Chapitre 29 : Tentative de rapprochement

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Gabriel

Je viens de raccrocher avec David et la première audience préliminaire vient d'être fixée pour mon divorce... et je n'arrive toujours pas à l'accepter. Je ne l'ai pas revue depuis l'hôpital, Benjamin m'a bien fait comprendre qu'il ne me dirait pas où elle se trouve, et que d'insister ne mènerais à rien avec lui.

Il y a encore certaines de ses affaires à la maison, de temps en temps, je les regarde, les touches, les sent... afin de me dire, que je n'ai pas rêvé. Elle et moi, avons bien été mariés. Je sais qu'elle me déteste et je ne peux pas lui en vouloir. J'ai tout fait pour que nous en arrivions là, mais cela me fend le coeur malgré tout. Je ne suis pas insensible à sa peine, surtout quand je sais que c'est moi qui ai causé tout ça !

David m'a dit qu'elle ne voulait rien de moi, pas de pensions alimentaire, ni d'objets... comme-ci elle voulait m'effacer de son existence, voulant prétendre que ce que nous avons eu n'a jamais existé. C'est ça qui me broie de l'intérieur !

Pour continuer à avancer, elle a décidé de me faire disparaitre de sa vie et si elle continue ainsi, avec autant d'intransigeance, elle aura peut-être réussi ! J'ai aussi appris qu'elle souhaitait me donner quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais tout est bon à prendre venant d'elle ! J'en suis là!

Je n'arrête pas de penser à cet enfant. Celui que nous n'aurons jamais par ma faute. Je l'imagine même quelque fois en rêve et je suis heureux, heureux de me dire qu'il était à la fois une partie d'elle et de moi. Je me déteste ! Je ne tiens que dans l'espoir de la croiser, pour pouvoir lui parler et peut-être la convaincre de me donner une seconde chance ? Je sais que c'est impossible mais je veux quand même essayer, j'ai besoin d'essaye r!

...

Assis dans le hall du palais de justice, David m'explique une dernière fois en quoi consiste cette audience préliminaire.

— Tu ne vas pas parler, c'est moi et uniquement moi, qui prendrai la parole. On s'est mis d'accord pour ton dossier, donc laisse-moi faire mon travail. 

— Je t'ai déjà dis oui ! Pourquoi me le redis-tu encore ? 

— Parce-que je te connais ! La passivité ce n'est pas ton fort !

— C'est à moi de faire les efforts dans cette histoire, j'ai tout foutu en l'air avec elle. Elle aura tout ce qu'elle voudra. 

— Et bien... si tout les divorces pouvaient se passer comme ça... Dit-il, surpris. 

Alors que je m'apprête à lui répondre, je vois arriver au loin Alicia en compagnie de son avocate. Elle semble calme. Lorsqu'elle me voit, son visage se ferme instantanément et elle baisse son regard. 

— Nous allons rentrer. 

— Non, je veux attendre Alicia. 

— Je ne te le conseille pas. Écoute-moi et rentre avant elle.

À contre coeur, j'obtempère et rentre dans le bureau du juge.

...

— Ceci est une audience préliminaire, qui est faite pour nous mettre d'accord sur les modalités de votre séparation. Si je comprends bien, après étude de votre dossier, vous vous séparez pour divergence d'opinions irréconciliables. Madame Archer ne demande ni pension alimentaire, ni compensation financière d'un autre ordre. Récite le juge.

— C'est bien cela. 

— Mon client, cependant, insiste sur le fait qu'une compensation financière soit donnée. À la hauteur de 20 millions de dollars.

Je sens Alicia frissonner à l'écoute de la somme que je lui propose. Elle se penche vers son avocate et lui chuchote quelque chose à l'oreille.

— Madame Archer refuse. Elle n'a pas besoin de cette argent. Elle a héritée depuis peu et ne souhaite rien de Monsieur Archer. Dit l'avocate d'Alicia.

— Prends cette argent Alicia! Pour tes études ? Pour t'acheter un appartement ? Ce que tu veux ! Dis-je exaspéré par son obstination.

— Monsieur Archer, je vous demanderai de ne pas invectiver car cela n'a pas lieu d'être dans cette audience. Rétorque le juge.

David me reprend et me demande de me taire. Alicia me regarde droit dans les yeux et j'ai honte, car je vois de la tristesse et de la déception.

— Madame Archer a décidé de léguer, sans contrepartie, 10% de ses actions à Gabriel Archer. Afin que celui-ci soit actionnaire égalitaire de Miles Publishing. Le reste de ses actions seront donner à Monsieur Benjamin Miles. Annonce l'avocate de ma future ex-femme.

— Pourquoi fais-tu ça ? Demandais-je e m'dressant directement à Alicia.

— Gabriel, s'il te plait... Me dit David en posant sa main sur mon bras.

— Monsieur Archer, je ne répéterai pas ce que j'ai dit, je vous demande le respect ! Intervient le juge.

Je me tût, voyant que je mets tout le monde mal à l'aise. Elle me donne des choses mais ne veux rien de moi. Je n'ai rien fait pour mériter cela et pourtant elle me donne ce que j'ai jadis voulu de toutes mes forces... mais à présent, c'est elle que je veux ! Je préférerai l'avoir, plutôt que ses actions.

— Monsieur Benjamin Archer à déjà signer les papiers, il ne reste que la signature de monsieur Archer. Dit l'avocate en me tendant un papier.

Je le lis un instant, et suis surpris de constater que c'est bien son désir. Je regarde David qui m'encourage à signer. Il me tend un stylo et sans réfléchir, je signe.

— Les grandes lignes étant tracés, nous nous donnons rendez-vous dans deux semaines, pour finaliser la séparation étant donné qu'il n'y a pas de conflits sur le partage des biens. Dit-il nous invitant à nous lever.

Alicia se lève d'un bond et se précipite vers la porte. Je n'attends pas David et la suit immédiatement.

— Alicia ! Alicia !

Elle marche de plus en plus vite. Je l'attrape par le bras et la fait s'arrêter.

— Je ne veux pas te parler Gabriel. 

— Je sais. Je voulais te dire, que j'étais désolé. Je sais que tu n'es pas prête à me pardonner, mais je voulais que tu saches que je t'aime. Je t'ai toujours aimé. Tu ne veux rien de moi, mais tu me donnes? Je ne comprends rien. 

— N'est-ce-pas pour ça, que tout à commencé ? Tu voulais diriger Miles Publishing ? Je t'en donne l'occasion, si cela peut faire ton bonheur. 

— C'est être avec toi, qui me rendrait heureux !

— Décidément, tu ne veux que ce que tu ne peux pas avoir. Dit-elle, avec sarcasme. Tu as gagné. Tu devrais être content. 

— On ne peut pas parler de ça dans le couloir d'un palais de justice... j'ai besoin de te voir seul à seul. 

— Non! Je veux que cela ailles vite! Si tu m'aime comme tu le prétends, laisse-moi tranquille ! Dit-elle au bord des larmes. Par pitié... ne crois-tu pas que j'ai mérité un peu de paix ? 

Ses supplications me brise le coeur, je constate l'étendu de la peine que je lui ai infligé. Je lui lâche le bras et me recule, abandonnant l'idée de vouloir la convaincre. Elle a raison, elle a assez souffert par ma faute. Elle semble surprise par mon geste, et me remercie silencieusement, avant de sortir, accompagné par son avocate, comme elle est arrivée.

Alors que je la regarde s'éloigner de moi, je sens une main se poser sur mon épaule.

— Tu as bien fait, ça ne sert à rien en ces circonstances. Allez viens... on va prendre un verre. Dit-il, en nous dirigeant dans la rue.

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