LYNA
Des putains de pièces de théâtre. Ça ne leur suffit pas, les action-vérité, le coup des appels, les éliminations chaque semaine ? Alors qu'on n'est plus que onze, soit presque la moitié de l'effectif initial, voilà qu'ils nous rajoutent des pièces de théâtre. Un jeu gamin, probablement juste pour nous ridiculiser. Et une nouvelle occasion de perdre des habitants. En plus, je suis intimement persuadée que les groupes formés sont fait avec le seul but de nous pousser à bout: en six semaines, les relations se sont bien développées. La prod' a bien calculé son coup, en me mettant avec Olivia. Je n'ai jamais laissé entendre l'apprécier, et quand elle s'approche trop de Killian avec ses faux ongles de sorcière, j'ai tendance à... entreprendre des choses ?
C'est après avoir mangé, alors que mon binôme est encore avec moi, qu'elle dit:
-Est-ce qu'on pourrait discuter d'un truc important ?
Sans grande conviction, je marmonne un «oui». Face à ma non-détermination, elle soupire.
-Ok... viens, on va dans ma chambre.
Je ne suis pas vraiment convaincue, mais j'accepte de la suivre. Il faut que je garde en tête que c'est ce qu'ils veulent: que j'éclate sa petite tête de poupée contre un mur. Ainsi, c'est la dernière chose que je dois faire. Il faut que je prenne sur moi.
Ses ongles parfaitement manucurés et longs manient la clé de la porte avec aisance, chose dont je me sais incapable. Comment fait-elle, avec ces grandes griffes, quand elle doit lire un livre ? ou pour manger ? Elle est définitivement bizarre. Une fois qu'on est dans sa chambre... je me rends compte que cette dernière est exactement la même que la notre, à Killian et moi. C'est rassurant, le lieu m'est familier.
-Eric s'entraîne à la salle, le soir, m'explique-t-elle, il ne risque pas de venir nous déranger.
Killian aussi y passe ses fins d'après-midi et ses soirées. A croire qu'ils se sont tous passé le mot. Olivia sourit. Un sourire parfait. Aussi sublime que la ligne de son nez, que la courbe de ses yeux, que ses longs cils sombres, que ses longs cheveux ni trop plats ni trop volumineux... elle m'embête, elle et sa perfection ! Et ça m'embête, d'être si jalouse d'elle ! Tout en élégance, elle se dirige vers son lit, s'y assoie, et m'invite à faire de même. Une fois que je l'ai imitée, elle commence:
-Je sais que tu m'aimes pas, et que si tu t'écoutais, tu m'étoufferais avec un des oreillers derrière moi.
Comment elle a deviné ?
-Mais on va devoir rester collées l'une à l'autre pendant trois jours. Et contrairement à ce que tu dois penser, ce n'est vraiment pas une mauvaise chose. En bref... il faut vraiment que je te parle d'un truc, mais j'ai besoin d'être sûre que tu ne vas pas merder.
Là, elle a réveillé ma curiosité. Mais qu'est-ce qu'elle entend par «merder» ?
-Tu ne dois pas le dire, même à Killian. Je suis pas sûre qu'il soit digne de confiance, désolée. T'as le droit de pas vouloir m'aider, mais dans ce cas il faudra faire comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu.
Bon sang, crache le morceau !
-C'est d'accord pour toi ? S'il y a la moindre fuite à propos de ce que...
-Oui, oui, c'est bon ! J'ai compris ! la coupé-je.
Elle jette un regard vers la porte, sans-doute pour s'assurer que personne n'entre, puis ses yeux s'orientent vers moi.
-Disons que... pour faire simple, j'ai... des contacts, à l'extérieur.
Ma bouche s'entrouvre. Elle communique avec des gens en dehors de la maison, c'est ça qu'elle est en train de dire ? Je m'apprête à poser une question, mais elle l'anticipe:
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Sex game - Plus qu'un jeu
Teen FictionUne télé-réalité où le sexe dirige et d'où on ne peut sortir vivant. Au départ, vingt participants tirés au sort, ayant entre dix-huit et vingt-cinq ans. Dix hommes, dix femmes, dix couples, deux gagnants, dix-huit morts. Le but, être aimé des télés...