𝐁𝐥𝐨𝐨𝐝 (réécriture)

Chapitre huit🥀

Même si tu ne t'en souviens pas... Cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis quelques heures. Il est déjà trois heures du matin. Je suis en position étoile de mer dans mon lit et fixe le plafond, même si je ne peux pas le voir dans le noir. Il s'est passé quelque chose avec Wendy, mais je ne peux pas m'en souvenir... J'ai beau réfléchir, je ne vois pas du tout de quoi il pourrait s'agir. J'ai aussi remarqué des marques dans mon cou, comme si quelqu'un avait essayé de m'étrangler. Mais ça, je ne m'en souviens pas non plus ! Si une personne avait fait ça, je le saurais tout de même ! Peut-être que le rocher sur lequel je me suis cognée me cause des pertes de mémoires ? C'est possible.

J'entends des bruits de pas dans le couloir, et des murmures. Je reconnais les voix de Grey et Wendy. Je me lève et m'approche de la porte, sur la pointe des pieds. Je pose une oreille contre la porte, curieuse. De quoi peuvent-ils parler à cette heure-ci ?

- Ce serait peut-être mieux que tu restes loin d'elle. Tu as perdu le contrôle...

- Je sais. Je suis sincèrement désolée. Je ne sais pas comment ça a pu se produire. C'est la première fois que je réagis de cette façon.

Je ne peux pas entendre la suite. Ils sont tous les deux déjà trop éloignés de ma chambre. Je retourne dans mon lit. Wendy a perdu le contrôle... ? Quelqu'un frappe soudainement à ma porte. Je fais semblant de dormir. La porte s'ouvre puis je sens un poids sur mon lit. J'ouvre légèrement les yeux mais ne vois rien.

- Je sais que tu ne dors pas.

Natsu... Natsu ?! Mais pourquoi il s'incruste dans mon lit !? J'allume la lampe de chevet puis lui fais face. Il est allongé sur le côté, appuyé sur son coude. Il me fixe avec son éternel sourire moqueur.

- Vous n'étiez pas censé retourner patrouiller, toi et ton frère ?

- Grey vient juste de rentrer. Moi, j'ai préféré rester là pour que tu ne sois pas seule.

Je hoche la tête en me pinçant les lèvres.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose avec Wendy ?

- Rien du tout. Pourquoi ?

- Je n'arrête pas d'y penser, et ça m'empêche de dormir.

Je lève mon regard vers le sien. Ses pupilles deviennent plus grandes et brillent légèrement.

- Arrête de t'inquiéter et dors.

Mes paupières se ferment doucement sans que je ne les contrôle. La fatigue m'emporte en quelques secondes et je m'endors sans m'en apercevoir.

Une petite fille qui ne doit pas avoir plus de sept ans est sur une balançoire. Elle rigole à gorge déployée. Mais... Cette petite fille, c'est moi ! Le vent emporte ses cheveux blonds en arrière, puis en avant, tout dépend de la manière dont elle se balance. A cette époque, tout allait si bien. Ça me rappelle de bons souvenirs. Je m'approche de l'ancienne moi, ça me fait bizarre de dire ça. J'avance de plus en plus, la balançoire passe à travers mon corps. Comme si je n'étais qu'un fantôme.

- Papa ! Regarde !

Je sens mon cœur battre de plus en plus rapidement. Je me retourne vivement. Mon... Mon père ! Les larmes coulent le long de mes joues. Je cours vers lui pour le prendre dans mes bras, mais je passe à travers. Il avance vers la fillette.

- C'est bien ma chérie, dit-il avec un sourire tendre.

- Je peux aller encore plus haut, regarde !

Une femme grande et mince s'approche. Ma tante. Mon père lui fait la bise.

- Lucy, nous devons partir. Tu restes avec ta tante jusqu'à seize heures. D'accord ?