"Allez y !" souffla-t-elle avec un signe de tête incitatif.
Je m'engouffrai alors dans le couloir de pierre derrière la lieutenante hylienne qui surveillait les alentours avec gravité, l'épée à la main et parcourant le dédale d'un pas rapide sur plusieurs minutes.
"Par ici", finit-elle par chuchoter après quelques secondes immobile à une intersection, tentant de situer les bruits ennemis dans le repaire.
Les couloirs creusés dans la roche étaient par moment tagués ou placardés de symboles Yigas et étaient embaumés d'une odeur de fumée, de minerai et d'un fort parfum de banane. Le silence régnait dans notre parcours, exceptés des éclats de voix lointains de nos ennemis par moment. Notre rythme était soutenu mais se voulait discret, et je faisais tout mon possible pour faire le moins de bruit possible malgré mes lacunes dans ce domaine...
Soudain, la guerrière devant moi s'arrêta net et, jetant un coup d'œil par dessus son épaule, je constatai que nous nous avions débouché sur la charpente d'une grande salle éclairée remplie d'ennemis en contrebas.
L'hylienne brune se tourna alors vers nous, nous fit signe de n'émettre aucun bruit et commença à s'aventurer sur une des poutres après avoir vérifié du pied sa solidité.
Raminia me doubla alors, m'encouragea d'un signe de tête confiant puis longea le mur pour s'engager sur une poutre plus éloignée.
Scrutant la pièce à plusieurs mètres sous mes pieds et nos adversaires discutant innocemment, leurs serpes néanmoins toujours à portée de main, je dû inspirer plusieurs fois profondément avant de m'engager lentement derrière mon amie Gerudo, à quatre pattes et m'efforçant de ne pas trembler ni de regarder en bas.
Raminia, à un mètre de moi, ne semblait pas très rassurée non plus, néanmoins elle avançait régulièrement et prudemment en surveillant les Yigas sous elle. La lieutenante elle, marchait debout et tâtonnait souvent du pied pour s'assurer que le bois ne grinçait pas.
La poutre sur laquelle j'avançais devait faire à peine 30 centimètres de large et était loin d'être stable. Je me forçai à me concentrer uniquement sur là où je posais pieds et mains et à ignorer ce sous-fifre... non cet officier Yiga juste en dessous de là où je me trouvai, à la carrure colossale et au sabre longiligne et luisant qu'il tenait à la main droite...
Ma main gauche dérapa sur le bord de la poutre et mon cœur rata un battement lorsque je perdis l'équilibre. Aussitôt je sentis Raminia me rattraper et me ramener entièrement sur la charpente tandis que j'étouffai un cri et que nos ennemis levèrent le nez, alertés.
Malgré nos respirations haletantes nous retenions toutes les 3 notre souffle en nous dévisageant, crispées et arc-boutées pour se faire le plus discrètes possible sur nos maigres planches de bois. Raminia, sa main toujours agrippée à mon doublet, souffla lentement et sans bruit pour évacuer la pression.
Les occupants de la salle étaient tous devenus silencieux et observaient aux alentours et au plafond, armes à la main. Je vis alors l'hylienne brune plonger précautionneusement sa main dans sa sacoche, en sortir une banane qu'elle lança avec force loin de nous et qui atterrit près d'un sous-fifre qui vit immédiatement tous les regards se tourner vers lui.
"Hé ! Mais où t'as eu ça ? La distribution des vivres c'était hier !
- Je sais : il l'a volé dans la réserve !!!
- Q-Quoi ?! Non, c'est pas à moi je sais pas ce que ça fou là !
- Dans ce cas c'est la mienne !!!
- Eh non, c'est moi qui l'ait vu en premier ! Donne la moi !!!"
La lieutenante releva alors la tête de la scène et nous adressa un signe de main :
"Dépêchons !"
Encore sonnée par les événements, je me contentai d'obéir et suivis rapidement Raminia sur le reste de chemin qui nous restait à parcourir en équilibre.
Une fois parvenue de l'autre côté, la guerrière hylienne reprit la tête de notre trio et nous la suivîmes à travers d'autres couloirs et pièces vides au pas de course et sur nos aguets.
Nous arrivâmes après quelques minutes devant un rideau dissimulant probablement une salle. La brune colla son oreille au tissu et, après avoir constaté le silence du lieu, écarta l'obstacle.
"Après vous", souffla-t-elle à mon attention.
Après lui avoir souris, je passai dans l'embrasure du rideau mais au même moment Raminia se jeta sur moi pour me plaquer au sol en hurlant mon prénom.
Un sabre gris et rouge s'abattit alors tel une guillotine juste devant l'embrasure de l'entrée, et l'officier Yiga à l'origine de l'attaque sortit aussitôt de sa cachette en constatant l'inefficacité de son initiative.
Mon amie Gerudo sauta sur ses pieds et dégaina son cimeterre en faisant face à l'ennemi. Mais aussitôt 3 autres officiers firent leur apparition dans une volée de cartes et se placèrent en position de combat devant la suzeraine e substitution.
"Ram-!
- Ça va aller Raph' ! me coupa mon aînée sans lâcher ses adversaires du regard. Va chercher Lilian, je m'occupe de ces empotés là !"
J'hésitai un instant en constatant mon amie en si mauvaise posture mais lorsque celle-ci me lança un regard autoritaire et assuré, je me décidai à bifurquer dans un couloir à côté de l'entrée.
Un des officier tenta de me suivre pour m'arrêter dans ma fuite, mais Raminia lui planta aussitôt son arme dans le pied et cria tandis que le Yiga tombait à genoux dans une plainte :
"Eh, reste là l'armoire à glace !"
Je m'élançai alors en courant dans l'énième passage de pierre tandis que la soldate hylienne me suivait désormais en criant :
"Attendez, Votre Altesse !"
Après quelques minutes à suivre le couloir principal sans m'arrêter, je débouchai finalement sur une pièce large, éclairée par des torches et vide de gardes.
Dans les murs délimitant la pièce étaient creusés des cellules clôturées par d'épais barreaux de bois, toutes vides et plongées dans un silence de mort.
Seule l'une d'elle était habité d'une masse plongée dans l'obscurité. Le prisonnier se mit alors à se mouvoir et s'avança dans la lumière tandis que mon accompagnatrice en armure pilait derrière moi.
Ce prisonnier... c'était Lilian.
_o0o_
(1 150 mots)
VOUS LISEZ
Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 1. Sauvetage chez les Yigas
FanfictionHyrule ne craint-il dorénavant plus rien, maintenant que Ganon le Fléau est scellé ? La paix est-elle réellement redevenue reine ? Les élus divins ont-ils raison de se reposer sur leurs lauriers ? En tout cas leur fille, Zelda Raphaëlle Hyrule, ne c...