Deux enfants qui ne partagent rien sont brutalement noyés, figeant le quotidien de leurs familles. Accident ? Malchance ? Bénédiction ? Crime... ?
Ils ont sombrés au même instant, iront dans la même chambre d'hôpital....
Leurs destins vont se croi...
La baignoire presque à ras-bord, la fillette se détacha de l'enfant vulnérable et coupa le robinet à temps pour évier une inondation. Le silence était revenu dans la maison, à la normale.
Le jeune dépouillé de tous repères vit qu'il était aussi dépouillé d'habits sous sa serviette. Il déployait sa tête de droite à gauche, quelque peu affolé pour comprendre ce qu'il c'était passé. S'il l'avait pu, il l'aurait tourné à trois-cent-soixante degrés pour voir si le monstre attendait dans son dos.
Kuro ne supportait plus ne pas savoir précisément ce qu'il y avait dans son dos – même s'il n'y avait rien – devenu paranoïaque par la faute du monstre.
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Il fit un bref résumé de la situation dans sa tête : Il était tombé par terre, s'était noyé et Nil l'avait secouru. Un doux tissu recouvrait ses épaules, en l'enroulant comme un bébé. Que faisait-il aussi peu couvert ? Il n'était pas mouillé, cette serviette n'avait rien à faire sur lui. Quand il fit de suite le lien entre Nil et la lingerie, l'enfant se senti forcément gêné. Surtout de se présenter nu devant son amie. Ainsi, il retrouvait ses idées peu à peu en observant autour de lui l'état des choses.
Le teint roussi, sa température grimpa. Que les sentiments sont puissants ! Le jeune et innocent Kuro voulait fuir, ou tout oublier : Nil l'avait vu nu...
Il le supposait, n'étant sûr de rien. Mais c'était quand-même très honteux pour lui. Le garçon n'était pas habitué à se changer devant les autres et encore moins lors les scéances de sport à l'école. On comprenait en conséquent à quel point il lui était difficile d'accepter qu'une fille ait pu voir ce qui semblait être le fruit défendu de tous les humains. D'un regard, elle avait renversé l'ensemble des remparts qui conservait sa petite âme intacte ! Nil avait beau être un fantôme, elle restait une fille avant tout dans l'estime du jeune garçon.
L'amie déstabilisée n'avait pas reculé devant ce problème, et avait affronté la pudeur avec une serviette. Et puis, elle n'avait quasiment rien vu, les images s'estompaient déjà de sa mémoire immédiate ! "L'air était saturé en buée, on n'y voyait pas clair" se justifiait-elle devant l'audience de sa bonne conscience.
L'intrusion dans son intimité empêchait le tourmenté de se décontracter complètement. Il se contentait de maîtriser sa respiration, par peur de manquer d'air à nouveau.
Aucun des deux enfants ne voulut commencer à poser les questions. La demoiselle se détacha de son compagnon animée d'une timidité qui ne lui était pas naturelle, pour prendre des nouvelles :
« Tu vas mieux ? » Interrogea-t-elle consciencieusement.
Kuro s'apprêta à affirmer quelque chose quand il ne produisit qu'un sifflement d'asthmatique. Nil le fixa avec des yeux globuleux. Le langage de son ami était étrange... Il n'y pouvait rien, sa gorge était trop abîmée pour fonctionner correctement !
Elle était usée. Terriblement irritée.
L'enfant meurtri se couvrit la gorge de ses deux mains, espérant que la douleur se dissipe par ce geste. Tien ? Sa voix avait disparue et à la place se manifestait un raclement désagréable. Son hurlement durant sa crise lui avait paru muet, il ignorait en quelles raisons il subissait ce mal.
