Chapitre 12 : Innocente victime

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Je me sens oppressée par l'insistance de Benjamin à prendre une décision, en ce qui concerne Gabriel et moi. Il me répète toujours les mêmes choses. Alors que Gabriel, lui, reste à sa place. Il m'envoie quelques messages ou mails de temps en temps, mais ne s'impose pas à moi. Nous nous croisons ici et là, dans les couloirs, mais gardons nos distances. Cet éloignement que je nous ai imposés, me pèse énormément et je me rends compte que je n'ai pas cesser de le vouloir, malgré toutes les injures et noms d'oiseaux dont Benjamin le gratifie. Le caractère irascible et capricieux de mon frère me déçoit énormément.

Je ne lui ai encore rien dit, mais je pense à quitter son appartement. Je ne souhaite plus qu'il me dicte ses exigences et je ne me suis jamais vraiment senti à laisse dans ce complexe d'immeuble chic où il vit. J'ai commencée à chercher, mais je n'ai rien trouvé de probant.

...

Il est 18h et je me décide à partir à la salle de sport. J'ai besoin de me défouler. Quand je pénètre dans la salle, je le regrette instantanément, car je tombe nez à nez avec celui que j'essaye d'éviter: Gabriel. Il est sur le tapis de course et lorsqu'il lève la tête il croise mon regard. Je ne peux donc pas m'éclipser discrètement. Il arrête ce qu'il fait, s'essuie le front et marche à ma hauteur.

— Alicia. Dit-il, d'une voix rauque.

— Je ne voulais pas t'interrompre. Je vais partir... Dis-je me dirigeant vers la sortie.

Il me retient par le bras.

— Non. Reste. Je sais que je ne devrai pas le dire... mais, tu me manque.

Je l'observe, le coeur broyé par sa souffrance.

— Tu me manque aussi...

— Tu veux... qu'on ailles prendre un café? Juste pour discuter un peu... ça me manque de ne pas te parler.

— D'accord. Dis-je, voulant passer un peu de temps avec lui.

...

Assis dans le petit bistrot où nous avons déjeuner la première fois, nous nous regardons lui et moi, silencieusement. Nous n'osons briser le silence, trop heureux d'être l'un en face de l'autre.

— Je vais déménager. Dis-je abruptement.

— Ah bon ? Dit-il surpris par ma prise de parole directe.

— Je ne veux pas vivre au crochet de mon frère. Lui, comme moi avons besoin de notre espace. Il a été généreux de me faire venir à New York et je lui en serai éternellement reconnaissante...

— Tu n'as pas à l'être ! Me coupe-t-il. Si il te fait te sentir redevable, c'est que ça ne partait pas d'un bon sentiment.

— Ce n'est pas ça, c'est juste que... cette situation a assez durée. Cela devait bien arriver un jour ? Je n'allais pas rester vivre avec lui toute ma vie.

— Viens chez moi ?

J'écarquille les yeux, n'osant croire ce que j'ai entendu.

— Quoi ?! Dis-je, étonnée.

— Viens vivre avec moi ? Tu adores ma maison et elle t'adore aussi... Dit-il, avec un petit sourire.

— Je ne peux pas faire ça.

— Si, tu le peux, mais tu ne le veux pas. Tu es amoureuse de moi Alicia, et tu es heureuse avec moi quand nous ne sommes que tous les deux, loin de ton frère. Si tu ne te sens pas bien là-bas, rien ne t'oblige à rester.

— Ça n'arrangerai pas les choses... quitter l'appartement de mon frère, pour vivre avec toi envenimerai la situation.

— Une partie irrationnelle en moi te dirait : qu'est-ce-qu'on peut bien foutre de l'avis de ce petit con, avec qui tu as repris contact depuis peu! Mais l'autre partie, bien plus polie et réfléchit, te dirait : que tu as raison et que toi seule sait ce qui est bon pour toi. Ma porte te seras toujours ouverte. C'est notre refuge, à toi et à moi, ça le sera toujours...

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