Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 1. Sauvetage chez les Yigas

Présentation

20 ans que mon père a fait revenir la paix en Hyrule. 20 ans que mes parents s'aiment. Et 16 ans et 364 jours que je suis de ce monde.

Je m'appelle Zelda. C'est un petit peu vague, comme présentation, je vous l'accorde. Toutes les femmes de ma famille s'appellent Zelda, par tradition. Donc si je vous dis que ma mère se nomme Zelda, je ne vous apprends pas grand chose non plus. D'ailleurs, si je vous dis que mon père s'appelle Link, ce n'est pas très instructif non plus. Car, si vous suiviez, vous sauriez que c'est mon père qui a sauvé Hyrule, donc que c'est un Héros. Et tous les Héros se nomment Link. 

Bon, donc je m'appelle Zelda, mais pour ne pas confondre toutes les Zelda depuis la création du monde (il y en a eu pas mal), nous avons toutes un deuxième prénom. Seule la femme la plus âgée de la lignée en vie se fait appeler Zelda, ses descendantes devant se contenter de leur 2nd prénom par soucis de respect et de praticité. Moi, c'est Zelda Raphaëlle Hyrule, et donc plus intimement Raphaëlle. Je ne peux plus vous le cacher : je suis la princesse du royaume d'Hyrule, ce qui explique mon nom de famille. J'appartiens à la famille royale, créée originellement par la réincarnation humaine de la déesse Hylia. Je suis donc, si on veut, la descendante de la déesse protectrice du royaume. Vous connaissez sûrement mes parents : Zelda Bosphoramus Hyrule, et Link, le Héros des Landes et Prodige du royaume. Ah ! Maintenant, vous savez de qui je parle ! 

Lorsque mon père détruisit Ganon, mes parents purent vivre ensemble comme ils le souhaitaient et devinrent même roi et reine d'Hyrule. Puis je naquis, moi, énième princesse Zelda de la famille royale. Je ne fus pas la princesse douce et délicate,  sachant se montrer digne, que mes parents furent en droit d'attendre. Dès mon plus jeune âge j'ai appris à me battre, manier l'épée pour suivre les traces de mon père jusqu'à pouvoir, et j'en suis fière, rivaliser avec certains soldats de la garde royale. Mais malgré mon manque de retenue et mon non-conformisme, je reste consciente de mon rôle et de mon importance aux yeux des Hyruliens, et je ferais tout pour les rendre fiers.

Mes parents sont bons, patients, attentionnés, protecteurs, sévères... Mais, malgré eux, ils manquent de temps à me consacrer. Je savais qu'en tant que dirigeants d'un royaume pleinement actif, ils avaient autre chose à faire que de s'occuper d'une enfant aussi turbulente que moi. Je ne leur en voulais pas ; je les comprenais. Enfant, je passais du temps avec les autres enfants royaux, fils et filles des chefs des tribus d'Hyrule. Une sorte de clan des "fils et filles de" !

 La personne à qui je montre le plus d'admiration dans ma famille est mon père, Link. L'homme le plus courageux du royaume, le seul qui parvint à devenir le maître de l'arme la plus puissante au monde : l'unique Lame Purificatrice, forgée par les dieux. Celui qui, un jour, fut si loyal et chevaleresque qu'il périt pour sauver sa princesse. Celui qui, amnésique, dans un Hyrule détruit et dont tous les proches étaient morts,  parvint malgré tout à ses fins en terrassant le Mal à l'état pur. Si courageux, si doué, si généreux, si aimant, si fort, si sage... J'avais comme père l'homme qui regorgeait le plus de qualités sur Terre... et il fut parfait.

Malgré les codes stricts qu'imposaient l'étiquette, mon père et moi quittions nos devoirs respectifs pour chevaucher dans la plaine d'Hyrule, tous les deux, le premier beau jour de l'année. Le jour de mon 11ème anniversaire, alors que nous nous prélassions sur la rive de l'étang de Comolo, il me dit une chose que je n'oublierai jamais :

"Raphaëlle, tu es certes la fille du roi et de la reine, mais je sais que ton cœur n'est pas celui d'une reine. Je vois dans tes yeux la même étincelle que celle qui brillait autrefois dans les yeux de ton grand-père. Mais malgré tout le respect et le dévouement que je voue à notre défunt roi Roham, c'est mon père que je vois à travers toi. Tout comme il m'a transmis les valeurs de la chevalerie, il t'a transmis les valeurs du courage, de la loyauté et de la liberté. C'est le seul héritage que nous tenons de lui Raphaëlle, alors tâche d'en prendre soin, et apprends à le chérir comme j'ai appris à le faire il y a 111 ans de cela."

Chaque année depuis, mon père me livrait un petit fragment de ses pensées intimes, sur la rive de ce même lac, le jour de mon anniversaire. Il regardait toujours au loin, tandis que les chevaux se désaltéraient et que le soleil doré déclinait discrètement, en cette fin d'après-midi de mars.

A ce jour, beaucoup de questions se bousculent dans ma tête, mais une chose est sûre :

"Mon cœur n'appartient pas à la pierre dallée de la cour, mais bien au Souffle de la Nature". 

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