Ce matin, je me réveille en pleine forme. Il faut croire que mon altercation avec cette folle m'a revigorée. Je vais réveiller mon petit rayon et le prépare pour la maternelle. Je lui donne son bain, l'habille et lui donne son petit déjeuner. Ensuite, je le mets devant ses dessins animés, le temps pour moi de me préparer. En quarante-cinq minutes, tout y passe : bain, maquillage, coiffure, habillage. Il est 7h lorsque nous sortons de la maison. Il y a tellement d'embouteillages que s'en est énervant. À Dakar, durant la semaine, dès que tu quittes chez toi à 7h tu peux être sûr d'arriver en retard. C'est comme si les gens se passaient le mot pour sortir tous en même temps à cette heure. Pff !
J'arrive enfin à l'école d'Ahmed, qui est en centre-ville. Je l'amène jusqu'à sa classe, parle un peu à sa maîtresse, lui fais un bisou et un gros câlin puis je m'en vais. Je reprends ma voiture et direction la Galette pour prendre mon petit-déjeuner. Vu que le cabinet n'ouvre qu'à 10h, j'ai tout le temps de prendre mon petit-déjeuner, tranquillement. Je me gare et me dirige vers le salon de thé. Je prends place près de la fenêtre et attends que l'on m'amène la carte.
- Bonjour, me dit la serveuse en me tendant la carte, un sourire aux lèvres
Je réponds à sa salutation et m'empare de la carte. Quelques minutes plus tard, j'ai ma commande et je me régale comme pas possible. Je reste encore quelques minutes avant de me décider à aller au cabinet et de commencer le travail. Arrivée sur place, je salue le personnel, blague un peu avec lui et me dirige vers ma salle de consultation. Le travail commence et ça me fait toujours énormément de bien de m'occuper de mes patients et je suis tellement concentrée que je me rends pas compte qu'il est 13h, l'heure de la pause. Le temps est passé super vite dh !
J'enlève ma blouse, me refais une petite beauté et sors du cabinet. Dès que je sors du bâtiment, je tombe nez à nez avec Khalil.
Sheuuut qu'est-ce qu'il fait là, lui ?
- Bonjour Khalil, lui dis-je en me mettant face à lui
- Bonjour Nancy Eva. Comment tu vas ?
- Je vais bien merci. Et toi ?
- Je vais bien aussi
- Bien. Qu'est-ce que tu viens faire par là ? Si ce n'est pas indiscret bien sûr
- Oh non ne t'inquiète pas. Je passais pour t'inviter à déjeuner, me dit-il en souriant
- Pardon ? Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans notre discussion de la dernière fois Khalil ? Je n'ai pas été assez claire ou quoi ?
- Si si j'ai très bien compris ton point de vue mais apparemment c'est toi qui ne m'as pas pris au sérieux. Je t'ai dit que je ne laisserai pas tomber
- Qu'est-ce que tu me veux franchement ?
- Si tu veux le savoir, accepte de déjeuner avec toi. Après, promis je te laisserai décider si tu veux oui ou non continuer à me fréquenter.
Voyant que j'hésite, il ajoute :
- S'il te plaît Nancy
Je le regarde dans les yeux et réfléchis sérieusement à sa proposition. Peut-être qu'après ce déjeuner il me laissera tranquille. Qui sait ?
- Bon, c'est okay mais après Khalil, peu importe ma décision, tu devras la respecter. D'accord ?
- Tu peux compter sur moi, me dit-il en souriant de ses 32 dents
Bon Dieu ! Comme il est beau ! Popopooo. Mais qu'est-ce qui me prend ? Tchippppp si je commence à oublier tous les problèmes qu'il me crée dès maintenant, ça va pas aller.
On prend sa voiture et on se dirige vers le resto « La Plancha ». Arrivés, nous entrons dans le resto et il se dirige vers la demoiselle de l'accueil.
- Bonjour. J'ai réservé une table pour deux au nom de Sy
- Bonjour Mr. Sy. Venez, votre table est prête
Elle nous amène à notre table, nous installe et nous laisse avec les cartes.
- T'avais tout prévu on dirait. Qu'est-ce qui te disait que j'allais accepter ? Lui demandais-je
- Je suis tellement sûr que tu veux te débarrasser de moi que je savais que si je te disais que t'aurais l'opportunité de me rayer à jamais de ta vie, tu accepterais sans l'ombre d'un doute. Alors voilà. Dit-il en me faisant un petit sourire
Au moins, il se sent pas vexé.
- Comme kham nga seu bopp rek c'est bon(puisque tu sais à quoi t'attendre c'est bon), lui dis-je, ne pouvant m'empêcher de lui rendre son sourire.
Nous passons commande et nous nous mettons à discuter de tout et de rien. La discussion est toujours aussi fluide entre nous. Ça a toujours été comme ça avec lui. On pouvait rester des heures ensemble sans nous ennuyer une seule minute. Et aujourd'hui encore, c'est le cas.
- Alors, parle-moi du père d'Ahmed
- Sheuutttt Khalil toi aussi ne gâche pas tout way
- Waouh mais qu'est-ce qu'il t'a fait ce gars pour que tu ne veuilles même pas parler de lui ?
- C'est juste un sujet qui fâche et je ne veux pas qu'il gâche notre déjeuner. Tout va bien pour le moment non ?
- T'as raison
- Bah voilà alors laisse ça
- Bon d'accord
- Sinon et toi ? J'ai eu à « rencontrer » ta chère et tendre épouse, lui dis-je en lui lançant un sourire sarcastique
- Qui ? Maty ?
- Bah oui, elle. Tu n'as pas une autre femme que je sache ?
- Qu'est-ce qu'elle te voulait et c'était quand ?
- Elle t'en n'a pas parlé ? C'était hier au Magic Land. J'étais sur le point de rentrer quand elle m'a accostée.
- Et qu'est-ce qu'elle te voulait au juste ? J'espère qu'elle ne t'a pas importunée ?
- Oh mais ne t'inquiète pas. Tu sais que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Alors sois tranquille, lui dis-je en lui faisant un sourire qui en disait long sur le fond de ma pensée
- C'est vrai que tu peux être féroce quand tu veux, me dit-il, mort de rire
Je me mets à rire avec lui et nous continuons notre déjeuner, dans cette ambiance. A 14h40, nous décidons de partir parce que je reprends le travail à 15h. Nous reprenons sa voiture et il me ramène au cabinet. Arrivés, il se gare sur le parking, éteint le moteur et se tourne vers moi.
- Et voilà, madame est arrivée à bon port
- Merci en tout cas pour le déjeuner. J'ai passé un agréable moment.
- Honnêtement ?
- Oui Khalil, honnêtement
- Alors je peux espérer qu'il y ait un autre déjeuner ?
- Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, lui dis-je, sceptique
- Nancy qu'est-ce qui te retient franchement ? Ce déjeuner a prouvé que l'on ressentait toujours des choses l'un pour l'autre...
Je le coupe avant même qu'il termine sa phrase :
- c'est exactement ça que je veux éviter Khalil. Ces sentiments dont tu parles. Tu es marié bon sang et tu as un fils. Tu veux qu'on ait une relation et après quoi ? Hein ? Je vais être la maîtresse qui reste dans son appartement et que l'homme marié vient voir quand bon lui semble ?
- Bien sûr que non Nancy. Je compte t'épouser. Je veux du sérieux avec toi.
Pardon ? J'ai pas bien compris dh. Épouser ? Moi ? Nancy Eva Fall niarel(deuxième femme) ? Yallah teirei(que Dieu m'en préserve) !
- Tu veux faire de moi ta deuxième femme ?
- Oui Nancy. Je n'ai pas signé monogamie avec Maty alors je peux prendre jusqu'à quatre femmes.
- Parce que Khalil tu penses vraiment que je vais accepter d'être ta deuxième femme ? La co-épouse de Maty ?
- C'est Maty qui te fait peur à ce point ?
Wouy je suis morte de rire. Lane lay ragal ci imbécile bobou(pourquoi j'aurai peur de cet imbécile) ?
- Peur de Maty diam ? N'importe quoi. Khalil j'ai un fils et je veux ce qu'il y a de meilleur pour lui et franchement, être ta deuxième femme ne fait pas partie de la liste.
- Ton fils a surtout besoin d'une figure paternelle et je suis là pour ça
- Pour l'instant nous nous en sortons bien sans cette figure dont tu parles alors nous n'allons pas nous précipiter
- Bon sang Nancy ! Qu'est-ce qui te dérange vraiment dans le fait d'être ma deuxième femme ?
- Je n'adhère tout simplement pas à la polygamie et ça, tu le sais très bien. Tu penses que je vais entrer dans un mariage où la première femme m'en a déjà montré la couleur ? Pour qu'on me maraboute à gauche et à droite ? Qu'on m'en fasse voir de toutes les couleurs ? Qu'on essaie de me tuer ou de s'en prendre à mon fils ? Tu penses que je vais faire courir des risques inutiles à ce dernier juste pour me marier avec toi ? Tu as raison, Ahmed a besoin d'une figure paternelle mais ça ne sera pas avec toi. Pas tant que tu seras marié à Maty.
Il me fixe du regard pendant quelques secondes puis le détourne pour fixer un point invisible devant lui. Au moment où je pensais qu'il n'allait plus parler, il prend enfin la parole :
- D'accord, j'ai compris.
Euh c'est tout ? Il a compris point ?
- Okay. Bon j'y vais alors. Et merci encore pour le déjeuner
- Je t'en prie Nancy
Je lui fais un petit sourire et descends de la voiture. Je pénètre dans le bâtiment, direction le cabinet pour continuer mon travail.
La journée passe super vite et il est déjà l'heure d'aller chercher mon rayon à l'école. Je prends ma voiture et me dirige vers son école. Vu qu'il n'y a personne pour le garder lorsqu'il descend à 13h, je le laisse à son école avec les sœurs et à 16h je viens le chercher. Je me gare devant le portail et descends. Dès que j'arrive dans la cour, je le vois entrain de gribouiller dans son cahier à dessin.
- Coucou mon rayon
- Maman, crie-t-il en courant vers moi, les bras grands ouverts
Oh comme je l'aime mon petit bébé. Je le sers fort dans mes bras, mon nez dans son cou pour sentir son odeur de bébé.
- Tu m'as tellement manqué mon petit prince
- Toi aussi tu m'as manqué maman
- Et je t'ai manqué comment dis moi ?
- Gros comme ça, me dit-il en écartant ses bras
Ohlalalaaa !! Je fonds way.
Je lui fais un bisou et me relève. Je prends son petit sac et me dirige vers sa maîtresse mais mon attention est attirée par un autre petit, assis au fond de la salle. Qu'est-ce qu'il peut bien faire là jusqu'à cette heure ?
- Maîtresse Odile nous allons partir. J'espère qu'il n'a pas été terrible rek ?
- Oh non ! Erwan est un ange vraiment, me répond-elle, le sourire aux lèvres
- Et qui est ce petit là-bas ? C'est la première fois que je le vois je pense
- Oh ! Lui, c'est Omar Seydou Sy. J'ai bien peur qu'on ait oublié de venir le prendre parce que d'habitude, sa mère vient le chercher à 13h. Mais aujourd'hui, j'ai dû rester avec lui.
- Avez-vous essayé de joindre sa mère ?
- Bien sûr ! Mais elle ne répond pas et je n'ai pas le contact de son père.
- Vous savez où il habite ?
- Dans son dossier, on a mis Ouackam mais à part ça y a rien. J'ai même demandé à sa mère qu'elle vienne me voir pour un complément de dossier mais cette jeune dame est vraiment désagréable
- Hum, je vois. Vous pouvez me passer son numéro que je l'appelle comme ça je lui dirai que j'ai son fils avec moi et qu'elle pourra passer chez moi le prendre ?
- Vous êtes sûre ? Je ne veux pas vous déranger
- Mais non ça me fait plaisir je vous assure
Elle se dirige vers son bureau et pendant ce temps, je m'approche du petit.
- Salut champion, lui dis-je en lui faisant un petit sourire
Il me regarde un petit moment, regarde Ahmed et me répond enfin :
- salut
- Tu t'appelles comment ?
- Omar Seydou et toi ?
- Moi c'est tata Nancy Eva mais tu peux m'appeler Tata Nancy ou tata Eva. C'est comme tu veux
- Ok ! Je vais t'appeler Tata Nancy alors
- Bien. Dis-moi Seydou, ça te dirait de venir chez moi le temps que ta maman vienne te chercher ?
- Mais ma maman elle connaît pas chez toi
- Je sais mais je vais l'appeler et elle viendra te prendre
- Je sais pas. Je veux pas qu'elle me punisse après
Punir diam ? Ki yayam est-ce que werr neu(sa mère est-elle normale) ?
- Mais non elle ne va pas te punir
- Promis ?
- Promis !
- D'accord alors. Je viens avec vous
Il prend son sac, le met au dos et prend ma main. Je prend le bout de papier que me passe la maîtresse, lui souhaite une bonne fin de soirée et rentre chez moi, deux mignons petits garçons à mes bras.
Durant tout le trajet, ils n'ont pas arrêté de piailler comme des poules. Xalei yi nio beuri wax rek. Arrivés à la maison, je les mets à l'aise devant la télé et vais préparer le dîner. Lorsque tout est prêt, je décide d'appeler sa mère pour lui dire que son fils est là mais impossible de la joindre. C'est quel genre de mère ça encore ? Tiey Yallah !
Je vais prendre une douche, me mets en jellaba et rattrape mes prières. Ensuite je vais rejoindre les enfants au salon et nous passons à table. Nous mangeons dans une bonne ambiance et à la fin, je débarrasse le tout et je vais me mettre devant la télé avec les enfants.
- Maman, je veux glace, me dit Ahmed
- Mais chéri il n'y a plus de glace dans le frigo. J'ai oublié d'en acheter
- T'avais promis d'acheter glace maman
Sheut xalei bi tamit !
- Bon mettez vos chaussures et allons vite en prendre
Quinze minutes après, nous déambulons dans le quartier, nos glaces à la main. Nous rigolons tranquille lorsque j'entends dans mon dos :
- Nancy Eva ?
Je me retourne et tombe sur Khalil. Wa li mba diam leu ?
- Khalil ? Tu fais quoi par ici ?
- J'étais venu acheter de la glace pour mon fils. Et toi ?
- Je suis avec les garçons. Ils avaient envie de glace
- Les garçons ? Me demande-t-il, perdu
- Oui oui. Ahmed et un petit garçon de sa classe.
Je me retourne et les appelle pour qu'ils viennent dire bonjour. Dès que Khalil les voit, son visage change d'expression et ses yeux me lancent des éclairs. Wa on m'explique ?
- Qu'est-ce que tu fais avec mon fils Nancy Eva ? Me demande-t-il, en criant presque
- Ehhh calme toi et ne lève plus jamais la voix devant mon fils. Iow est-ce que lepp thieuguine ? Ton fils je l'ai trouvé à la maternelle, tout seul, quand j'allais chercher Ahmed à 16h.
- 16h ? Mais il est sensé descendre à 13h
- Eh bien ça, tu le règles avec ta femme. Je l'ai appelée beu soneu mais impossible de la joindre. J'ai pris ton fils avec moi, je l'ai nourri et je lui ai fait oublié que sa mère n'était pas passée le prendre. Alors au lieu de me crier dessus tu devrais me remercier.
- Je m'excuse. J'étais juste choqué. Je te remercie et on ne va pas t'importuner plus longtemps. Passons chez toi prendre ses affaires et je le ramène à la maison
Nous nous dirigeons chez moi. Il prend le sac du petit, le porte et se dirige vers la porte.
- Encore merci de l'avoir gardé, me dit-il
- T'inquiètes. C'était avec plaisir. Bye bye champion, dis-je au petit en lui faisant un petit bisou sur la joue
- Au revoir Tata Nancy. Tu viendras me chercher encore à l'école dis ?
Ehhh dom pardon rek seu yaye deff mey yeiye légui.
- On verra bien ok ?
- Ok
- Et moi j'ai pas droit à un bisou aussi ? Me demande Khalil, un sourire aux lèvres
- Ohhoo toi vas t'en
Je le pousse et ferme la porte derrière lui. Xawma kane dh wane tei Maty mom di neine ko teugeul bercy bou saff saap tey wipliw. Do tou ko defati(je ne sais pas qui mais Maty est dans une grosse merde. Elle ne fera plus ce genre de bêtise).
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Coucou la famille. Voici la suite. J'espère que l'histoire continue à vous plaire 😊. Pluie de bisous 💋😘

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Après la pluie...
RomansaQuand l'amour nous tient, plus rien ne compte. Nancy Eva Fall est guidée par ce sentiment. Tout ce qu'elle fait, elle le fait par amour pour les autres, sa famille, ses amis... Amoureuse, elle le fut. Et brisée, fut sa récompense. Elle verra sa vie...