chapitre 2

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Sergio se retira du palais et rejoignit son riad accompagné de son cortège. La chaleur accablante du matin, avait laissé place à une douce fraicheur en soirée. Assit dans le hall de l’hôtel dans lequel il séjournait, son esprit vaguait entre boulot et la femme aux yeux noirs. Il ne comprenait pas comment une femme, dont il n’avait vu le visage qu’à moitié, pouvait le hanter et à ce point. Sa corpulence fine qui se projetait sur les tissus fins de sa tente avait suffi pour l’extasier. Sergio claqua de la langue lorsqu’il se souvint qu’elle appartenait à un harem. Le harem d’un sultan égocentrique et toujours à la recherche du profit. Il imaginait les mains ridés de se sultan trainées sur la peau laiteuse de cette femme.

-Un autre, ordonna-t-il d’une voix ferme au serveur.

Ce dernier se dépêcha de lui servit son quatrième verre de whisky, qu’il but cul sec. Il ressentait en lui un mélange d’envie et de jalousie car tout son être lui criait d’aller la rejoindre. Non loin de lui, une dispute éclata entre un couple, et l’homme porta un coup vif sur le visage de sa femme. Furieux, Sergio sauta du dessus de sa chaise, les yeux entièrement sombre et se rua sur l’homme. Sans se rendre compte que ce dernier était déjà allongé au sol, il continuait à lui asséner des coups de points puissants et rapides.

-Plus jamais sur le visage hurlait-il rageusement. Plus jamais tu ne porteras encore tes mains sur elle.

Voyant que la scène commençait à être filmée par les témoins, ses gardes du corps affluèrent pour l’arrêter. Sergio se dégagea brutalement de leur emprise, et rejoignit son riad. Ivre de colère, il entra directement sous la douche et prit un bain chaud. Ses émotions coulaient en même temps que les gouttes d’eaux sur son corps. Son sang bouillonnait moins à présent et ses pensées devinrent plus claires ; mais il y avait quelques choses qui demeurait : c’était son envie suicidaire de revoir la femme aux yeux noirs.

Sergio colla sa tête contre le miroir qui ornait la salle de bain, et essaya un exercice psychologique qu’il avait appris à la faculté de médecine à Harvard. C’était en ce lieu qu’il avait passé les meilleurs moments de sa vie, sa famille n’influençait en rien ses décisions, et il n’était pas encore sur le joug de son titre. Libre était-il de batifoler avec ses amis, de se comporter comme bon lui semblait et de sortir avec les filles de son goût. Les filles, il en avait eu de tout genre songea-t-il, mais elles avaient fini par faire leur temps, sauf  une. La perfide Georgina Campbell qui s’était agrippée à lui, au point de réussir à berner sa mère. Il pouffa en se souvenant de son acolyte Marta, qui avait quant à elle, réussi à berner Mathias. Cette femme avait fini pas transformer Mathias en un homme dépourvu d’humanité, et c’était sans nul doute ce qu’envisage fait de lui, Georgina après avoir reçu par les liens du mariage, le titre de duchesse.

-ça, ça n’arrivera jamais, pensa-t-il.

Il entendit les baies coulissantes du séjour s’ouvrit. D’abord surpris car il n’attendait personne, Sergio enroula sa serviette aux reins et rejoignit le salon. Il vit un boucan se dérouler. Ses gardes avaient les fusils braqués sur quatre femmes dont l’accoutrement en disait long.

-Baisser vos armes, ordonna-t-il à ses gardes sur un ton autoritaire.

-Nous sommes en terre étrangère monsieur, répondit l’un deux.

Sergio descendit la dernière marche de l’escalier et se rapprocha d’eux. Examinant attentivement chacune des quatre femmes, il en déduit qu’elles étaient certainement des paparazzis un peu trop curieuses et audacieuses. Quelle chance elles avaient du fait qu’il avait retrouvé son bon humeur, songea-t-il.

-Je peux toujours me défendre contre quatre femmes, qui de plus me semblent inoffensives. Baisez vos armes.

Les gardes obéirent et rangèrent leurs armes. D’un signe de la main, Sergio les demanda de s’en aller, chose qu’ils firent dans l’immédiat.

-Que me voulez-vous ? demanda-t-il aux quatre femmes.

Les délaissant, Sergio alla s’assoir sur une chaise dans le noir et se servit un ver sur son bat. De là, il arrivait à observer les quatre femmes mais cette dernières n’y arrivèrent pas. Il remarqua  qu’elles tremblaient presque toutes sauf une qui roulait des yeux, essayant ardemment de le voir.

-Que me voulez-vous ? répéta-t-il une nouvelle fois, d’une voix rauque et dure.
Les trois autres femmes faillirent presque se fondre sur le sol de marbre.

-Je suis Amanda, je…..dit la quatrième avant qu’elle ne soit stoppée dans son élan par Sergio.

-Vous avez cinq seconde autrement je vous renvoie, que voulez-vous ?

-Je sais danser, affirma-t-elle très rapidement.

Dans l’ombre, Sergio souleva un cil et un rictus apparu sur ses lèvres, marquant sa curiosité. D’abord, il voulut néanmoins les mettre à la porte, mais se raviva. Il songea à lui donner une chance de détrôner la femme aux yeux noirs, dont le corps fin, n’arrêtait de revenir sans cesse dans ses pensées.

-Alors danse !

Sergio s’étira puis alluma la musique d’un geste vif sur la radio. Bien assit, son verre de Whisky à la main, il était impatient de savoir qui remportera le concours entre ces deux femmes. L’une qui avait réussi à attirer son attention par un regard, et l’autre à qui il donnait l’occasion de le séduire par son corps. Cette dernière se mit à se déranger au son de la musique. D’abord calmement, elle accélérait en même temps que le rythme montait. Sans arriver à le voir, l’inconnue avait les yeux braqués en sa direction, de sorte à activer une attirance. Mathias était docteur, de plus il avait appris la psychologie, alors il connaissait très bien comment le regard pouvait induire la naissance d’un flux de désir chez un individu. C’était d’ailleurs l’arme qu’utilisait fréquemment Georgina Campbell, pour l’amadouer. Les premières années qui avaient suivi leur rencontre, elle avait réussi à l’avoir plusieurs fois de cette manière, mais à présent, il était immunisé contre cette technique de séduction. Sergio revint à lui et s'aperçut que son inconnue avait changé de tactile. Cette dernière, tout en suivant le rythme sensuel de la musique, relevait sa jupe, au point où, elle laissait entrevoir à Sergio, une vue sur ses fesses. Son dessous de filet noir, aurait pû attirer Sergio il y a quelque jour, mais hélas, aujourd’hui, il n’y tirait point son plaisir.

-Arrêtez-vous, ordonna-t-il d’une voix rude.

La jeune femme l’ayant bien entendu, continua sa dense et entreprit de se rapprocher de lui dans les ténèbres dans lesquels il s’était logé. D’un grognement, il arrêta de nouveau son inconnue, et ordonna à toutes les quatre de le laisser seul. Déçu, les femmes s’en allèrent et Sergio ferma sa porte derrière elles, en plus des baies. Furieux contre lui-même, Sergio s’en voulait d’être entièrement éprit de cette femme aux yeux ténébreux. Fou de rage, il renversa toutes les bouteilles du dessus de son bat en hurlant : Il me la faut.

Amour à Marrakech Où les histoires vivent. Découvrez maintenant