Chapitre 4 : Les ficelles du métier

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Je n'ai pas revu Gabriel depuis deux jours. C'est étrange mais quand je passe les portes de ce bâtiment, je m'attends à le voir dans les couloirs, l'ascenseur... mais depuis deux jours... rien, nada! Il doit être très occupé. À défaut de le croiser, je me concentre sur l'apprentissage des ficelles du métiers, que m'enseigne Benjamin avec enthousiasme.

Nous avons visités tous les départements qui constituaient l'entreprise. J'ai beaucoup appris sur comment fonctionnait un magazine, et je me rends compte que c'est ce qui m'a le plus plu. Je pense en discuter avec Benjamin et lui demander si ce ne serai pas plus judicieux que je m'occupe d'une des publications, au lieu de me mettre au départements des applications où je ne comprends pas grand chose, en réalité.

— Quelle parution est dédiée à la culture, déjà ? Lui demandais-je assise dans son bureau.

Kultur. Répondit-il amusé.

— Ah oui... c'est facile à retenir. Pourrais-je commencer à me familiariser aux affaires familiales dans cette rédaction ? Pour être honnête, les applications ne m'inspirent pas beaucoup et en visitant ce département, je m'y suis sentie plus à mon aise... 

— Tu fais ce que tu veux ! Si prendre en charge un magazine t'inspire, n'hésite pas, fait-le ! Je veux que tu t'épanouisses pleinement. 

— Je ne vais pas prendre le pouvoir comme ça... je veux juste voir comment ça se passe. J'ai travaillée dans l'univers de l'édition, donc cela se rapproche plus de ce que je connais. 

— Tu as raison. Si tu as déjà des basses, utilises-les. Je vais appeler Ethan. C'est le rédacteur en chef de Kultur. Je vais lui annoncer ton arrivée dans ses rangs. 

— Je veux commencer au bas de l'échelle. J'ai lu quelque part que Henry Ford à fait travailler son fils dans tout les départements des usines Ford avant de lui donner les clef de l'entreprise... il semblerait que ce soit une bonne façon de faire ? 

— Tu seras donc son assistante... à la différence que ton nom apparaitrait sur sa fiche de paie... Dit-il, amusé.

— C'est bien ça. Je veux apprendre à connaitre les personnes qui travaillent pour nous, qui font que Miles Publishing a du succès. 

— Je comprends ta démarche, bien que je ne me sente pas l'envie de faire de même... Avoue-t-il, sans retenu.

Je souris devant son aveux. En démarrant ainsi, je me sentirai plus libre et moins engoncée dans mon nouveau statut de chef d'entreprise, que je n'ai pas vraiment souhaité. Encore une fois, cela n'est qu'un essai, si ça ne me plait pas, je compte me retirer et faire ce qui m'intéresse vraiment: du droit.

— Je me suis renseigné pour la rentrée prochaine à la NYU. Je pourrai m'inscrire au cursus à distance et ne me rendre à l'université que pour passer mes examens... ce qui me laisserai le temps de m'investir dans l'entreprise ? 

— C'est une super idée ! 

— Par contre, les tarifs d'inscriptions ne sont pas donnés... je ne sais pas... 

— Attend ! Dit-il en me coupant. 

Il part à son bureau et tire sur l'un des tiroirs. Il y sort une petite enveloppe blanche et l'ouvre. Apparaît une carte bleue ou devrais-je dire une carte noire.  

— Tiens, elle est à toi. J'ai demandé au banquier de te la faire. C'est ta carte bancaire, pour que tu puisses avoir accès à tes comptes. 

Je la prends entre mes doigts et la regarde. Je savais que ce genre de carte existaient mais je n'en n'avais jamais vu d'aussi près.

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