Chapitre 14 - Des envies malsaines.

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Ses paupières se faisaient lourdes et il commençait à somnoler lorsqu'il fit tiré de son engourdissement par une plainte sourde. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de se les frotter et de diriger son regard vers la provenance du bruit. Orel. Il se leva doucement et s'accroupit à côté de son visage, posant sa main sur son front. Brûlant, se fit-il la réflexion en l'enlevant aussitôt. Il fut coupé dans ses pensées par une voix enrouée.

« Pourquoi tu fais ça...? »

Il fronça les sourcils et se redressa légèrement.

« Pourquoi je fais quoi, Orel ? »

Un silence passa avant qu'il n'entende un gémissement de douleur et il se figea en entendant ce son.

« Me laisse pas. Tu n'as... pas le droit de me faire ça. »

Il comprit alors que le plus jeune était en train de parler dans son sommeil. Et qu'il était en train de rêver. Il entendit des sanglots et rectifia intérieurement : non, un cauchemar plutôt.

« C'est faux, Guillaume. Et tu le sais. Tu mens, s'écria Aurélien d'une voix agitée et Guillaume posa une main sur sa joue, essayant de le calmer ainsi.

— Bien sûr que c'est pas vrai, Orel. Rien de tout ça n'était vrai. »

Il n'arriva pourtant pas à le calmer et Aurélien se redressa soudainement, essoufflé, et l'attira fortement dans ses bras.

« Ne pars pas, ne me laisse pas... Guillaume, s'il-te-plaît... »

Guillaume resta figé, comme tétanisé, se demandant s'il s'était rendu compte qu'il n'était plus dans son rêve.

« Orel... souffla-t-il en remontant une main sur son dos, ce qui fit frissonner ce dernier. Orel, c'est un cauchemar. Je suis là. Et je ne vais nulle part. »

Il le sentit se tendre contre lui et doucement, Aurélien vint se détacher de lui pour le regarder et il vit avec peine de la peur dans ses yeux.

« Guillaume ? Tu es... là ?

— Oui. Et je ne pars plus. Je ne te laisse plus jamais.

— Pourtant je suis personne pour toi, non ? lui dit le plus jeune et Guillaume entendit toute son amertume dans sa voix.

— Je sais que ça n'excuse rien mais... j'étais pas dans mon état normal quand je t'ai dit ça, soupira-t-il en le regardant tristement. La vérité, c'est tout le contraire, Orel.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Aurélien en fronçant les sourcils.

— Tu n'es pas personne. Tu es plutôt tout pour moi, Orel. Tu es la personne la plus importante à mes yeux. Et je ne comprends toujours pas comment j'ai pu te dire une chose pareille. »

Aurélien se passa une main distraitement sur les yeux pour faire disparaître les larmes qu'il avait laissé couler et le regarda d'un air dubitatif.

« Je suis... tout ?

— Tu es tout pour moi, Orel. Je pourrai survivre tant que je t'ai toi à mes côtés. Je crois que je t'aime un peu trop d'ailleurs. Et c'est pour ça que j'ai pété un câble. Je m'en veux, tellement. Si tu savais à quel point, mon dieu... C'est pour ça que je n'arrivai pas à te regarder dans les yeux à l'hôpital. Je t'en voulais pas, non... Jamais je ne pourrai t'en vouloir. Je m'en voulais à moi-même.

Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant