Un vent glacial se faisait ressentir tout autour de moi. A gauche se dessinait une forêt à perte de vue, de grands arbres enracinaient au sol se présentaient devant moi. Le vent glacial se faufilait dans les arbres et à droite je pouvais voir l'ensemble de la ville, cependant des nuages se dessinaient ça et là et m'empêchaient de visualiser la totalité de cette dernière.
Mon regard s'arrêta à nouveau sur cette vieille bâtisse imposante. Je commençais donc à marcher sur le chemin de terre, en direction de celle-ci. Je me retrouvais, 5 minutes plus tard, devant un grand portail, je vis une sonnette, je m'approchais de celle-ci puis je sonnais. Quelques minutes plus tard le portail s'ouvrit et me laissa passer. Je m'avançais à présent dans un grand jardin, cependant toutes les fleurs, les arbres étaient nus. L'hiver était bien là. Au printemps, les fleurs commenceraient à nouveau leur floraison et les arbres commenceraient à bourgeonner. J'imaginai le tableau dans ma tête et ne pus m'empêcher de sourire. Cela devait être magnifique.
« Mademoiselle Sylver, n'est-ce-pas ? »
Une voix me sortit de ma rêverie et j'inclinais ma tête en signe d'approbation.
« Ah, enfin vous êtes là, je commençais à me faire du souci, mademoiselle.Je me présente, je suis père Mathieu, enchantais de vous rencontrer. Mickael m'avait fait part de votre venue.Je vous en prie, venez, je vais vous présenter vos nouveaux locaux. »
Il commençait à marcher devant moi, d'un air enthousiaste puis il se retourna subitement
« Tu n'as pas à avoir peur ici, personne ne te fera de mal, je te le promets »
Puis il me sourit de toutes ses dents, enfin, des quelques dents qui étaient encore là.
Il devait avoir dans la 70 aine. Il n'était pas tout jeune en effet, mais je pouvais ressentir une grande sagesse autour de cet homme. Je ne pouvais que le respecter et me sentir en sécurité. Sentiment que je n'ai pas ressenti depuis longtemps.
On rentra donc dans la vieille bâtisse, il poussa les portes et je pouvais voir un grand hall d'entrée avec un escalier en plein milieu. Il y avait je ne sais pas combien d'étage, j'avais l'impression d'être dans un labyrinthe, même l'asile était moins grand.
On se dirigea vers un ascenseur légèrement en contre-bas, derrière les escaliers. Je ne me doutais pas un seul instant que des ascenseurs pouvaient être installer ici. Il dû voir ma surprise car il me sourit à nouveau. Je le lui rendis également.
On se dirigea vers le 5 étages. Ma chambre était au niveau de l'aile ouest de la bâtisse, c'était le dortoir des filles.
J'étais surprise de voir autant de monde. J'étais occupée à regarder tout autour de moi quand soudain je me pris le dos de quelqu'un. Il était devant moi, de dos et devant la dernière chambre constituant le couloir. Père Mathieu s'était également arrêté à son niveau.
Je ne pus retenir mon « Aie, on ne s'arrête pas devant les gens comme ça ».
La personne en question se retourna et je vis que c'était Mickael.
Je me pinçais les lèvres et dis « oh, je suis désolé, je ne regardais pas ou je marchais et j'ai parlé sans réfléchir. Excusez-moi ».
Sa réponde fut simple, il rigola et dit « ne t'inquiète pas Becca, ce n'est rien puis tu n'as pas à me parler aussi formellement, après tout, on a à peu près le même âge ».
Il se retourna desuite, ouvrit la porte et me fit signe d'entrée. L'intérieur était à la fois simple et moderne. Près du mur gauche, il y avait un lit, une fenêtre se dessinait sur le mur d'en face, elle était large et donnait sur la forêt, je pouvais même voir un lac se dessinait derrière celle-ci. Je me promis d'aller y faire un tour. Je continuais à laisser vagabonder mon regard dans la pièce et je vis un bureau avec une commode sur l'autre mur. Une autre porte se dessinait, je décidais d'y entrer, il s'agissait de la salle de bain avec un toilette.
« Voici ta chambre Becca, j'espère qu'elle te plaît. Je vais t'expliquer, à présent, ce qu'est cet endroit.Plusieurs personnes viennent ici soit pour se ressourcer en pratiquant des pèlerinages soit pour devenir religieux. Cependant il a un autre objectif plus secret: celui de former de futur exorcistes et tu es une recrue potentielle. Becca, tu perçois certaines choses qui font que tu dois savoir les contrôler et ne plus en avoir peur. En devenant exorciste, tu sauras contrôler ces ombres et tu pourras même aider d'autre personne. Je suis désolé de t'apprendre les choses comme ça mais il me semblait plus juste d'être franc avec toi plutôt que de te mentir. »
Je le voyais entrain de scruter ma réaction, j'étais inconditionnellement en colère, une certaine peur se dégagait de moi aussi mais je restais de marbre. Je pris enfin la parole :
« Merci pour ta franchise, je te dois donc aussi d'être franche. Si un professeur m'avait dit que je deviendrai exorciste dans le futur, je lui aurai certainement rigoler au nez cependant, il y a quelque chose en moi qui me dit que ce n'est pas une mauvaise chose. Le problème c'est que je n'ai jamais été croyante de ma vie et j'ai dû mal à comprendre comment je peux devenir exorciste. Enfin, il faut bien un peu croire à Dieu non ? »
Mickael esquissa un petit sourire et me répondit « Un religieux à besoin de croire en Dieu pour que sa foi existe mais un exorciste, lui, il sait que certaine chose existe comme les ombres donc l'existence de Dieu lui ai simplement acquise. Pour devenir exorciste, tu n'as pas besoin de croire aveuglement vu que tu le sais. Je sais c'est compliqué mais tu verras, au fils du temps tu comprendras. Et ce schéma de pensé marche avec toutes les autres religions voire créatures surnaturelles.
On n'est pas seul sur Terre Becca, plusieurs espèces se partagent cette planète, seulement ton esprit est encore trop fermé pour les percevoir. Tu vois les ombres car ton esprit est ouvert, d'une certaine façon, avec ton entraînement, ton esprit s'ouvrira de plus en plus, et ce que tu ne percevais pas avant, se matérialisera devant toi de lui-même.
Un exorciste est simplement le lien entre deux mondes : le monde matériel communément appelé réalité et l'autre monde appelé le cauchemar. Le cauchemar est entendu dans le sens de l'inconnu qui fait peur, l'autre qui n'est pas comme nous mais qui existe autant que nous. »
« Je comprends ce que tu dis, et inconsciemment je pense que je le sais depuis un moment déjà mais il me faut du temps pour y penser, ça fait beaucoup d'un coup. »
« On vous laisse vous installer Mademoiselle Sylver, nous avons des choses à faire avec Mickael, il faut que tu descendes pour 19h00 dans la salle commune. Le repas y sera servi.
Ah, une dernière chose, tout tes livres de cours sont dans ton bureau, tu peux y jeter un œil ».
Père Mathieu poussa Mickael dans le couloir et ferma la porte en bois.
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Asile
FantasyUne goutte, deux gouttes tombent dans le néant. Je suis repliée sur moi-même dans ma camisole de force. On me force à penser intègre mais moi je vois des choses qui vont au-delà de la compréhension de ces hommes et ces femmes : je vois des ombres. ...