai été souvent malade et lorsque j'ai été à l'hôpital, j'ai appris que j'étais enceinte.
- QUOI ? Crie-t-il en se levant
- Khalil t'avais promis dh
Il se rassied et me demande de continuer.
- J'ai appris que j'étais enceinte trois mois après ton départ. Lorsque mes parents ont été au courant, ils ne m'ont pas parlé durant toute la période de ma grossesse et m'ont fait comprendre que je devais quitter leur maison après mon accouchement. Pendant sept mois j'ai dû trouver deux jobs pour pouvoir mettre assez d'argent de côté afin de subvenir à nos besoins le moment venu. Alors avec tout ça, je n'avais pas eu le temps de te contacter.
- Pourquoi me le dis-tu que maintenant Nancy ?
- Parce que mes parents ont appris que t'étais de retour et ils m'ont dit de te faire savoir qu'ils voulaient te voir et que tant que ça ne sera pas fait, je ne remettrai plus les pieds chez eux
- Alors, de ton plein gré, tu ne comptais pas me parler d'Ahmed ?
- Pas maintenant en tout cas. Je voulais d'abord être sûre que tu me le prendrais pas
- Et qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
- Mes parents y sont pour beaucoup mais aussi parce que je sais que ce n'est pas bien de te priver de ton enfant et lui de le priver d'une famille
- Une famille ? Me demande-t-il, l'air sceptique
- Oui une famille
- Qu'est-ce que tu entends par là ?
- Je veux tout simplement dire que j'accepte d'être ta femme Khalil. Pour toi et pour Ahmed, j'accepte de devenir ta deuxième épouse
- Waouh ! C'est beaucoup tout d'un coup. J'apprends qu'en réalité Ahmed est mon fils et dans la minute qui suit, tu acceptes de te marier avec moi. Tu trouves pas que j'ai mon mot à dire concernant ta grossesse ?
- Et toi tu ne trouves pas que le fait que j'accepte ta demande arrange tout ?
Il se tait un moment et fixe un point imaginaire. Franchement histoire xadiou fi. Il a un autre fils et il va m'épouser, qu'est-ce qu'il veut encore ?
- Tu accepterais vraiment d'être ma deuxième femme ?
- Bah oui puisque je le dis
Il sourit et me tire vers lui. Il me prend dans ses bras et m'embrasse partout sur le visage.
- Tu fais de moi l'homme le plus heureux sur cette terre. J'ai conscience que ma demande est loin de celles des contes de fée mais je te promets que je vais y remédier.
- D'accord j'attends alors parce que je veux une bague digne de l'amour que tu me portes
- Aucune bague ne serait assez grandiose pour te montrer tout l'amour que j'ai pour toi
Sheuut je rougis nak. Il est trop mignon quand il s'y met.
- Mais il faut que l'on aille voir mes parents Khalil parce que je ne veux pas ne plus mettre mes pieds là-bas
- Ne t'inquiète pas. Demain, à la première heure, je serai là-bas
- Non jure ?!
- Bilay walay talay ! Il faut que je dise à ton père que je t'aime et que je veux faire de toi ma femme
- Oui mais d'abord, il faut que tu t'excuses auprès d'eux dh. Parce qu'ils sont vraiment remontés contre toi
- Lolou yeup ay détail leu(tout ça ce sont des détails). Je ramperai sakh s'il le faut
N'importe quoi. Il n'est pas sérieux quoi.
Nous passons le reste de la journée à discuter, à rire, à nous câliner et à nous embrasser. A un moment, je me tourne vers lui et lui demande :
- Wa Khalil et Maty dans tout ça ?
- Maty sait très bien à quoi elle s'attendait en signant polygamie kone je ne me fais aucun soucis. Le moment venu, je lui en parlerai
- Donc en me mariant avec toi, dois-je m'y attendre aussi ?
- Non. Iow yay sama luthioum luthioum, sama aldiana, sama linguere, sama xoll, sama aduna, sama lepp(Tu es mon paradis, ma reine, mon cœur, mon monde, mon tout)
- Eupeu neu, lui dis-je un large sourire aux lèvres
Il m'embrasse encore et encore et nous terminons notre journée sur cette belle note. Encore plus amoureux l'un de l'autre.
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Coucou la famille. J'espère que vous allez tous bien et que vous avez passé un bon week-end. Voici votre partie 😊. La suite à 60 petits votes 😁. Pluie de bisous 😘💋

Après la pluie... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant