Des histoires vraies de Fantomes ..

La mère éplorée ..

Les Bahamas, ces îles de rêve au large de la côte est de la Floride, n'attirent pas que les touristes. L'archipel fut aussi visibté par des pirates, des vaisseaux fantômes et des esprits. Grand Isaac, un petit récif de corail qui en fait partie, situé à environ quinze cents kilomètres au nord-est de Miami, fut le théâtre d'une apparition très étrange.

En 1810, avant qu'il n'y ait un phare sur le récif, une terrible tempête laissa derrière elle des tragédies et des épaves. Plusieurs navires sombrèrent et de nombreux corps furent rejetés sur la plage. Un de ceux-ci était le cadavre d'une femme qui tenait serré dans ses bras un bébé encore vivant. Les sauveteurs récupérèrent l'enfant et s'en occupèrent.

Des années plus tard, un des ouvriers qui construisaient le phare rencontra, une nuit, une femme voilée qui errait sur la plage. Les bras tendus, elle criait inlassablement: "Mon bébé, mon bébé!" L'ouvrier se précipita pour lui venir en aide mais soudain, il remarqua que la lune brillait à travers son corps. Il s'arrêta net, bouche bée et se précipita vers le campement. Son histoire fut accueillie par des rires et des sarcasmes et à partir de ce moment, il décida de ne plus en parler. Cependant, peu de temps après, d'autres croisèrent le fantôme de la plage.

Ce fut d'abord le contremaître de l'équipe, puis un autre ouvrier. Les hommes cessèrent de rire. Quand ils quittèrent les lieux, ils avertirent le gardien du phare. C'était au mois d'août 1859.

Depuis ce jour, en général après un ouragan ou une forte tempête, quand la lune se levait, la mère éplorée revenait sur la plage.

Puis en 1913, elle fit une apparition inhabituelle. Elle tenta de gravir les marches du phare.
Le gardien descendait justement quand il l'entendit et la vit monter vers lui l'escalier en spirale. La panique s'empara de lui, il s'enfuit en courant et claqua derrière lui la trappe puis poussa dessus une lourde caisse remplie de pièces de machines. Il attendit jusqu'à une bonne heure après l'aurore avant d'oser déplacer la caisse et descendre, craignant à chaque instant de rencontrer la dame. Le lendemain, il demanda son transfert. Il fallut toutefois près d'un an avant que son remplaçant n'arrive. Ce dernier était un dur et décida de débarrasser l'île de son fantôme.

Il rassembla plusieurs autochtones et organisa un service funèbre solennel à l'endroit ou les deux corps avaient été trouvés afin d'apaiser l'âme torturée de la femme. À partir de ce jour, plus personne ne vit la femme. À partir de ce jour, plus personne ne vit la mère éplorée cherchant désespérément son enfant.