Titre : Une vraie vie amoureuse.
Léa se retourne et elle voit Daryl. Il la hèle, puis ils se rapprochent. On voit apparaître dans cette rue
bondée quelques passants qui se retournent et abordent des mines étonnées. D’autres sont
émus. Léa, dans sa robe ovale, commence à se sentir flottante.
-Daryl, que fais-tu ?, s’enquit-elle presque au bord des larmes.
-Réponds-moi, dit-il simplement, veux-tu m’épouser ?
Les yeux bruns de Léa se rétractent. Ses traits finement dessinés se durcissent. Un coup d’air
soulève ses cheveux noirs purs et remplit par la même occasion sa poitrine discrète. Léa est
véritablement une belle femme en devenir. C’est surtout son attitude modeste, mais ouverte,
douce, mais ferme qui a fait chavirer le cœur de Daryl. Il se remémore à ce moment leur première
rencontre.
Lui, dans son jean bleu surmonté d’un tee-shirt rouge, promenait sa petite sœur dans le quartier.
Il n’avait aucun souci puisque leur parents, aisés, leurs fournissaient tout le confort et même au-delà
de ce que des enfants de leur âge -19 et 13 ans- pouvaient souhaiter. À son passage, plusieurs jeunes
filles lui faisaient des clins d’œil. Il les aurait dragués gentiment comme à son habitude s’il n’avait pas
aperçu Léa à ce moment. Elle courait aux courses du repas du soir, passant rapidement près de lui
sans l’avoir remarqué. Daryl s’en étonna. Il était rare que les filles ne le remarque pas. Pour satisfaire
son orgueil, il la poursuivit. La rattrapant difficilement et il empoigna son bras. La mine choquée qui
se tourna vers lui faillit lui faire rebrousser chemin. Il connut à ce moment un embarras tel qu’il ne
put prononcer un mot. Léa se dégagea alors et disparut prestement, croyant avoir affaire à un
quelconque con. Depuis lors, il ne put dégager son image de sa tête. Chaque nuit était un enfer pour
Daryl, puisqu’il se disait que sans cette charmante, étincelle et belle fille inconnue sa vie ne peut
qu’être de courte durée. Aussi, il se sentait malade de son absence. Comment en un seul instant
cette fille a-t-elle put accaparer son cœur ? « Comment se fait-il que je n’arrive pas à m’en sortir, se
répétait-il en tout temps. Malgré que sur mon chemin, j’ai rencontré tant de filles qui me désirent. ».
Il passa beaucoup de temps à espérer la revoir ; il sondait constamment la rue ou il l’avait rencontré
pour lui témoigner sa tendresse. Elle ne devait pas être trop différente des autres. Elle tomberait à
coup sûr sous son charme. Son miracle se produisit près d’une semaine après leur première
rencontre. Et ce dans les mêmes conditions que précédemment. Sauf que cette fois si, elle paraissait
moins pressée. Dans un regain d’espoir, il l’aborda. Il remarqua qu’elle avait l’air euphorique
- Salut.
Elle le reconnu aussitôt.
- Ah, ne serait-ce pas mon gentleman de l’autre fois ?, dit-elle ironiquement sans tenir compte
de sa salutation.
-Euh..
Au moins le contact était établi.
- Excuse-moi.
- Wow, je vois que tu peux aligner deux mots, dit-elle avec un sourire au coin.
-Je vois que tu es très blagueuse, ne put-il s’empêcher de remarquer.
-Ouais, parfois, fit-elle vaguement. Mais tu as la chance que je suis de bonne humeur
aujourd’hui, sinon je t’aurais vertement rabroué. Tu as été assez gênant la fois dernière.
Sinon tu fais quoi ici, encore une fois ?, dit-elle en reprenant son chemin.
- Ben… justement, c’est toi que je cherchais, la poursuivit-il.
- Moi ?, répéta-t-elle, amusée. Et pourquoi?
- Je ne sais pas où commencer, mais j’ai besoin de ton attention juste pour cinq minutes. Peux-
tu me le permettre ?
- Je suis toutes oreilles, dit-elle vivement intéressée.
- Avec le respect que j’ai pour votre personnalité, puis-je connaître votre nom ? Mais
d’abord, Daryl BERAUD est mon nom, étudiant en première année de sciences économique
et gestion à l’Université d’Abomey-Calavi. Mes parents sont des membres importants de
l’administration de cette ville. À ton tour.
- Ouais, ouais, je ne t’ai rien demandé et tu commences ton baratin. Tu vois, je vois clair dans
ton jeu. J’ai l’habitude des gars comme toi, dit-elle simplement sans se dévêtir de son air
euphorique.
Il se trouvait dans une impasse. Elle n’était finalement pas comme les autres. Elle avait donc l’usage
d’essuyer les assauts de jeunes gens. Il allait donc improviser.
- OK !!!! Excuse-moi. Je voudrais seulement que l’on soit ami, si tu me le permets.
Prise au dépourvu, elle s’agita un tantinet puis très vite retrouva son calme. Il en déduit qu’elle avait
l’habitude de cacher ses émotions. Le fait qu’il soit si direct l’avait donc touchée. Il marquait un point.
-Bon. Lucrèce Anaïs Léa EBAH, mais on m’appelle Léa. Tu es content ?
Elle vit que non.
- D’accord, soupira-t-elle, étudiante en deuxième année de mathématiques informatiques
physiques appliquées dans ton université.
Il était à la fois étonné et intrigué. Quel âge avait-elle donc ?
- Tu as quel âge ?, dit-il sans réfléchir.
- Vraiment, tu n’es pas un peu trop direct ?
- Je croyais qu’on était déjà amis…
- 18 ans, dit-elle sans le laisser finir
- Moi j’en ai 19. Comment se fait-il que tu sois si avancée en étude à un tel âge ?
- J’ai sauté une classe, en fait, répondit-elle avec une nuance de fierté.
Ainsi, sans s’en rendre compte, elle fut entrainée dans une discussion qui fit qu’en quelques heures
ils se connaissaient déjà comme des anciens amis.
Il la suivit jusque-là ou elle devait faire ses emplettes et il voulut lui demander son numéro.
- Anh anh. Niet ! Tu n’auras rien de plus de moi. Je n’avais déjà pas l’habitude de divulguer
des infos sur ma vie à un inconnu de cette manière. Je ne te connais pas encore assez.
« Elle se fiche de mon argent, pensa-t-il. Elle est remarquable !!! »
- Je te comprends, dit-il.
Elle tiqua encore. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si compréhensif.
- Je dois te laisser, dit-elle.
-D’accord. J’espère que nous nous reverrons bientôt, dit-il en lui laissant son numéro sur un
bout de feuille.
Il ne lui laissa pas le temps de protester et s’éclipsa. Léa considéra longuement le bout de papier dans
ses mains sans bouger. Elle savait que Daryl lui faisait de l’effet même si elle ne voulait pas se
l’avouer. Ses principes de vies ordonnées lui interdisaient quelques flirts. Elle savait qu’il était un Don
Juan, mais elle avait aussi en elle le pressentiment qu’il lui était sincère. Mais se demanda si elle ne
s’illusionnait pas. Et si ce pressentiment n’était que la traduction de ce qu’elle voulait ? Puis, se
rappelant la raison de sa présence à cet endroit, elle se ressaisit afin de prendre ce qu’elle voulait et
rentra chez elle, le cœur un peu lourd.
Arrivé chez lui, Daryl se mis à se ressasser la scène qu’il eut avec Léa. Il se mit même à mimer ses actes
en face d’elle pour savoir quel effet cela lui avait fait. Pendant qu’il était en train de répéter ses
répliques face à Léa, il ne remarqua pas la présence de sa sœur devant sa porte. Quand il se tourna
vers elle, il put s’apercevoir enfin qu’elle était là, tout était déjà dit. Sa sœur fit alors éclater le rire qu’elle
retenait depuis qu’elle le suivait.
- Jenny !!! Que fais-tu dans ma chambre ?, dit-il irrité, Tu m’espionnes, maintenant ?
Retenant difficilement son fou rire qui l’avait mis à terre sur le seuil de la chambre de son frère, elle
essaya d’articuler :
- Tu … f…fais…..ahahaahhhh….ouuuhouhouh… vraiment, …tu…e...es …trop drôle, fit-elle en
reprenant son souffle. Tu es un trop mauvais comédien. Est-ce ta discussion avec la fille de la
dernière fois ?
- Qu’est ce qui te fait affirmer cela ?, répliqua-t-il.
- Grand frère !!! Grand frère !!!, dit-elle sous un air de conspiration. Je lis en toi comme dans
un livre ouvert.
- Toi tu me fatigues. Allez !! Sors de ma chambre !!!
En la prenant par le col de son t-shirt, il l’attira hors de sa chambre sous ses protestations.
- Mais lâche-moi, enfin ! De toute façon, je suis venu te dire que la daronne t’appelle.
- Qu’est-ce qu’elle me veut ?
- Elle veut savoir si c’est toi qui as laissé griller le repas du soir.
Les yeux de Daryl devinrent tous petits. En pensant à Léa toute la soirée, il en avait oublié le repas
qu’il avait laissé sur le feu. Voyant son embarras, sa sœur lui dit :
- C’est toi qui est grillé maintenant.
Et elle lui claqua la porte au nez. Presque aussitôt, Léa lui revient en tête. Un détail l’étonnait chez elle.
« Je n’arrive pas à croire qu’à cet âge, Léa fasse les mathématiques pures et me dépasse d’un an en
études. C’est rare de voir des filles comme elles qui se battent ainsi pour leur avenir. Ne serait-elle
pas un génie ? Mais pourquoi n’a-t-elle pas voulu me laisser son numéro, au moins ? Se montre-t-elle
compliquée ? J’aimerais tellement la sentir là, tout près de moi, mais au moins, elle commence à me
faire confiance. Je le sens puisqu’elle tique à chaque fois que je suis galant avec elle. Elle ne
m’imaginait pas comme ça. », se disait-il.
Tant de questions qu’il se pose mais sans réponses, si bien que l’heure passait sans qu’il s'en rende
compte. Il décida de chercher quelque chose à manger dans les environs, car il avait faim. Mais se
souvenant de sa bêtise, il évita judicieusement la cuisine où sa mère devait être fulminante et
énervée d’avoir à reprendre le repas du soir. Il sortit sournoisement pour se chercher quelque chose à manger. Le nom de Léa continuait de résonner dans ses pensées. Après avoir mangé, il rentra et prit une douche, puis s’en alla s'allonger sur son lit. C’est ainsi que l’idée lui venu de se connecter
sur Facebook pour se détendre avant d’être dans les bras de Morphée. Peut-être pouvait-il la
retrouver.
Du côté de Léa, la situation était similaire. Elle n’arrivait pas à croire qu’un contact se soit établi
entre elle et Daryl en si peu de temps. Elle passa la journée plongée dans ses pensées. Comment ce
‘’gars bizarre’’ -comme elle préférait l’appeler- était parvenu à la mettre dans un tel état. Elle
s’étonnait de ne même pas porter attention à ce plat de riz au gras qu’elle aimait tant. Affalée sur le
sofa au salon, elle n’arrivait pas à détacher ses pensées du ‘’gars bizarre’’.
« Pourtant, il n’est pas si spécial que ça. Réveille-toi, ma sœur. Tu rêves trop. »
Ces paroles qu’elle se répétait depuis bientôt une heure ne la convainquaient elle-même pas du tout.
Puis, en se tapant le front, elle se rappela comment elle gérait ce genre de cas par le passé.
« Le temps me débarrasseras de lui », dit-elle avec espoir.
Elle ne croyait pas si mal dire.
Cela faisait près d’une semaine environ que Daryl avait laissé son numéro à Léa en espérant qu’elle
l’appelle. Il avait même laissé ses cours pour arpenter de nouveau les rues où il l’avait vu pour la
première fois. Cela en vain. Personne ne put non plus lui indiquer sa maison. Il retournait chez lui,
lasse et découragé.
Le lendemain, il se résigna à aller suivre ses cours.
Mais il fut encore plus découragé quand il découvrit le cours auquel il avait affaire ; l’algèbre ; de la
mathématique ; sa matière la plus détestée. Mais se souvenant que celle dont il était amoureux y
était une férue, il se prit d’un soudain intérêt pour la matière. Il pourrait en user quelque fois où il l'a
retrouverait pour l’impressionner. Mais après quelques minutes, il baissa les armes de guerre, lasse. Il
s’endormit sur sa table en pensant qu’il trouverait bien un autre moyen de la conquérir.
Il fut réveillé plus tard par l'un de ses camarades, lui signalant la fin du cours. En sortant, il
s’entretenait avec ses amis de la création d’un groupe d’étude. Il en avait bien besoin. Parlant tout en
avançant, il leva la tête et reconnu presque aussitôt cette chevelure et cette corpulence qu’il
convoitait tant. Leurs regards se croisèrent et ceux de Léa se détournèrent presque au même moment.
Ne l’avait-elle point reconnue ? Il la poursuivit en l’appelant dans la foule d’étudiants. Il bousculait
tous ceux qui étaient sur son passage. Il ne voulait plus la perdre.
Léa, en sortant elle aussi de son cours, avait quant à elle bel et bien reconnu Daryl. Sa raison l’avait
tout de suite poussé à se cacher. Peine perdue. Il l’avait vu. Mais elle ne compris jamais pourquoi son
cœur avait tressailli à la reconnaissance du timbre de voix de Daryl. Ni, non plus, pourquoi ses lèvres
s’étiraient en un sourire quand elle remarqua qu’il la suivait. Elle fit exprès de ne pas l’avoir entendu
jusqu’au moment où il fut assez près d’elle pour l’attraper. Elle changea automatiquement sa face en
se retournant vers lui et afficha une mine plutôt neutre. Après, elle fit semblant de le reconnaitre.
- Ah ! Daryl ! C’est toi ? Que fais-tu là ?
- Je sortais de mon cours quand je t’ai aperçu, dit-il tout essoufflé.
Cela amusait assez Léa, il lui courait après au sens propre du terme.
- Anh ! Et tu vas où maintenant ?, questionna-t-elle.
- Ben, vu que je t’ai retrouvé , je ne suis pas près de te lâcher.
Cette réponse fit grandement plaisir à Léa. Mais elle ne l’afficha pas.
- Comment ?, dit-elle faussement offusquée.
- En fait, imagine-toi que j’ai passé les dernières journées à te rechercher.
- Moi ?
- Oui ! Toi ! Pourquoi ne m’as-tu pas appelée ? Tu avais pourtant mon numéro.
- Oh ! Pour cela excuse-moi. Ton numéro, je l’avais perdu.
C’était un gros mensonge et elle le savait au fond d’elle. Elle fit en même temps une petite prière au
bon Dieu pour s’excuser.
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Une vrai vie amoureuse
عاطفيةL'histoire relate les étapes d'une relation amoureuse et comment vivre une vie amoureuse malgré les obstacles . Au début c'était un jeune homme nommé Daryl qui fesait un petit balade sur la place,fasciné par les jeunes filles qui se trouvaient sur...