Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 1. Sauvetage chez les Yigas

Chapitre 13

Je restai un instant appuyée sur le pommeau, les yeux dans le vague après tous ces événements. Ce fut un cri qui me sortit de ma torpeur et me fit tourner la tête :

"RAPHAËLLE !!!

- L-Lilian !" m'écriai-je alors, une vague de soulagement réchauffant instantanément mon cœur.

Le Zora courut vers moi et je me mis à faire de même. A mi-chemin, nous nous jetâmes spontanément dans les bras l'un de l'autre tandis que, derrière les falaises, le ciel s'éclaircissait et rougeoyait vers l'Est sous le soleil levant.

Je restai un long moment ainsi, laissant le jeune Zora soutenir à moitié mon corps tremblant épuisé et éprouvé. Mes bras autour de son cou, je fermai les yeux et laissai l'odeur iodée et acidulée de mon ami m'envelopper et me rassurer. Ce fut Raminia qui nous interrompit lorsqu'elle courut vers nous et m'étreignit à son tour avec vigueur.

"Raph' !!! Tu n'as rien Saksak Grandes Héroïnes !"

Elle me prit par les épaules et sourit :

"Je suis tellement fière de toi ! Tu as été prodigieuse !

- Merci Raminia", répondis-je en prenant les mains de mon amie dans les miennes.

Cette dernière baissa alors le regard vers mon arme et siffla avec admiration.

"Alors c'est la vraie...?"

Je hochai la tête et levai la lame à son niveau pour qu'elle puisse mieux l'observer.

"Pourtant ton père est encore en vie, fit remarquer Lilian en scrutant lui aussi avec admiration l'arme. Un nouveau Héro n'est désigné que lorsque son successeur ne peut plus assumer son devoir...

- Je n'en sais pas plus que vous, répondis-je simplement. La voix de l'Épée m'a parlé et m'a reconnue comme son maître, elle ne m'a rien dit à ce sujet.

- Mais alors ça veut dire que tu te battais avec la Lame Purificatrice depuis le début ! réalisa Raminia, ébahie. Comment c'est possible ? Tu ne le savais pas ?!"

Je m'apprêtai à nier de la tête, tout aussi perplexe que mon amie, lorsque tout devint soudainement clair dans mon esprit.

"C'est mon père qui m'a donné cette arme avant mon départ du château, me rappelai-je avec stupeur. Cela veut dire...

- Qu'il savait déjà que tu étais le Héro avant même que tu ne le révèles ?! s'écria la fille de Riju. Tu crois que tous les élus ont la capacité de connaître leur successeur à l'avance ?! Ce serait dingue..."

Perdue dans mes interrogations qui fusaient par milliers dans mon esprit, je fus finalement ramenée sur terre par l'appel de la Capitaine Gerudo, entourée de ses 3 subordonnées dans un coin de l'arène :

"Vos Altesses ! Que devons-nous faire de ceci ?"

Je m'approchai alors de ce que la militaire désignait, laissé à l'abandon sur le sable dans un recoin sombre : un réceptacle rose et noir en forme de boule creuse et m'arrivant au genou.

"Les cendres du Seigneur du Malin... soufflai-je en reconnaissant l'objet qu'avait brandi le Grand Kohga.

- Si ce sont bien les vraies, alors comment diable a-t-il pu se les procurer ?! souleva avec véhémence Raminia en arrivant à mon niveau, observant l'objet avec mépris et dégout.

- Le Seigneur du Malin nous vient d'une toute autre époque, raisonnai-je sans lâcher les cendres des yeux. D'anciens adeptes des ténèbres ont dû parvenir à les récupérer et à se les transférer à travers les âges en attendant de pouvoir réussir le rituel...