Aujourd'hui nous sommes Samedi et c'est l'heure pour moi de quitter cet asile qui était, depuis 1 ans, ma maison. Mikael devait venir me chercher dans l'après-midi. J'étais levée depuis maintenant 2 heures. Il était 7H00 du matin. Je me suis faufilée dans le petit salon et je contemplais le magnifique tableau qui se dessinait devant moi à travers la fenêtre. Un paysage plein de voluptés automnales. L'orangé était la couleur dominante du tableau. Je pouvais voir les feuilles rouillées du vieil arbre tombaient lentement sur le sol. Aussi, j'imaginais le vent légèrement glacial se faufiler entre les fleurs des champs et chatouiller mon visage. Bientôt la chaleur de l'automne laissera place à la froideur de l'hiver. Tout est éphémère et change au bout d'un moment.
Hier encore, mon avenir était incertain, je me voyais encore un long moment, prisonnière de ces lieux, de cet asile mais aujourd'hui je pars vers un autre lieu.
Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve mais j'avance peu à peu vers l'inconnu. Cet inconnu me fait horriblement peur mais ce commencement pourra m'aider à faire face à ces ombres. Je ne veux plus jamais être prisonnière d'un quelconque lieu ou d'une quelconque personne. Je veux simplement avancer vers ma liberté tels l'horizon que je regarde en permanence par-delà le vieil arbre surplombant le jardin.
Je pris une grande respiration pour rassembler tout mon courage puis je me dirigeai vers ma cellule. Je n'avais pas beaucoup d'affaire à rassembler, c'est l'avantage d'être invisible pour les autres ainsi que pour sa famille. Je pris mon sac à dos. Je le remplis avec mon ordinateur, mes vêtements favoris à savoir deux jeans, une jupe, un sweat et deux t-shirts. Je pris des sous-vêtements, ma trousse de toilette, mon livre de poème et mon appareil photo. Toutes mes affaires étaient maintenant rassemblées et on était que 8h00 du matin.
Je me dirigeai vers le réfectoire, je pris une tasse de thé bien chaude avec un croissant au beurre et un jus de pomme. Je me suis assise dans un coin de la pièce face à la fenêtre.
« Excusez-moi, mademoiselle Sylver ? »
Je me retournai précipitamment, il s'agissait de madame la directrice.
« Bonjour madame la directrice, que me voulez-vous ? »
« Becca, je voulais te souhaiter bon courage pour la suite et te remettre tes papiers de sortie de l'établissement »
« Merci madame. »
« Je voulais rajouter que tes parents ou plutôt ta mère avait signé ton autorisation de départ t'autorisant à aller au couvent des météores ».
Elle me regardait avec pitié, pourtant ce n'était pas un scoop que mes parents me jettent à la porte après tout j'avais été adopté par eux. Je soupçonne mon père de m'avoir adopté juste pour faire de la publicité positive pour sa campagne de l'époque. Dans toutes cette histoire ma mère était la plus à plaindre, en effet elle ne pouvait pas avoir d'enfant et mon adoption a été pour elle un grand événement. Je le sais vu qu'elle me le répétait tous les jours jusqu'à mon internement. Et je le crois encore plus aujourd'hui car elle est prête à sacrifier son propre bonheur, avoir un enfant, pour me sortir de cet asile de fous et me permettre de trouver le chemin de ma liberté. Elle savait malheureusement qu'elle ne pouvait rien pour moi.
Ainsi, je dis à mon ancienne directrice « ne vous inquiétez pas madame, elle l'a fait pour moi et je l'aime. Aussi, merci pour l'autorisation, Mikael doit venir me chercher dans l'après-midi d'après ce que j'ai compris »
« Alors en ce qui concerne ton départ, il ne pourra malencontreusement pas venir te chercher, il a reçu des ordres de dernières minutes ainsi je te donne ton billet de bus. Le couvent est à la sortie de la ville, à la lisière de la forêt. »
Je pris le billet perplexe et répondit « Je dois prendre le bus où ? »
« Il s'arrête devant l'asile à 12H00 pile »
Je regardais ma montre, il était 8H30, j'avais le temps de finir mon déjeuner, de prendre une douche et de me dirigeai vers l'arrêt de bus.
« Bien, j'ai compris, merci madame »
Elle m'adressa un dernier sourire plein de pitié puis se dirigea vers la sortie.
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Asile
FantasyUne goutte, deux gouttes tombent dans le néant. Je suis repliée sur moi-même dans ma camisole de force. On me force à penser intègre mais moi je vois des choses qui vont au-delà de la compréhension de ces hommes et ces femmes : je vois des ombres. ...