Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?

Chapitre 3 - Toujours là.

Aurélien se leva de sa chaise, le cœur battant et les nerfs à bout, lorsque Skread s'approcha d'eux dans la salle d'attente de l'hôpital.

« Alors ?! » demanda-t-il en se levant, un air anxieux sur le visage.

Skread les regarda tour à tour avant de soupirer.

« On peut aller le voir... »

Aurélien soupira de soulagement. Il était près du craquage et ne savait pas combien de temps de plus il pourrait rester immobile à attendre une approbation médicale pour pouvoir voir son meilleur ami qui devait se trouver à quelques mètres même pas de lui en ce moment.

« Mais Orel... dit Skread en le voyant déjà prêt à partir. Il m'ont prévenu que ce serait sûrement un peu dur...

— P-Pourquoi ? demanda-t-il en jetant un regard interrogateur à son ami.

— Il a fait une OD... expliqua Skread après un petit silence. Il... Il est inconscient, Orel. Dans une sorte de... coma... Apparemment, il peut nous entendre... nous... ressentir. Mais c'est pas sûr à 100%... Tu comprends ? » dit Skread en forçant un petit sourire sur son visage.

Aurélien le regarda tristement, les larmes au bord des yeux, avant de baisser la tête.

« Dans le coma ? »

Skread baissa les yeux de même avant de relever le visage et de demander, s'adressant à lui :

« Tu es sûr d'être prêt, Orel ? »

Aurélien resta silencieux, perdu dans ses pensées, et Claude se leva afin de poser une main réconfortante sur son épaule.

« On sera avec toi tout du long, p'tite tête.

— C'est notre pote à tous mais on sait que ta relation avec Gringe est la plus forte d'entre nous. » lui dit Ablaye en s'approchant à son tour.

Et que je suis le plus faible d'entre nous aussi, pensa Aurélien en son fort intérieur.

« Merci les gars. Je suis prêt. » dit-il en relevant la tête, d'une voix qui se voulait assurée malgré son tremblement perceptible.

Skread lui sourit et Claude retira sa main de son épaule, puis Skread soupira et leur fit un signe de tête leur indiquant de le suivre.

***

« C'est là. La chambre 103. » annonça Skread en s'arrêtant devant la porte d'une chambre au premier étage de l'hôpital.

Aurélien déglutit péniblement en observant la porte somme toute banale. Il sentit ses mains trembler et attrapa avec appréhension la poignée en essayant de contenir ses tremblements. Il était terrifié de ce qu'il allait trouver de l'autre côté. Ou plutôt de l'état dans lequel il allait trouver Guillaume.

Il actionna la poignée et la porte s'ouvrit devant eux, les invitant à entrer dans la petite chambre. Aurélien n'osa pas jeter un regard par-dessus son épaule pour regarder ses amis, bien trop attiré par ce qui l'attendait devant et fit un pas dans la chambre. Puis un autre, et un autre, jusqu'à ce qu'il arrive près du lit sur lequel était allongé Guillaume. Il entendit ses amis entrer dans la chambre peu après lui et inspirer fortement sous la surprise. Guillaume était complètement immobile, les yeux fermés comme s'il dormait. La seule chose qui détruisait cette illusion de normalité était les fils qui le reliaient à des machines et les bips monotones de ces dernières.

Aurélien ne put retenir un sanglot et plaqua une main devant sa bouche, fermant les yeux devant cette vision. Voir son ami ainsi était trop pour lui. Ça lui faisait mal. Et il se répétait en boucle : si seulement... Si seulement il n'était pas sorti ce soir-là. Si seulement il avait réussi à le retenir. Claude le rejoignit près du lit et le prit dans ses bras, déposant un baiser sur ses cheveux, et il éclata en sanglots.

« Je ne pensais pas... que ce serait aussi dur. » avoua-t-il entre deux sanglots, s'accrochant désespérément à Claude.

Claude ne répondit rien et passa une main réconfortante dans son dos. Skread et Ablaye se rapprochèrent d'eux et Ablaye ébouriffa ses cheveux doucement. Quand il releva la tête, il vit ses amis lui sourire tristement et il renifla, essayant de se reprendre et de leur rendre leur sourire. Puis il se détacha doucement de Claude et s'avança vers le lit de Guillaume. Il resta plusieurs longues secondes à dévisager ce dernier en silence avant d'oser approcher une main qu'il laissa reposer sur son avant-bras. Il frissonna en ne sentant aucune réaction de sa part et il sourit tristement. Pour une fois, il ne le repoussait pas. Parce qu'il ne le pouvait pas.

« Guillaume... murmura-t-il en se penchant vers son visage. Laisse-moi te dire... que tu es un idiot fini. Ceci étant dit, tu as intérêt à te réveiller. Sinon je risque de ne jamais te le pardonner, tu m'entends ? »

Il laissa glisser sa main le long de l'avant-bras de son ami afin de venir serrer sa main et sourit doucement. Skread posa une main sur son épaule et il le regarda, un fin sourire sur les lèvres.

« Ça ira, dit Aurélien. N'est-ce pas ? »

Skread lui sourit en retour et pressa doucement son épaule comme pour lui assurer que tout se passerait bien. Aurélien se tourna de nouveau vers Guillaume qui respirait lentement sous un masque à oxygène et se fit intérieurement une promesse. Tout se passerait bien. Et il resterait avec lui tout du long de sa convalescence.