Sex game - Plus qu'un jeu

Chapitre 28: Jalousie

Retour au point de vue de Lyna

Depuis hier soir, la maison compte un nouveau couple. Il faut dire que je m'y attendais depuis un moment déjà. Peut-être qu'on s'y attendait tous. Nul besoin d'annonce; il fallait voir leurs sourires ce matin ! Je ne les avais jamais vues comme ça, l'une comme l'autre.

Silly et Salomé.

Et qu'est-ce qu'elles sont mignonnes ! Depuis le temps que j'attendais que, d'une part, Salomé se rende compte d'à quel point Silly est géniale, et d'autre part, que cette dernière se lance enfin ! Car oui, contre toute attente, c'est bien Silly qui a fait le premier pas. Elle m'a rejoint immédiatement après, les yeux brillants d'un bonheur nouveau. Elle m'a tout raconté; toutes deux étaient complètement bourrées, et bam ! ça c'est fait, Silly a eu une poussée de courage et a embrassé Salomé. Celle-ci l'aurait volontiers fait plus tôt, si elle n'avait pas pensé Silly cent pourcent hétéro. A table, quand je me suis baissée pour ramasser ma serviette en papier, que j'avais fait tombée, je les ai surprises à se tenir par le petit doigt sous la table, à l'abri des regards. C'était tellement adorable que quand je me suis relevée, j'étais toute sourire et Killian m'a interrogée du regard, de l'autre bout de la table. Je lui fais signe que je lui expliquerai plus tard.

-Ça va ? me demande mon voisin.

J'arrête tout de suite de sourire et tourne la tête vers Archie, un rouquin au regard ténébreux, puis acquiesce, avant de me replonger dans mon repas.

-Dis...

Et merde, il me veut quoi ? Je le connais pas, alors pourquoi il m'adresse la parole ? Je marmonne un "hm ?".

-Je me disais... tu t'y connais en bouquins ?

Je le regarde en biais.

-Pourquoi tu me demandes ça ?

Il hausse les épaules en découpant son pain.

-Je sais pas... je te vois souvent lire, et j'aimerais bien m'y mettre. La plupart du temps, je me fais chier ici. Alors, tu t'y connais ?

-Bah... ouais, j'en connais quelques uns.

-Tu crois que tu pourrais... m'en prêter un ou deux des tiens ?

Mon pouls s'accélère. Mes livres sont tous annotés avec mes remarques personnelles, que je suis la seule à connaître. Ça me gênerait un peu que Archie les lise.

-Tu peux pas demander à quelqu'un d'autre ?

-J'ai aussi demandé à Silly, mais elle a refusé.

Silly, refuser un service à quelqu'un ? Ça ne lui ressemble pas. Cependant, Archie a l'air tellement sincère, et étant d'humeur généreuse:

-Bon, ok, si ça peut te faire plaisir.

Il sourit et à la fin du dîner, je l'invite à me suivre dans la chambre. Nous y allons, et le chemin se passe en silence. Une fois dans la chambre, je me dirige rapidement vers ma petite étagère, il me rejoint. Pendant quelques minutes, il regarde, feuillette, touche les livres un par un, avec minutie. Il échappe quelques remarques au fur et à mesure. Cette considération pour les bouquins est amusante, venant d'un gars d'habitude viril. Non pas que lire soit le paradoxe de la virilité, bien sûr. Il finit par choisir trois ouvrages; nous ne discutons pas plus, il quitte la chambre en me remerciant et me promet de me les rendre d'ici peu. Il m'a donné envie de lire aussi, alors après avoir pris ma douche du soir et enfilé un short, un débardeur et un peignoir, je m'empare de celui que je lis en ce moment: Les Hauts de Hurlevent. Confortablement installée sur le lit, je lis pendant ce qui me semble être une vingtaine de minutes. Finalement, c'est une bonne heure qui passe; je devrais descendre, en profiter pour passer un peu de temps avec les filles. N'ayant pas très envie de me balader en peignoir, j'enfile un sweat de Killian. Je fais exprès d'en prendre un qu'il a porté la journée, pour qu'il y ait son odeur. Ridicule ? Pas grave. Une fois en bas, je rejoins Thomas et Camille, qui discutent ensemble. Je me joins à leur conversation, nous rigolons bien une demi heure. A un moment, je jette un regard vers Killian, qui paraît crispé. A la fin de la soirée, qui me semble trop calme par rapport à d'habitude, j'annonce à Camille et Thomas que je monte me coucher; ce à quoi Killian réagit et fait de même avec Jean, avec qui il parlait juste avant. Dans le couloir, il fait une remarque qui me surprend: