4. La routine enfin presque...

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Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine... Elle est mortelle.
Paulo Coelho

En ce 20 avril 2018 au matin, je me trouvais devant un bureau en train de répondre un amas de phrases toutes faites à différents interlocuteurs. Mais pour comprendre comment j'en étais arrivée là, il fallait retourner à mon réveil.

Je m'étais levée vers 6:30 et étais allée dans la cuisine où j'avais trouvé Matt entrain de se faire un sandwich, et déjà prêt à partir.

— Tu pars ?

Ouais, tu devrais te dépêcher aussi, tu dois partir dans moins de 30 minutes... me répondit-il en souriant. Je t'ai fait des tartines si tu veux.

J'avais eu l'impression de voir un nouveau Matt, plus attentionné, plus calme. Il ressemblait plus à celui d'hier soir plutôt qu'à celui qui m'avait crié dessus en début de soirée. J'avais eu le sentiment qu'il était un homme gentil mais qu'il savait néanmoins où appuyer pour faire mal ; qu'il avait deux personnalités en fin de compte.

— Merci et ne t'inquiète pas, je serai prête, à ce soir.

Je l'avais embrassé sur la joue, un peu gênée de devoir faire preuve d'un geste affectif envers lui et il s'en était allé en prenant ses clés déposées dans un petit bol à l'entrée. Je m'étais donc dirigée vers la salle de bain pour me préparer tout en me disant que je n'avais pas besoin de prendre une douche puisque je préférais nettement me laver en fin de journée. J'avais alors dévié vers ma chambre et avais pris soin de choisir mes habits. Ne sachant pas quoi mettre, j'avais attrapé mon téléphone et avec l'application météo ainsi que quelques informations telle que la nature de mon travail, j'avais opté pour un slim noir et une tunique à bretelles et dentelle bleu marine pour ne pas faire trop sérieuse quand même. Je m'étais maquillée très légèrement et m'étais redirigée vers la cuisine mon téléphone en main.

Après un rapide petit déjeuner, j'avais attrapé mes bottines, ma veste camel et mon sac laissés près de l'entrée et étais partie attraper mon bus comme indiqué par l'itinéraire.

° ° °

J'avais au préalable donné rendez-vous à Jess devant l'immeuble pour rentrer avec elle et ne pas avoir l'air d'une empotée qui ne savait pas à quel étage elle travaillait. En arrivant, j'avais vu une jolie rousse habillée d'une robe fluide noire et d'un perfecto rock m'attendre devant la porte. Alors que je m'étais rapprochée, elle m'avait vue, m'avait enlacée tout en me soufflant un hello cutie* et nous étions montée à notre étage tout en discutant.

J'avais bien sûr, dû m'excuser pour mon absence de la veille à mon patron en insistant sur le fait que je n'avais fait que vomir, que je m'étais tout de suite rendormie et que j'avais jugé préférable de ne pas donner mes microbes à tout le bureau. Il m'excusa en grimaçant face à mon récit et en me sommant de me remettre au travail.

C'était comme cela que je m'étais retrouvée assise à mon bureau, devant un ordinateur en train de répondre au téléphone à de nombreuses personnes. Autour de moi, mes collègues étaient également derrière un bureau entrain de décrocher leurs appareils. Je travaillais dans un centre d'appel, des opérateurs répondaient au téléphone afin d'aider les clients de nombreuses entreprises. Certains aidaient au nom d'une marque de vêtements et d'autres au nom d'un magasin de bricolage.

Personnellement, j'appelais les gens de la part d'une compagnie de vitrage portes et fenêtres. De ce que j'avais compris, ce centre était un des seuls de San-Francisco et au fond de moi je me demandais comment j'avais fait pour atterrir ici avec un boulot peu attrayant et une paye minime. Rester assise toute la journée ne m'enchantait pas du tout mais devant répondre à un appel, je mis cette réflexion de côté et répétais les phrases prononcées par mes voisins.

Vivre et Revivre [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant