Je suis dans cette chambre depuis que j'ai 16 ans.
Au début je percevais différents visages mêlés à la foule puis, j'ai entendu des sons, et, enfin j'ai commencé à parler aux visages et au sons que je percevais. Ils étaient quelques uns au début puis ils se sont multipliés jusqu'à ce que je n'arrive plus à penser par moi-même, jusqu'à ce que je devienne, comme les autres disent communément « folle ».
J'ai essayé de mettre fin à ces innombrables souffrances mais même là, ces êtres humains m'en ont empêché. Ils m'ont empêché de me libérer.
Ce jour-là, la douleur était trop forte, je ressentais la douleur de tellement de monde. J'entendais l'agonie de trop de personnes en même temps et mon corps et surtout mon esprit se brisaient. Je me rappelle, j'étais sur le chemin du retour du lycée, le long du chemin il y avait un pont ou de nombreuses voitures passaient chaque jour, soudain j'ai été prise de vertiges, j'étais fatigué de toutes cette souffrance, je voulais que ça s'arrête puis mon cerveau s'est déconnecté comme s'il était manipulé par autres choses, par quelqu'un d'autre.
Je me voyais avancé impuissante vers la bordure du pont, il devait être 18h.On était en plein hiver, il faisait déjà nuit. Seuls les phares éblouissaient les alentours, je pouvais voir dans le vide un noir intense et je pouvais entendre le bruit de l'eau, elle semblait glacée et profonde.
Une larme se déversa sur le long de ma joue, j'avais peur, j'avais mal et j'avais froid. La voix dans ma tête me disait de sauter, que ce serait plus facile après, que je n'aurai plus mal.
J'avais maintenant sauté la bordure du pont qui séparé la route du vide, j'avais un pied dans le vide et mes mains agrippées encore la rambarde.
« Sautes, Sautes, tu nous rejoindras, tu seras avec nous maintenant » me disait la voix.
Mon souffle devenait glacial, la buée s'échappait de ma bouche tremblante, je me sentais inéluctablement attirée par le vide puis le néant.
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Asile
FantasyUne goutte, deux gouttes tombent dans le néant. Je suis repliée sur moi-même dans ma camisole de force. On me force à penser intègre mais moi je vois des choses qui vont au-delà de la compréhension de ces hommes et ces femmes : je vois des ombres. ...