Après le départ de Jungkook, j'étais parti faire quelques courses et je m'étais affairé à l'entretien de mon appartement sans me poser plus de questions. Puis j'avais passé le reste du week-end à me reposer.
C'était dimanche. Le soleil s'était couché. Il n'était pas encore l'heure de dîner. Cela faisait des heures que je m'étais enfermé dans ma petite bibliothèque. J'avais lu sans m'attarder sur le temps qui filait, pour oublier cette culpabilité émergente que je n'avais su taire.
En effet, j'éprouvais quelques remords quant à la dernière venue de Jungkook. Je m'étais peut-être montré un peu dur avec lui, un brin catégorique. Je m'étais mêlé de choses qui ne me regardaient pas. J'avais réduit sa vie à un échec tandis qu'il cherchait simplement un peu de réconfort. Malgré tout, j'espérais qu'il envisagerait quelques bouleversements pour remédier à son quotidien morose, ce quotidien qui ne le rendait pas heureux, et ce, bien que le changement semblât lui faire peur.
Mes inquiétudes ne rimaient peut-être à rien. Après tout, je n'étais pas sûr de le croiser une nouvelle fois. Et même si l'on se croisait encore, je n'étais pas bien certain qu'il voulût m'adresser la parole.
Cette conversation m'avait complètement retourné. J'avais entendu des paroles qui décrivaient le malheur d'un homme et je n'avais rien pu y faire. Je n'étais plus vraiment d'humeur à sortir et c'était ce qui m'avait conforté, d'ailleurs, à profiter de la tranquillité de mon appartement pour quelques semaines durant. J'avais lu trois livres et vidé une jarre de thé. Tous les soirs, j'avais lu jusqu'à ce que le sommeil ne m'efforçât à m'en retourner dans ma chambre.
C'était un samedi soir. Je venais de commencer mon quatrième livre. Mes yeux s'efforçaient de suivre les lignes de cet ouvrage, et c'est alors que je fus perturbé dans le déroulé du premier chapitre. Quelqu'un venait de sonner à ma porte. J'avais patienté un peu. La sonnette retentit une seconde fois. Agacé, je déposai mon livre sur le fauteuil avant de me rendre à l'entrée. J'appuyai sur le bouton de l'interphone.
— Oui ? dis-je.
Un silence, puis un reniflement. Un raclement de gorge. J'avais cru à un canular.
— C'est pour quoi ? insistai-je.
— Bonsoir, Yoongi. C'est... C'est Jungkook.
Je lâchai un soupir, et suite à une brève hésitation, j'appuyai finalement sur le bouton qui lui permis l'accès. J'avais attendu une minute ou deux avant que trois coups ne fussent émis contre ma porte. J'ouvris sans plus attendre et croisai les bras. Devant moi se dressait la silhouette de Jungkook.
Ses cheveux et son costume bleu marine étaient trempés. Ses épaules étaient avachies, sa tête baissée. Il était pourtant plus grand que moi, mais il semblait là tout rachitique et honteux, comme ces enfants dont le ballon venait d'atterrir de l'autre côté de la clôture et qui attendaient de se faire gronder.
— Je peux savoir ce que tu fais là ?
Il s'essuya négligemment le visage. Je n'avais su dire s'il s'agissait en fait de larmes ou bien de gouttes de pluie. Il m'adressa un regard ainsi qu'un léger sourire forcé.
— Tu n'es pas content de me voir ?
— Disons que c'est plutôt inattendu. Je n'aurais pas pensé me retrouver une nouvelle fois en face de toi. Il t'est arrivé quelque chose ?
VOUS LISEZ
𝐥𝐨𝐬𝐭 𝑠𝑢𝑘𝑜𝑜𝑘
Fiksi Penggemar« Donc, si je résume la situation, à seulement vingt-sept ans, tu vis avec la femme avec qui tu as eu une fille, tu es bientôt le directeur d'une grande entreprise, et malgré tout, tu ne penses pas avoir mieux à faire que de te laisser entraîner dan...