Chapitre 16- Le goût de sa peau.

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Plusieurs semaines passèrent et Guillaume comprit bientôt qu'il allait devoir rester presque toutes les nuits avec Aurélien s'il voulait l'empêcher de faire des cauchemars. Pas que ça ne le dérange. Mais Aurélien avait la fâcheuse habitude de s'en excuser et il n'aimait pas le voir essayer de les lui cacher. Alors un soir, il avait profité d'être allongé avec lui dans son lit, dans la pénombre, pour en discuter.

« Orel, laisse-moi rester avec toi le soir. Comme ça, si tu fais un cauchemar, je pourrai te réveiller. Ou mieux... te calmer sans même avoir à te réveiller.

— Tu penses pas que je devrais a les affronter seul ? lui avait-il demandé, d'un air inquiet.

— Personne ne devrait avoir à affronter ses démons seuls. Surtout si c'est de la faute d'un autre.

— Dis pas ça, Gringe. Tu sais que c'est faux.

— Tu as encore peur que je t'abandonne ? »

Aurélien avait prit un air coupable et avait baissé les yeux, ne voulant pas affronter son regard.

« Je... Je sais pas trop... Je te fais confiance, c'est pas ça le problème... Mais j'y peux rien, j'ai toujours cette peur au fond de moi...

— Je ne verrai plus ces types, Orel. Je te laisserai plus pour eux. J'ai compris à quel point j'étais con.

— Mais... Je crois que ça a toujours été là en fait. Cette peur... irraisonnée... que tu partes. J'ai toujours eu peur que tu me quittes un beau jour sans aucune raison.

— Je t'aime, dit simplement Guillaume avant de venir l'embrasser. J'ai tout ce qu'il me faut tant que tu es avec moi, en tant qu'ami ou... plus... alors je serai vraiment con de tout foutre en l'air en m'en allant. Ça fait des années que je ressens ça pour toi Orel et je ne vais pas partir maintenant que tu... m'acceptes. Maintenant que tu acceptes le fait que je puisse t'aimer comme autre chose qu'un ami. »

Il se demanda un instant si Aurélien l'aimait en retour ou s'il ne savait pas encore ce qu'il représentait pour lui.

« Tu resterais même si je voulais qu'on reste amis et pas plus ? » murmura Aurélien dans son cou après une hésitation.

Et si c'était ça la vérité ? Il avait simplement peur qu'il l'abandonne si jamais il ne pouvait lui rendre son amour ?

« C'est ça qui te fait peur, Orel ? Que je parte si jamais tu ne ressens pas la même chose que moi ?

— Je... sais pas. Je sais pas si c'est de l'amour mais... je me dis... que tu comptes trop pour moi pour que je puisse te partager avec quelqu'un. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un d'horrible ? lui demanda le plus jeune d'un air coupable. Je ne me vois pas... partager ma vie avec quelqu'un d'autre que toi et... je pense que si je te voyais traîner... ou embrasser... une fille ou un autre... mec que moi... je pense que ça me ferait mal. J'ai jamais vraiment imaginé ma vie sans toi. J'arrive à peine à me souvenir de comment était ma vie avant que tu arrives. Je devais être... misérable, sourit Aurélien.

— Tu es loin d'être une personne horrible, sourit à son tour Guillaume. Et tu étais vraiment tout sauf misérable, Orel. Tu étais une vraie lumière dans cette ville trop sombre. J'ai l'impression d'avoir été attiré vers toi comme une biche par les phares d'une auto. »

Il rit en voyant la petite grimace de dégoût qu'Aurélien fit en entendant sa métaphore.

« Et je pense... Oui, que c'est de l'amour. Ou de l'affection proche de l'amour, mais je préfère la première solution, rit-il.

— Alors... Je t'aime ?

— Tu aimes quand on s'embrasse ?

— Plutôt, oui... rougit le plus jeune.

— Tu aimes quand on est comme ça, l'un à côté de l'autre à seulement parler ?

— Mmh, bien sûr.

— Est-ce que... hésita Guillaume en cherchant ses mots. Est-ce que tu penses que tu... aimerais... que je te touches ?

— J'aime quand tu me prends dans tes bras.

— Oui mais... pas comme ça, Orel.

— Oh... Je sais pas... balbutia Aurélien en comprenant ce qu'il voulait dire.

— Je peux... essayer un truc ? Tu me laisses te toucher ? »

Aurélien hocha la tête et Guillaume réprima un sourire, en voyant le rouge apparaître sur ses joues. Il s'approcha de lui et déposa un léger baiser dans son cou. Quand il releva la tête, Aurélien était rouge brique et il avait l'impression que de la fumée allait sortir de ses oreilles.

« Alors ? Ça te fait quelque chose ? demanda-t-il, un sourire en coin.

— Je... oui...

— Comment tu te sens ?

— J'ai... très chaud... rougit Aurélien. Et j'ai l'impression que je vais m'effondrer par terre. Alors que je suis déjà allongé.

— Et...?

— Et j'ai beaucoup envie que tu recommences. Je... hésita le plus jeune en se rapprochant de lui. J'ai envie que tu me touches encore. Et... plus.

— Orel... sourit Guillaume. Ça c'est le désir.

— Je... Je sais... rougit Aurélien en se mordant la lèvre doucement. Mais comment je fais pour savoir si c'est de l'amour ? Là où il y a désir il y a amour aussi non ?

- Tu sais quoi ? Ton amour, tu me l'as déjà démontré des tas de fois par le passé. Après... quelle sorte d'amour c'est... j'en sais rien. Et il n'y a que toi qui peut savoir si tu es amoureux de moi ou non. »

Aurélien le dévisagea quelques instants, perdu et cherchant dans ses yeux des réponses à ses questions. Puis il se redressa sur les coudes afin de le surplomber et se pencha pour l'embrasser avec toute sa tendresse. Guillaume se détacha de lui un instant après et se perdit dans ses yeux, à la recherche d'une façon de lui faire comprendre par lui-même.

« Orel, redresse-toi. » demanda-t-il doucement.

Aurélien lui lança un regard confus mais fit comme il lui demandait, et il s'agenouilla devant lui, la couverture rejetée derrière lui.

« Tu me laisses te toucher ?

— Bien sûr. » répondit le plus jeune dans un souffle.

Il approcha lentement une main vers lui et la glissa sous son tee-shirt, caressant de ses doigts sa peau. Il pensa en souriant à quel point celle-ci était douce et il se rapprocha de lui, venant se perdre dans son regard.

« Lève les bras, Orel. »

Celui-ci s'exécuta et il attrapa le tissu entre ses doigts, le faisant glisser sur sa peau et le lui enlevant. Aurélien rougit et détourna légèrement le regard, embarrassé. Il passa une main dans ses cheveux et déposa un baiser sur sa mâchoire puis sur son cou et sa clavicule avant de venir déposer des baisers le long de son torse. Il le sentit frissonner sous sa bouche et il sourit contre sa peau, remontant lentement.

« Je crois que ce sera tout pour aujourd'hui, hein ? » sourit-il en venant l'embrasser, l'attirant contre son torse.

Aurélien hocha la tête dans son cou et il glissa une main sur sa nuque, déposant un baiser sur ses cheveux et se rallongeant sur le matelas en l'entraînant avec lui.

« Alors... verdict ? » lui murmura-t-il à l'oreille, sentant le cœur de son ami battre incroyablement fort contre son torse.

Il le sentit sourire doucement contre sa peau et resserrer son emprise sur sa taille.

« Verdict... J'aime beaucoup quand tu m'embrasses autre part que sur la bouche aussi. »

Guillaume sourit et caressa ses cheveux tendrement.

« Bonne nouvelle. »

Il l'entendit bientôt ronfler légèrement et il sut qu'il s'était déjà endormi. Il ferma les yeux en se mordant la lèvre, sur le point d'exploser de bonheur, et dut retrouver un semblant de calme pour réussir à s'endormir à son tour.

Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant