Chapitre 1 - Personne d'important.

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« Guillaume, ne pars pas ! Je t'en supplie !

— Lâche-moi, Orel ! Je fais ce que je veux. »

Aurélien essayait de retenir son meilleur ami, en vain. Celui-ci voulait aller, encore une fois, chez ses anciens potes. Guillaume les avait revus il y a deçà deux semaines et il les retrouvait de plus en plus souvent à présent. Aurélien n'aimait pas le savoir avec eux car il savait que c'était à cause de ces personnes-là que Guillaume avait mal tourné lorsqu'il était plus jeune. Il ne les avait jamais connu personnellement mais il était devenu ami avec lui après cette période sombre de sa vie et avait dû, en quelque sorte, ramasser les pots cassés.

« Guillaume, s'il-te-plaît !! le supplia-t-il de nouveau. Rappelle-toi dans quel état ces gens-là t'ont laissé il y a quelques années... Tu ne veux sûrement pas redevenir comme tu étais à cette époque ?

— Ah oui, et comment j'étais à cette époque, Orel ? Hein ? cria Guillaume d'une voix    menaçante.

— Gringe... Tu le sais très bien... murmura Aurélien en baissant les yeux au sol, ses larmes faisant leur ascension jusqu'à ces derniers à allure rapide.

— J'étais... misérable, c'est ça ? C'est ce que tu penses, Orel ?! lui cracha Guillaume, un air blessé    sur le visage.

— Gringe... Tu sais très bien que c'est pas ça... Que c'est pas ce que je pense de toi... balbutia Aurélien en relevant le visage.    

— Alors, quoi ?! dit Guillaume en plissant les yeux.

— Ils... Ils ont pas une bonne    influence sur toi, Guillaume... hésita Aurélien.

— Pas une bonne influence ? répéta Guillaume d'un air moqueur. Parce que toi... oui ? »

Il y eut un petit silence dans la pièce entre eux alors qu'Aurélien regardait le plus vieux d'un air suppliant. Il ne voulait pas qu'il parte. Sinon, allez savoir dans quel état il allait le retrouver cette fois-ci. Ces derniers-jours, même s'il essayait de se convaincre du contraire, Gringe avait changé. Il revenait souvent complètement torché, se rendait directement dans sa chambre, évitait toute conversation avec lui, surtout s'il savait d'avance qu'elle serait désagréable. Aurélien avait peur pour son ami. Il ne voulait pas qu'il redevienne comme il était lorsqu'ils s'étaient rencontré : un garçon reclus qui refusait le moindre contact et la moindre aide, s'imaginant qu'il n'avait pas le droit à la compassion et à l'amitié. Il avait littéralement bataillé avec ses démons pour qu'il accepte de le laisser l'approcher et petit à petit, il avait réussi à lui faire comprendre qu'il aimerait devenir son ami. Pour de vrai. Il l'avait aidé, à son échelle, à être mieux avec lui-même. À accepter le fait qu'on pouvait faire des erreurs et quand même être quelqu'un de bien. Ou en tout cas, il avait essayé. C'est pourquoi il ne voulait pas devoir se battre à nouveau pour que Guillaume lui fasse confiance.

« Oui.

— Ah oui ? se moqua Guillaume. Tu penses être une bonne influence pour moi, Orel ?

— Oui, je le pense Gringe, répéta    Aurélien en s'approchant de lui, les larmes aux yeux.

— Et bien, en tout cas tu manques    pas de culot ! s'exclama Guillaume en reculant.

— Gringe, tu es encore bourré...    dit Aurélien d'une petite voix.

— Orel, ce sont mes amis. Je vais    les voir, point, lui dit Guillaume en lui lançant un regard menaçant. Et tu n'as rien à y redire.

— Guillaume... S'il-te-plaît, le supplia-t-il encore en s'approchant de lui et quand il toucha doucement son bras, Guillaume le repoussa violemment.

— Non ! Dégage Orel ! Tu n'es    personne, tu m'entends ?!Personne !

— Tu ne penses pas ce que tu dis,    dit Aurélien, les larmes aux yeux, et il se rapprocha de nouveau de Guillaume.

— Lâche-moi, bordel ! » s'écria    Guillaume en le repoussant violemment à nouveau et Aurélien tomba lourdement sur le petit canapé de leur salon.    

Guillaume le dévisagea un instant d'un air hésitant avant de tourner les talons et de sortir de l'appartement. Aurélien resta immobile, le cœur battant fortement dans sa poitrine et n'osant plus bouger. Il était parti. Guillaume s'en était allé alors qu'il l'avait supplié de rester. Aurélien sentit ses yeux le piquer soudainement et se passa une main sur le visage en vain. De grosses larmes coulèrent sur ses joues et il s'affala sur le canapé, épuisé. Il se dit qu'il était décidément trop faible et que si quelque chose arrivait à Guillaume, il ne se le pardonnerait jamais.

Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant