Épisode 4:

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Léa, en sortant elle aussi de son cours, avait quant à elle bel et bien reconnu Daryl. Sa raison l’avait
tout de suite poussé à se cacher. Peine perdue. Il l’avait vu. Mais elle ne compris jamais pourquoi son
cœur avait tressailli à la reconnaissance du timbre de voix de Daryl. Ni, non plus, pourquoi ses lèvres
s’étiraient en un sourire quand elle remarqua qu’il la suivait. Elle fit exprès de ne pas l’avoir entendu
jusqu’au moment où il fut assez près d’elle pour l’attraper. Elle changea automatiquement sa face en
se retournant vers lui et lui afficha une mine plutôt neutre. Après, elle fit semblant de le reconnaitre.
- Ah ! Daryl ! C’est toi ? Que fais-tu là ?
- Je sortais de mon cours quand je t’ai aperçu, dit-il tout essoufflé.
Cela amusait assez Léa, il lui courait après au sens propre du terme.
- Anh ! Et tu vas où maintenant ?, questionna-t-elle.
- Ben vu que je t’ai retrouvé enfin, je ne suis pas près de te lâcher.
Cette réponse fit grandement plaisir à Léa. Mais elle ne l’afficha pas
- Comment ?, dit-elle faussement offusquée.
- En fait, imagine-toi que j’ai passé les dernières journées à te rechercher.
- Moi ?
- Oui ! Toi ! Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Tu avais pourtant mon numéro.
- Oh ! Pour cela excuse-moi. Ton numéro, je l’avais perdu.
C’était un gros mensonge et elle le savait au fond d’elle. Elle fit en même temps une petite prière au
bon Dieu pour s’excuser.
En fait, la vérité était toute autre. Elle avait passé la dernière semaine à lutter contre elle-même pour
ne pas l’appeler. Le précieux papier était sur sa table de chevet. Elle s’éreintait à ne pas composer le
numéro et à appuyer le bouton vert. Plusieurs fois, elle avait décidé de s’en débarrasser mais elle
revenait sur sa décision le même nombre fois. Et depuis, chaque fois qu’elle rentrait dans sa
chambre, elle avait de la difficulté à penser à autre chose qu’à ce papier sur son chevet.
- Tu as perdu mon numéro ?, questionna-t-il perplexe.
- Euh…………..
- Ça ne fait rien, coupa-t-il. Je te le ré-communiquerais.
Elle fut soulagée de ne pas encore avoir à lui mentir. Repérant de loin un banc, Daryl invita Léa à
s’y assoir.
Ils s’y installèrent et entreprirent une conversation. Parlant de tout et de rien, chacun d’eux
guettais néanmoins la moindre information qui pouvait filtrer de la vie de l’autre. Ils en étaient à
parler de leurs parents respectifs quand Daryl remarqua qu’il ne savait presque rien de ceux de Léa.
A cette évocation, il vit que Léa semblait gênée.
- Si tu n’as pas envie d’en parler, je comprendrais parfaitement.
- Non, non, non… ça va aller.
Il sentit l’effort qu’elle fournissait pour se confesser et tenta de l’encourager en posant sa main sur
les siennes qui se croisaient frénétiquement. Le geste de Daryl surprit Léa mais eut comme un effet
apaisant sur elle. Elle commença donc :
- Mes parents sont divorcés depuis que j’ai 14ans.
- Oooohhhh…........ , fit Daryl.
- « Mon père avait eu quelques problèmes financiers. De plus, à son service, il avait des
problèmes avec un de ses collègues qui le calomniait auprès de leur patron. De jours en
jours, la situation empirait et il devenait de plus en plus hystérique. A tout bout de champs, à
la moindre incartade, il s’emportait et était parfois violent. C’est donc pour nous défendre
que ma mère et lui ont commencé par se disputer. Et il s’en est suivit le résultat actuel. Je vis
seule avec ma mère et mon père s’est remarié….
Bon dans la vie rien ne vient dans le hasard. Chaque situation de la vie veut juste nous enseigner
une leçon encore que chaque instants et moments que nous passons sur cette terre est une leçon.
Sans te mentir Daryl toutes ces situations m’ont permis de changer de mentalité afin de voir la vie
autrement. Dès lors, ma mère s’est mise à se battre pour moi afin que je réussisse ma vie. Sur ce, elle
me donnait des conseils chaque fois qu’elle en trouvait l’occasion. Je me rappelle encore de ces
derniers conseils quand j’avais le Bac et je voulais commencer le Campus. Elle m’avait dit : ‘’ma fille,
la bataille de ta vie ne vient que commencer, il ne faudrait pas que mon divorce d’avec ton père te araude. Tu vas commencer une nouvelle vie ; le monde universitaire. Sache simplement que chaque
chose à son temps et que le plan de Dieu pour notre vie, ni toi, ni quiconque et ni même moi ne le
détiens. Prends tes études en main et bats-toi pour être toi-même. Le fruit de mes peines sera que tu
réalises le fameux dicton de Victor Hugo qui dit : chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on
gagne. Ne te presse pas dans la vie car qui va lentement va surement. Ne te laisse pas influencé par
tes amies afin qu’elles ne te détournent du bon chemin’’.
Depuis ce moment environ deux ans j’ai pris certaines résolutions ; me battre pour m’assurer le
meilleur avenir qui soit. Mon but est de finir mes études avant de penser à autre chose. Donc, vivre
une relation amoureuse est le cadet de mes soucis. J’ai voulu donc suivre l’exemple d’une amie
grande frangine, orpheline de père à l’âge de dix-sept ans qui m’avait parlé un peu d’elle. J’aimerais
bien partager quelques de ces propos avec toi si tu le désires ?

Une vrai vie amoureuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant