douzième acte : montrer comment voyager sans descendre la colline.
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LA NUIT SUIVANTE SE marqua comme une nuit particulière pour selēnē ; car cette nuit-là, ce fut la première fois que quelqu'un d'autre qu'elle-même entra dans son jardin secret.
une fois que le rouquin posa le pied dans la crypte de l'adolescente, une vague de chaleur nostalgique le submergea et, pour une raison qu'il n'arrivait pas à déceler, son petit coeur battait rapidement. dans tous les recoins la petite salle, des livres s'entassaient jusqu'au plafond incliné. le parquet craquait agréablement sous les pieds ; et les murs, d'un bleu terni qui avait autrefois connu une charmante teinte pastel, étaient décorés de guirlandes et de bricolages en papier.
les parfums du bois et de la gaieté (oui, 天 trouvait que Selēnē sentait la gaieté) menaient une valse à travers cette chambre à la fois désordonnée et minutieusement organisée.
selēnē alluma l'interrupteur et les guirlandes se mirent à briller comme des flocons de neige. 天 se laissa balancer sur la chaise berçante tandis que la fille à la silhouette élancée s'assit lourdement sur son lit rembourré. elle regarda l'adolescent en souriant doucement.
❝ je ne me suis jamais promenée plus loin que dans les bois, et pourtant j'ai vu mille couleurs. je me suis déplacée plus vite que les comètes. j'ai vu des châteaux gigantesques. j'ai éclaté en rires et fondu en pleurs avec des princesses ; combattu à leurs côtés les plus grands méchants. j'ai voyagé sans même descendre la colline. voici mon petit secret. ❞
