Chapitre 9

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Sergio sans plus rien dire se mit à tourner autour d’elle. Elle était si mince pensa-t-il. Sa longue robe noire trainait sur le sol et il était bien amusé de la voir si déranger.

-Arrêtez de faire ça aussi, ajouta-t-elle lorsque Sergio s’apprêtait à repasser de nouveau devant elle.

-Epousez-moi Naama.

-Non ! répondit-elle si rapidement qu’elle faillit se mordre la langue.

-Non ? répéta Sergio amusé.

Debout en face d’elle, elle observait Naama qui venait de croiser les bras en signe de résistance. C’était d’ailleurs ce qui l’amusait. Cette femme devant lui prenait le plaisir de le défié sans ale craindre. Était-ce de l’audace ? Du courage ? Ou simplement qu’elle jouait un scénario. Une chose était certaine, personne n’avait jamais osé le défié auparavant, surtout pas une femme. Pourquoi lui permettait-il cela à elle, se demandait-il. Georgina ne pouvait pas oser s’offrir ce luxe.

-Vous songez certainement à comment annoncer au sultan Khalid mon refus de vous épouser, dit Naama de sa petite voix.

Son visage pâlit lorsque ses yeux rencontrèrent ceux presque enflammés de Sergio. Elle se maudissait d’avoir trouvé le courage pour dire une chose pareille. Bien vrai que son kidnappeur l’avait promis sur parole de ne jamais porter la main sur elle, ce n’était quand-même pas une raison pour ne pas le craindre. S’était un ami du sultan, et il n’en restait pas moins dangereux. Sergio l’observait attentivement. Ayant vu le visage de la jeune femme perdre ses couleurs, il décida alors de ne pas donner réponse à ses suppositions. Il se demandait à présent comment est-ce qu’une bouche si attirante, pouvait dire de telles bêtises ?

-Excusez-moi…Je ne…

Sergio était ravi qu’elle ait peur. Ainsi, elle n’oserait plus l’accuser ouvertement d’être le complice du sultan Khalid.

-Vous êtes excusez Naama, répondit-il en allant chercher son sac.

Il revint sur ses pas et baisa le front de Naama. Les yeux de cette dernière se fermèrent instantanément lorsque les lèvres charnues de Sergio croisèrent sa peau douce. Il avait glissé ses doigts à travers les mèches de cheveux de Naama et cette dernière sentait la naissance de ses doigts sur la chair tendre de son crâne. En plus les effluves de son parfum avait inondé son espace.

-Faites comme chez vous Naama, dit Sergio en se détachant d’elle.

-Mais…

-Rassurez-vous, vous ne pouvez pas fuir, informa Sergio en refermant la porte derrière lui.

Les joues encore en feu, Naama se griffa le corps pour revenir à la raison. Si simplement cet homme savait la raison pour laquelle, elle avait voulu protester songea-t-elle. Naama n’avait aucunement pensé à la fuite en ce moment, pas du tout d’ailleurs. Une fureur l’avait envahi lorsque Sergio en se décollant d’elle, traina ses doigts dans le creux de ses reins sans prendre le soin de s’y attarder. C’était une sensation nouvelle pour elle. Une chaleur intense l’avait inondé mais elle fut de courte durée. Honteuse, elle se passa une main sur le visage avant rire drôlement. Naama n’avait jamais expérimenté de telle rapprochement avec un homme alors elle se surprenait à aimer cela. Seule au milieu du séjour, Naama bénissait le ciel que son kidnappeur était parti, ainsi elle allait pouvoir réfléchir convenablement à un moyen pour s’enfuir. Délicatement, Naama passa la tête à travers l’embrasure ouvert, et vit l’extérieur. Mise à part le magnifique jardin qui s’offrait à elle, Naama ne vit rien pouvant lui indiquer là où elle se trouvait réellement à Seattle.

Naama avait passé toute la matinée à dévorer les pages d’un vieux roman, qu’elle avait ramassé sur un escabeau de verre, dans un coin du salon. Allongée dans le divan bourré et safrané, Naama conclue que le temps passait très rapidement dans ce coin du monde. En réalité, là-bas à Marrakech, toutes les journées se ressemblaient et le temps semblait s’éterniser. De plus, que pouvait-il bien se passer de nouveau dans un harem, enfermer dans un hall avec des femmes toutes avides de sexe et d’argent ?  Elle ferma les yeux lorsqu’elle pensa au déroulement de ses journées monotone là-bas. Le visage de son frère lui vint en tête. Naama avait fuit de le harem dans le but de le rejoindre, mais elle avait oublié un point crucial. Naama n’avait aucune idée de là où il pouvait se trouver et encore moins d’un quelques adresses pouvant mener à lui. Se levant sur ses pieds, Naama se mit à faire le tour de la maison. Tous les étages se ressemblaient remarqua-t-elle.

Une chambre au deuxième étage attira son attention. Contrairement aux autres, c’était la seule chambre dont la porte était ouverte et Naama pénétra à l’intérieure. Les murs de l’intérieur ainsi que le plafond étaient peints dans un noir cireux, semblable à l’encre de chine. Lorsque Naama donna un coup sur l’interrupteur, elle vit un énorme lustre en cristal surplombant le plafond et qui reflétait des lueurs argentées sur l’ardoise du haut. La couleur monotone de la chambre, fut cassée par un éclair bleuté comme la nuit qui émanait d’un coin de la chambre, nul doute que c’était la salle de bain. Tous les meubles présents dans la pièce avaient une couleur de jais, qui venait troublée par son ton presque bleuté, l’atmosphère ténébreux de la chambre.

Magnifique, était le seul mot qu’avait pu dire Naama face à la splendeur de la pièce. L’atmosphère viril de la pièce ne permettait même pas de se tromper sur le propriétaire.

-Je suis ravi que ma chambre vous plaise.

Une sueur froide parcourra son front et lui glaça le sang. Se retournant délicatement, elle butta contre le torse dur de son kidnappeur.

-Je…

-Oui ! Vous ?

Sergio l’observait attentivement se perdre. Son visage était rouge de honte, ce qui amusait Sergio. Ce dernier était de retour depuis un moment et avait eu le temps de changer de chemise sans que Naama ne remarque sa présence dans la chambre.

-Je me perdais. Je cherchais ma chambre et je…Je vous laisse, babilla-t-elle avant de lui faire dos.

-Suivez-moi !

A son retour, Sergio avait remarqué que le repas qu’il avait laissé pour elle, était encore là et que ne s’était pas nourrit de la journée. Heureusement, qu’il avait passé commande pour eux deux pour la nuit car ce simple constat avait suffi pour gâcher son humeur.

-Où m’amenez-vous ? demanda Naama après que Sergio ne mit l’ascenseur en marche.

-Au dernier étage, répondit-il sèchement.

Était-il furieux de l’avoir retrouvé dans sa chambre ? Naama avait bien remarqué que sa voix avait changé et l’expression de son visage était effrayante. Postée derrière lui dans l’ascenseur, Naama ne pouvait que dévorer les courbures larges que peignait le dos de son kidnappeur. Elle ne remarqua pas lorsque l’habitacle s’immobilisa devant un vaste hall. L’espace dégageait une odeur de vieux bois et de vernis. Rien avoir avec la décoration typiquement occidentale qui régnait à l’intérieur des étages inférieurs. Naama huma l’odeur boisé de la pièce et se mit à rêver. Avait-elle déjà vu un endroit comme cela ? Non songea-t-elle. Dans le manoir où elle avait grandi, tout était en marbre et scintillant, même les portes étaient en matières sophistiquées. Toutefois, malgré que le manoir n’offrait pas cet atmosphère naturel et simple, Naama reconnue y avoir passé de merveilleuses années, jusqu’à ce que tout ne change.

-Venez-vous assoir maintenant.

Relevant tristement le visage, Naama vint s’assoir autour de la table. Son kidnappeur lui servit dans une assiette, un met qui avait l’air attirant. Naama était habituée à la cuisine orientale et n’avait jamais un plat d’ailleurs. Voyant que la jeune femme faisait une mine étrange, Sergio décida lui piper mots.

-C’est italien, informa-t-il.

Naama redressa la tête pour parler, mais lorsqu’elle croisa son visage dur, elle ravala ses mots. Prenant la fourchette, elle promena les dents de la fourchette de long en large dans la nourriture, tout en oubliant la présence de Sergio. Elle se demandait à présent si cela était prudent  d’accepter une nourriture venant de lui, un ami du sultan, surtout que lui-même n’en mangeait pas.

-Que faites-vous ? demanda Sergio d’une voix dure.

Le cœur battant, Naama se leva et ne sut quoi dire.

-Je ne peux pas, répondit-elle en déposant la fourchette.

-Mangez, le sultan et moi n’avons pas encore décidé de vous empoisonner, gronda Sergio d’une voix féroce.

Amour à Marrakech Où les histoires vivent. Découvrez maintenant