Chapitre 8

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La jeune femme s'était réveillée de bonheur ce matin. Elle avait pris le soin de vérifier si elle était belle et bien seule dans la chambre cette fois-ci et c'était le cas. Soupirant, elle exhala l'air frais qui soufflait en plus des effluves qu'avait laissé le parfum de son kidnappeur dans la chambre. C'était une senteur pleinement virile et métallique. La jeune femme n'avait jamais vu un homme aussi grand, et aussi…Et aussi beau avoue-t-elle.

Pour qu'elle raison l'avait-elle espionné le jour-là? Était-ce uniquement parce qu'elle avait besoin d'aide ou parce qu'elle souhaitait l'observer de plus près? Des flashes de la situation dans laquelle elle était lui revint en mémoire et elle se passa une main dans les cheveux. Ses yeux noirs se remplirent aussitôt de larmes car elle était au bord du gouffre. Aussi beau que pouvait être son kidnappeur, il était avant tout un ami du sultan alors elle ne pouvait pas se fier à lui. Voyant que l'aurore ne s'était pas encore installée, la jeune femme décida de profiter de l'obscurité pour s'évader. Prenant précipitamment son voile, elle l'enroula autour de la tête et ouvrit la porte. Avec des pas légers, elle descendait aussi rapidement que possible les escaliers afin d'atteindre la porte qui se présentait à elle. Une faible lumière éclairait la salle, et la jeune femme se laissait guider par elle.

-Bonjour bella!

La jeune femme s'arrêta d'un mouvement brusque. La voix était si grave qu'elle lui donna des frissons. Nul doute qu'elle provenait de son kidnappeur. Le voyant émerger du noir tel un démon, elle fut tétanisée.

-Heu.. Bon.. Bonjour à vous aussi, bredouilla-t-elle? d'une petite voix.

-C'est vilain de votre part de vouloir vous enfuie, dit Sergio de sa voix rauque.

D'un geste rapide, il alluma la lumière, qui éclaira aussitôt tout le séjour. C'était une vaste salle peinte en blanc et joliment meublée. Le voyant venu d'un pas volontairement lent, la jeune femme pris peur et se mit à trembler. Allait-il la battre également? La première fois qu'elle avait pensé à fuir de l'harem, s'était le sultan lui-même qui l'avait surpris. Ses yeux s'engouffrèrent de larmes lorsqu'elle se souvint de ce qu'il lui avait infligé comme punition cette nuit-là.

-Non.. Attendez.. Je ne fuyais pas.. Je...

Sergio ne fit pas attention à ses babillements mais il continuait d'avancer vers elle, les mains plongées dans les poches de son pantalon. La jeune fille se mit à reculer nerveusement dans les escaliers, mais Sergio la rattrapa très rapidement. D'un geste de main, il la fit descendre par la taille, elle la colla contre son torse.

-Ainsi donc vous ne fuyez pas, dit-il en souriant.

Le sourit de Sergio avait créé un tourbillon d'émotion à l'intérieur de la jeune femme au point qu'elle baissa la tête.

-Non. Je.. Enfin, je vous cherchais, menti-t-elle.

Posant la main sur son menton, et la serrant fortement contre lui pas la taille, Sergio redressa le visage angélique de la jeune femme, et se perdit dans le fond de ses yeux noirs. Délicatement, il lui baisa le front, sans desserrer sa prise sur sa taille. Lorsqu'il retira ses lèvres, la jeune femme était totalement ébahie. Elle avait gardé sa bouche ouverte, ce qui permettait à Sergio de percevoir une langue entièrement rose.

-Pour qu'elle raison me cherchez-vous bella, questionna-t-il en reprenant son sérieux.

La jeune femme était comme frigorifiée. Jamais un homme ne l'avait donné un baisé, même pas sur le front. Et lui, il venait de le faire, très facilement. N'allait-il pas la battre? Si s'était le sultan qui l'avait pris en pleine fuite, il allait presque la tué. Et puisqu’ils sont amis, n'allait-il pas faire comme le sultan? La jeune femme disait tout cela en raison de l'adage qui stipulait que, qui s'assemble se ressemble.

-N'êtes-vous pas en colère? Questionna-t-elle timidement comme une petite fille.

Le téléphone portable de Sergio sonna et il le prit afin de consulter son message. C'était Paolo qui venait de lui envoyer certaines informations. Desserrant sa prise sur la taille de la jeune femme, il rejoignit l'un des divans onéreux posés au centre de la pièce et s'assit.

-Oui je suis en colère. Mais jamais je ne lèverai la main sur vous Naama, dit-il en l'observant.

Sergio avait les yeux qui remarquaient la moindre anomalie. Il avait bien remarqué qu'elle tremblait tout comme une feuille lorsqu'il l'avait surpris. Ce qu'il se demandait à présent était ce qu'avait réellement fait vivre le sultan à Naama. Naama! C'était un beau prénom songea-t-il. Il bénissait le ciel que ce prénom était très simple comparé à l'horrible que lui avait attribué le sultan. Sergio n'avait jamais pu se souvenir du prénom. Naama s'était accolé à la balustrade de l'escalier afin de ne pas s'évanouir. Comment avait-il fait pour connaitre son vrai prénom. Elle priait secrètement afin qu'il n'ait pas retrouvé toutes les informations sur ses origines.

-Vous ne dîtes rien? C'est bien votre prénom non, Naama.

Cette dernière décida de jouer à l'indifférente afin de ne pas lui montrer qu'il avait remporté un point. Elle ne devait pas oublier qu'il était avant tout l'ami du sultan.

-Vous ne m'impressionnez pas, dit-elle en croisant les bras.

-Vraiment! Répliqua Sergio sourire aux lèvres.

Il était si beau songea-t-elle. Dommage qu'il était l'ami du sultan. Délicatement, Naama quitta la balustrade de bois, et s'avança dans la pièce. Sergio l'observait se déplacer comme une reine.

-Avez-vous pensé à ma proposition? Questionna Sergio.

Naama roula aussitôt ses grands yeux noirs en l’air avant de s’empourprer. Etait-il sérieux concernant sa demande ? La jeune femme voulue en rire mais n’osa afficher un pincement sur ses lèvres. Il ne pouvait être sérieux pensa-t-elle. Sergio était dos à elle, et buvait le thé fumant qui était posé sur le guéridon. La courbure de son dos reflétait la largesse de son torse que Naama devinait très facilement. Par son comportement raffiné et délicat, elle devina également qu’il provenait certainement d’une famille aristocratique. Outre son physique attirant, il aurait été parfait si simplement il n’était pas ami avec ce sultan.

-Vous songez ? dit Sergio en lui offrant un sourire presque victorieux.

Naama se griffa intérieurement pour ne pas fondre comme une glace face à ce sourire intimidant.

-Il n’y a rien a pensé ! répondit-elle en claquant de la langue.

Sergio qui venait de finir son café, posa la tête sur le guéridon et se positionna correctement face à Naama. Cette dernière le vit soulever un cil drôlement amusé. Complément troublée par la tournure que prenait la conversation, elle se maudissait intérieurement d’être si faible face à son physique d’Apollon.

-Je vous faire rire monsieur ? Questionna Naama voyant que le regard de Sergio persistait.

-Aucunement, répondit-il de sa voix virile.

Naama sentait encore le regard lourd de Sergio sur elle, ce qui la dérangeait énormément. Évitant de croiser ses yeux, Naama n’arrêtait de bouger sans cesse la tête, ce qui amusait grandement Sergio.

-Arrêtez de faire ça, dit Naama épuisée.

-De faire quoi ? Questionna Sergio en se levant.

Ses pas tambourinaient doucereusement sur le planché de marbre, ce qui mettait encore Naama dans un état secondaire. Arriverait-elle à s’en sortir ? Songeait Naama, vu que les moindres fait et gestes de cet homme, procuraient d’étranges sensations en elle.

-De faire ce que vous faite actuellement.

-Je ne fais que vous observez, se justifia drôlement Sergio dans son dos.

-Oui voilà ! Arrêtez de faire ça.

Sergio sans plus rien dire se mit à tourner autour d’elle. Elle était si mince pensa-t-il. Sa longue robe noire trainait sur le sol et il était bien amusé de la voir si déranger.

Amour à Marrakech Où les histoires vivent. Découvrez maintenant