Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?

Chapitre 9 - La rééducation.

Aurélien venait à l'hôpital tous les deux jours, c'était le maximum que son emploi du temps chargé lui permettait. Guillaume avait commencé à faire des séances de rééducation maintenant et lorsqu'il le pouvait, il l'y accompagnait. Guillaume se déplaçait en fauteuil roulant et celui-ci avait vite appris à s'en servir. Cependant, il était tellement feignant que bien sûr, sitôt qu'il arrivait, il lui demandait de le pousser. Aurélien n'aimait pas ces séances de rééducation. Parce qu'il voyait à quel point son ami souffrait en faisant des gestes aussi simples du quotidien que tenir en équilibre en se tenant à un support quelconque. Il souffrait en entendant les râles de douleur de Guillaume lorsque l'effort demandé était trop difficile pour lui. Il savait qu'il devrait dans tous les cas en passer par là pour retrouver la faculté de ses jambes mais il ne supportait pas de le voir dans tant de douleur.

Ce jour-là, il entra dans sa chambre et la trouva vide. Il se dirigea vers la table de nuit de Guillaume et se pencha vers une feuille où il savait être écrit le programme de la semaine de son ami. Il soupira en lisant ce dernier. Rééducation. Bien sûr. Il fallait qu'il vienne pile ce jour-là. Il tourna les talons et se dirigea vers la salle de rééducation, prenant l'ascenseur pour rejoindre le premier étage.

***

Il arriva devant une grande fenêtre vitrée laissant voir ce qu'il se passait de l'autre côté et regarda attentivement Guillaume qu'il avait remarqué du premier coup d'œil. Celui-ci avait les sourcils froncés, concentré comme il était à marcher en se tenant à deux barres latérales. Aurélien sourit en voyant à quel point il avait progressé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu s'entraîner à faire ça et entra dans la salle. Guillaume se tourna vers lui en entendant la porte claquer et sourit d'un air fier alors qu'il s'avançait vers lui.

« Eh, Orel. T'as bu ça ? »

Aurélien lui sourit et posa une main sur son avant-bras :

« Mais oui ! C'est que tu fais des progrès phénoménaux à présent ! »

Guillaume sourit exagérément et Aurélien lui sourit tendrement :

« Tu peux être fier de toi, Gringe. Vraiment. »

Guillaume rougit, légèrement embarrassé, et Aurélien rit en se passant une main dans les cheveux :

« T'en as pour combien de temps encore ?

— Dix minutes.

— D'acc, acquiesça-t-il. Je t'attend dans le couloir alors. À toute. »

Guillaume hocha la tête et il lui sourit avant de tourner les talons et de se diriger vers le couloir.

***

« Le docteur a pi... dit que je dourrai bientôt avoir des béquilles.

— Des béquilles ? répéta Aurélien d'une voix enthousiaste. Mais c'est super ça !

— J'ai hâte, dit Guillaume, les yeux brillants. Je commençais à en avoir marre du vauteuil.

— Oui, c'est sûr. Je suis heureux pour toi Gringe, lui sourit Aurélien. Et puis... tu as fait des gros progrès aussi avec la prononciation.

— Mmh, si du le dis, dit Guillaume en haussant les épaules.

— Je le dis. »

Guillaume se coucha dans son lit maintenant qu'ils étaient revenus dans sa chambre et ferma les yeux.

« Raconte-moi ce que tu as fait bepuis la bernière vois. »

Aurélien sourit et se retint de passer une main dans les cheveux du plus grand. Il rangea le fauteuil contre le mur et s'assit sur une chaise qu'il approcha du lit de Guillaume. Il commença à lui raconter sa fin de semaine : sa difficulté à se concentrer sur l'écriture de nouvelles chansons, ses heures au studio, l'appartement... Et bientôt il entendit Guillaume ronfler, vite endormi à cause de la fatigue. Cette fois il ne se retint pas et passa une main dans ses cheveux. Il le regarda tendrement, les larmes aux yeux, et ferma ces derniers, un sourire sur les lèvres :

« Je suis tellement soulagé. »