chapitre 4:Un an plus tard

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Je suis dans cette asile depuis maintenant 1 ans jours pour jours. J'ai 17 ans maintenant.

Je suis toujours dans cette chambre qui me sert de cellule pour les fous. Maintenant, j'ai un bureau, un miroir et un ordinateur dans ma cellule, le seul problème, c'est qu'ici il n'y a pas le wifi. J'étouffe ici, j'ai l'impression d'être entouré uniquement d'ennemis.

J'ai rendez-vous tous les jours chez ma psychiatre pendant une heure. J'ai abandonné l'idée de lui expliquer la vérité sur ce que je vois et ressens. Mon objectif : sortir d'ici le plus rapidement possible. Du coup je porte un masque, je fais celle pour qui tout va bien. C'est plus facile le jour que la nuit par contre. Je ne dors pas beaucoup, j'ai l'impression d'être observé dans mon sommeil et j'ai peur que les ombres profitent de ce moment de faiblesse pour me posséder et m'attirer vers elles, dans leur sillage.

Dans mon établissement psychiatrique il y a une école, du coup je suis ma scolarité de façon plus ou moins normale, à part quand un de mes camarades piquent une crise bien sûr.

Je suis plutôt douée pour les cours. Le seul problème d'après mes professeurs est mon caractère passif. Selon eux je ne me préoccupe pas assez des autres. Ils ont remarqué ça le jour où j'ai vu une de mes camarades pendue dans la classe. Tous mes camarades étaient dans tous leurs états, certains pleuraient d'autre ne comprenaient pas. Moi j'ai simplement détaché le corps et je l'ai allongé par terre. C'était une jeune fille en tout cas, elle semblait plus jeune que moi. Elle avait les cheveux roux et je me rappelle que je la trouvais très belle. Elle avait les yeux fermés et elle avait le sourire aux lèvres. J'ai d'ailleurs cru l'apercevoir au loin près de l'arbre dans le jardin, à travers la fenêtre, elle me regardait puis elle a disparu.

Le lendemain, un psychiatre est passé dans notre salle de cour pour discuter de cette mort. Le psychiatre me voyant regardé à travers la fenêtre m'a demandé : « Becca, pourrais-tu nous donner ton sentiment sur ce qui s'est passé hier ? »

J'ai détourné mes yeux verts sur lui et je lui ai dit : « je pense que c'est une bonne chose, enfin, elle semblait heureuse, elle souriait. »

Øøøø

A 16H00, on avait le droit de sortir dans le jardin, enfin seulement quelques-uns d'entre nous. Moi, j'y avais droit.

Sous l'arbre en contrebas du jardin, il y avait une balançoire. Je m'y balançais souvent. De là, on pouvait voir l'horizon, cet horizon qui m'attirai irrésistiblement.

Les cours se finissaient vers 17H30, je croisais généralement à cette heure-ci un vieux prêtre qui venait écouter les patients croyants. Je ne croyais pas forcément en Dieu mais je pensais fortement en son existence, après tout, pourquoi nous, on existerait et pas les divinités ??

Je n'avais jamais pris l'initiative de parler à un prêtre. Ainsi, je me dirigeai naturellement comme tous les jours vers le petit salon avec la grande fenêtre. Je m'asseyais dans un fauteuil pas trop proche de la fenêtre au cas où les ombres aimeraient pointer leur nez mais assez proche pour contempler le paysage. Ce jour-là, je me rappelle, j'étais en train de lire un livre quand quelqu'un entra dans le salon accompagné du vieux prêtre. Ils s'assirent dans un coin de la pièce et commençaient à parler, il devait être 18H30. Quand je vis l'heure, je fermai mon livre et je me dirigeai vers ma cellule. Je tendis mon bras pour attraper la poigné de la porte mais la porte se ferma devant moi sans prévenir. C'était trop tard, je pouvais déjà entendre leurs voix roques, je me retournai et je dirigeai mon regard vers la fenêtre. Elles étaient là, agglutinées devant la fenêtre, unes d'entre elles s'exprima : « cette fois, tu ne nous échapperas pas becca ! ».

AsileWhere stories live. Discover now