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Elle eut une moue entre l’exaspération et la gêne. Daryl crut que Léa ne lui avait pas dit cela si bien qu’il se demanda : je ne suis en train de tomber dans un piège par hasard ? Cela
l’inquiéta beaucoup. Mais elle dit :

- Arrête de m’appeler madame. Dit plutôt maman.

D’accord madame… ou plutôt maman, répondit-il avec une voix tremblante, on dirait tremblement de terre qu’il y a eu en Haïti.

Bien que son visage n’affiche aucun sentiment, il sentit qu’elle y était approbatrice. Elle lui signifia :

- Tu me donnes l’impression que je suis directrice d’entreprise et que tu es un demandeur d’emploi…

Puis elle ajouta en souriant, un sourire narquois et moqueur :

- Même si notre situation n’en est pas vraiment différente. Hein Daryl ?

Il aurait pu rapetisser à en disparaître si il en avait eu le pouvoir. Il eut un rire forcé.

Brusquement, le visage de la maman de Léa reprit son teint neutre. Daryl en fut
décontenancé. Elle se tourna vers Léa qui n’avait pas :

- Voyons ma chère. Tu ne penses même pas à apporter de l’eau à notre invité.
Léa se hâta de le faire. Pendant ce temps Daryl se sentit abandonné, comme une biche en face d’un lion.

- Pourquoi tu fais cette tête. Je ne vais pas te manger, dit la maman avec un ton calme.

Il blêmit. Cette dame lui lisait dans les pensées ou quoi. Il se forçat à donner une réponse pour se montrer épanouis mais son ton trahissait son état :

- Bien sûr que non, dit-il d’une voix hachée.

Léa revient à ce moment-là. Cela tombait à point, la gorge de Daryl lui paraissait complètement sèche. Il prit le godet et commença à boire.

Léa reprit sa place mais releva sa tête. Elle lui fit un signe d’encouragement qui l’aida beaucoup.

La maman s’amusait fort de ses réactions. Non qu’elle voulût traumatiser le jeune homme mais son déséquilibre la poussait à continuer le jeu. « Au fond d’elle-même elle se disait « mon expérience de vie sert ainsi à quelque chose. On dirait que Léa n’a pas compris que joue avec lui. Ça tombe bien » Elle faisait un grand effort pour ne pas se départir de son expression faciale. Elle eut une idée.

- As-tu déjà couché avec ma fille ?
Daryl faillit s’étouffer avec l’eau.

- Maman ?!?, gronda Léa.

La maman se leva promptement et se retourna pour ne pas les montrer qu’elle riait. Elle reprit ses esprits recouvra sa face neutre et se retourna.

- Ma question est bien simple pourtant, reprit-elle, as-tu couché avec ma fille ?

Daryl eut du mal à se retrouver.

- Madame… NON !!! je veux dire maman. Je n’ai jamais couché avec votre fille. Je vous l’assure. Je ne pourrai pas même la forcer à quoi que ce soit. Je vous…

- Je te crois, essaya-t-elle de le coupé sans grand succès.

- …l’assure. Léa est une fille à laquelle je tiens…

Elle dut répéter d’un ton sec.

- Je te crois.
Il s’arrêta net.
- Vous me croyez ?, demanda-il incrédule.
- Oui je te crois. Et je pense que tu es un bon garçon.
Elle ponctua cela d’un grand sourire chaleureux.

Daryl cligna des yeux plusieurs fois. Il ne crut pas que c’était possible.

- Tout ce début n’était qu’une farce.
Puis elle se mit à rire devant les yeux effarés de Daryl et de Léa.

Difficilement, elle s’arrêta puis se reprit. Elle prit une mine plus sérieuse et commença.

Une vrai vie amoureuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant