Chapitre 1 : Atterrissage

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Emmitouflée dans ma couverture en coton, j'observe par le hublot de mon siège de première les nuages, éclairer par les premiers rayons du soleil. Nous atterrirons dans une demi-heure à l'aéroport international JFK de New York. C'est la première fois que je mets les pieds aux États-Unis, et une forme d'excitation mêlée d'angoisse apparait en moi.

Je suis venu ici pour une seule chose : mon frère! Quand il m'a proposé de le rejoindre, je n'ai pas hésité longtemps car plus rien ne me retenait en France. Après le décès de notre mère, j'ai vécu une période trouble, où j'ai dû me reconstruire seule. Nous n'avions pas beaucoup de famille et les ponts avaient été coupés entre mon père, mon frère et moi.

Lors du divorce de mes parents, je n'avais que deux ans et dans un arrangement que je ne comprends toujours pas, mon père est parti aux USA avec Benjamin et moi je suis restée avec ma mère à Paris. Nous avons sept ans de différence mon frère et moi. Lorsqu'il venait en vacances l'été, je me souviens qu'il jouait avec moi pendant des heures. J'adorai quand il me faisait planer dans les airs, ou qu'il me racontait des histoires... et puis... lorsqu'il eu dix huit ans, il a arrêté de venir. N'envoyant que quelques lettres de temps en temps... et plus rien, jusqu'à ne plus savoir où lui et mon père vivaient.

Maman est tombée malade: un cancer. Elle n'a rien dit pendant de longues années, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus faire autrement que de me l'avouer. Je venais d'entamer mes études de droit, et ma première année en poche, de nouvelles perspectives s'ouvraient moi, du moins c'est ce que je pensais... J'ai dû mettre en suspens mes projets pour pouvoir m'occuper d'elle. Devenant trop faible, à cause de la chimio, et certains traitements n'étant pas remboursés, j'ai dû prendre un travail pour pouvoir subvenir à nos besoins. J'ai essayée de reprendre contact avec Benjamin pour le prévenir, mais ne sachant pas où chercher, j'ai dû me résoudre à abandonner.

Elle est morte un jeudi.

J'ai vendu l'appartement que nous habitions depuis toujours, pour rembourser les prêts et autres dépenses... puis je me suis installée dans un petit studio. J'ai essayée de reprendre mes études, mais l'argent venant à manquer, je me suis résignée à continuer à travailler dans la librairie où j'avais été embauchée.

C'est seulement quatre mois après son décès, que je reçus des nouvelles de Benjamin. Un mail, me disant que notre père venait de décédé, me sortie de ma torpeur. Il s'était octroyé les services d'un détective privé pour me retrouver. J'ai dû lui apprendre la mort de notre mère et nous avons commencés à échanger par mails dans un premier temps, puis nous nous sommes appelés régulièrement, pour enfin nous connecter chaque soir sur Skype, pour garder ce lien qui nous avait fait défaut par le passé. Nos parents sont décédés à trois mois d'intervalle l'un de l'autre et plus que jamais nous avions besoin de nous rapprocher.

De fil en aiguille, en lui expliquant ma situation, il m'a proposé de venir le rejoindre aux États-Unis, et possédant la double nationalité grâce à mon père, les démarches fût facilités. Je n'hésita pas longtemps, trop heureuse de retrouver ce frère qui m'a tant manqué!

Alors me voilà! Ici, dans cet avion, en première classe, à atterrir sur le sol d'un pays qui m'est étranger, mais que je ne demande qu'à connaitre...

...

J'attrape ma grosse valise grise sur le tapis roulant, puis lève la tête vers les écriteaux pour savoir où me diriger. Cet endroit est gigantesque! J'ai l'impression que où que j'ailles, je ne m'y retrouverais pas! Quand je sors de la zone des arrivées, je m'immobilise est regarde autour de moi. J'envie ceux qui savent naturellement où se situer, alors que moi... j'essaye de chercher Benjamin du regard, sans le trouver nulle part... quand soudain... un homme, vêtu d'un costume noir, tient une pancarte avec mon nom inscrit dessus. Je marche vers lui.

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