Chapitre 1

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A peine mes yeux se furent-ils ouverts que je me précipitai hors de mon lit, écartai les rideaux en grand, ouvris les battants des portes-fenêtres, sortis sur le balcon en courant pied nus et me penchai par dessus la balustrade de pierre en hurlant à pleine voix :

"JOYEUX ANNIVERSAIRE MOI-MÊME !!!"

Puis, aussi vite que j'étais sortie, je courus à l'intérieur en riant toute seule.

C'était la dix-septième fois que je faisais ça. Et certainement pas la dernière.

Après m'être lavée en vitesse, habillée de ma robe rouge préférée et avoir coiffée mes courts cheveux blonds, je me hâtais de descendre les nombreuses marches de l'aile privée du château jusqu'à arriver dans la salle à manger. Là, j'y trouvai comme d'habitude ma mère, buvant son thé en lisant un manuscrit et mon père, dos à moi et observant distraitement le paysage en contrebas.

En m'entendant arriver, mes parents interrompirent leurs occupations un instant et se tournèrent vers moi, tout sourire. Je m'avançai alors fièrement vers eux, et ils s'approchèrent pour m'étreindre avec joie.

"Joyeux anniversaire Raphaëlle, me souffla ma mère en me caressant les cheveux, la tête penchée sur le côté, attendrie.

- Merci Mère", répondis-je en fermant les yeux sous le contact rassurant.

Mon père lui, m'embrassa le front et me contemplait avec fierté.

"Un an de plus... soupira-t-il avec nostalgie.

- ... Mais toujours la même !" répondis-je avec un clin d'œil pour le rassurer.

Affamée, je me dirigeai ensuite vers la table du petit-déjeuner et saisis un généreux morceau de brioche.

"Cette année, c'est moi qui gagnerai la course jusqu'à l'étang de Comolo ! m'exclamai-je à l'intension de mon père avec un air de défi. Grimm a beaucoup grandi depuis l'année dernière, par contre Epona septième du nom vieillit a vu d'œil !

- C'est sensiblement la même chose, ce n'est qu'une question de point de vue... fit remarquer avec mauvaise foi le roi avec un sourire en coin.

- Raphaëlle, tu n'oublies pas l'organisation de la cérémonie officielle en ton honneur qui a lieu dans une semaine ? me rappela ma mère en reprenant sa tasse, sceptique.

- Ne t'en fais pas, répondis-je avec légèreté. Et puis c'est toujours le même protocole, les mêmes invités...

- Pas le même discours j'espère ! fit remarquer mon père en me regardant avec malice.

- J'ai commencé et j'ai presque rien repris de l'année dernière cette fois-ci !

- C'est un seuil important que tu franchis aujourd'hui Raphaëlle, me mit en garde Mère en se tournant vers moi, posant sa tasse. Tu as atteint l'âge de la Sagesse, obtenant ainsi la considération de la déesse Nayru mais à présent pèsent sur toi la confiance et les attentes de tout le peuple, qui te considèreront désormais comme une adulte pleinement capable et responsable.

- Et puis c'est également l'âge que nous avions, ta mère et moi, lorsque nous avons dû faire face à la résurrection du Fléau Ganon, ajouta mon père tandis qu'un voile plus sérieux passa brièvement sur son visage. Depuis cet événement la dix-septième année est perçu dans tout le royaume comme l'âge des responsabilités et de la dévotion pour sa nation.

- J'en ai conscience, je l'incorporerai dans mon discours.

- Pas seulement dans ton discours, Raphaëlle, me corrigea Mère avec un sourire sage. Ces valeurs doivent désormais t'accompagner tout au long de ta vie."

Tandis que j'intégrai les paroles de mes parents, perdue dans mes pensées, un garde se manifesta et s'agenouilla aussitôt.

"Que se passe-t-il ? lui demanda le roi en se tournant vers la porte.

- Votre Majesté, un soldat Zora souhaite vous voir.

- Nous pourrons le recevoir lors d'une audience dans une heure, suggéra ma mère en faisant également face à l'homme.

- Navré il... il a insisté sur le caractère urgent de son message."

Mes parents, perplexes par cette précision, se dévisagèrent un instant avant d'esquisser le même signe de tête muet, signifiant leur accord. Le garde disparut alors de notre champs de vision et, quelques minutes plus tard, un Zora brun en armure se présenta dans un étrange état, comme s'il sortait tout juste d'une bataille. Sa respiration, bien que semblant s'être calmée, étant encore saccadée dû à une probable course éprouvante et son visage reflétait un air grave et apeuré.

"Vos Majestés... souffla-t-il en tombant à genoux. Je viens vous rapporter une attaque éclaire du clan Yiga dans notre domaine qui a eu lieu tôt ce matin.

- Le clan Yiga ? s'étonna mon père, soudainement très soucieux et impliqué. Dans cette région du royaume ?

- C'est on ne peut plus inhabituel et préoccupant... fit remarquer ma mère en s'approchant du soldat, elle aussi inquiétée par la nouvelle.

- Ils étaient nombreux et bien organisés, poursuivit le Zora en levant un regard anxieux vers ses souverains. Ils s'en sont immédiatement prit à la famille royale. Nous nous sommes battu du mieux que nous avons pu avec les effectifs disponibles, mais nous n'avons rien pu faire ils..."

Également alarmée par les dires de l'hyrulien, je me levai de ma chaise et tendis attentivement l'oreille. Le messager, après avoir brièvement baissé la tête avec résolution, redressa le regard et acheva :

"Ils ont réussi à enlever le Prince Lilian."

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Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 1. Sauvetage chez les YigasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant