Sortilège 5

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Sortilège 5.

Le veritaserum faisait effet et Severus ne pouvait pas retenir ses mots.

— Révéler la prophétie de Trelawney au Seigneur des Ténèbres, entraînant ainsi la mort de tes parents, était sans doute une chose horrible à faire.

Mais à cette époque, il ignorait encore tout...

Potter fut choqué. Il ne s'attendait pas à cette réponse. Severus avait été contraint de tuer des tas de personnes et, malgré tout, ce qui lui avait été le plus horrible était cette stupide prophétie.

— Je croyais que vous détestiez mon père. C'est le cas, non ?

— Je le détestais, admit Severus, je l'ai longtemps détesté. Votre père était une brute, Potter, mais j'aimais plus Lily que je ne détestais James.

Se rendant compte de ce qu'il était en train de dire, le professeur fronça les sourcils avec colère.

— Potter ! rugit-il. Qu'avez-vous fait ?

Il était Maître des Potions, il savait quand quelque chose clochait chez-lui. Il se pencha sur Harry et l'attrapa par le collet.

— Parlez ! exigea-t-il, les lèvres serrées.

Le sorcier paraissait s'étouffer avec sa propre colère. Le futur Auror toussota, tentant de respirer malgré la poigne du professeur. Leur visage étaient réellement proches l'un de l'autre, leur souffle se mélangeant.

— Lâchez-moi, d'abord.

— Pas avant que vous m'ayez dit ce que vous avez fait !

— Veritaserum, s'étouffa Harry.

Severus le lâcha brusquement et se recula de quelques pas, furieux.

— Sortez d'ici, Potter ! s'exclama-t-il avec fureur. Tout de suite ! Que je ne vous revois pas : ne revenez plus !

L'homme serra sa baguette dans sa main, menaçant son étudiant particulier de sa pointe. Nullement effrayé par son professeur (qui le serait après avoir affronté Voldemort lui-même dans un combat singulier ?), Harry se leva doucement da la chaise.

— Vous voulez vraiment que je ne revienne plus jamais ? Me détestez-vous réellement ?

— Je ne vous déteste pas, Potter, j'ai juré de vous protéger. Je ne trahirais cette promesse faite à Lily pour rien au monde, même si cela me contraint à vous supporter, vous et votre incompétence en potion, et à vous donner des leçons particulières. Je n'aurais pas passé autant de temps dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, obéissant aveuglément aux ordres des Dumbledore et endurant les pires supplices que l'on puisse imaginer, si ça n'avait pas été de votre protection. Bien sûr, les choses auraient été plus faciles si vous ne ressembliez pas autant à James Potter, éternel souvenir me tourmentant.

Severus serra les lèvres comme pour empêcher les mots de filer, mais la vérité lui échappait sans contrôle. Il ferma les poings et trembla de colère.

Harry resta figé quelques secondes sous la surprise des révélations. Il savait que Snape avait fait de nombreux sacrifices et que, encore aujourd'hui, il était fidèle à Lily Evans, mais il ne se doutait pas de tout ce que l'homme avait pu faire pour sa protection. Severus ne le détestait peut-être pas complètement, après tout.

— Professeur..., murmura-t-il.

— Sortez d'ici ! répéta l'intéressé en s'appuyant sur la table, frappé par sa propre vérité.

Mais le sorcier ne bougea pas. Il avait une nouvelle question sur le bout de la langue.

— Combien de temps dure les effets du veritaserum ?

— Dix heures.

Le plus jeune se mordit la lèvre. D'accord, il devait avouer qu'il pensait que les effets duraient moins longtemps que ça.

— Allez-vous en, maintenant, vous et votre... curiosité !

— Ce n'est pas... dangereux d'être tout seul sous les effets du veritaserum ?

— Ce qui est dangereux, c'est d'être en présence de personnes qui abusent de vous et de votre état ! Si vous partez, je devrais être tranquille. Je ne prévois pas recevoir d'autres visiteurs aujourd'hui.

— Et si vous receviez un visiteur inattendu ? s'enquit tout de même Harry.

— Personne ne vient me visiter de manière inattendue, Potter, je n'ai pas votre « célébrité ». Or, si ce venait tout de même à arriver, je serais sans doute dans le pétrin.

Severus avait envie de se frapper pour son honnêteté. Il essayait par tous les moyens de se débarrasser de Potter, mais le veritaserum semblait vouloir tout le contraire !

— Dans ce cas, je resterai avec vous, professeur. Je partirai quand les effets s'amenuiseront.

— Vous pouvez aussi partir tout de suite, rétorqua-t-il, crispé.

— Je ne vous dérangerai pas.

L'homme secoua la tête et fronça les sourcils.

— Votre présence m'importune.

Harry ne se laissa pas impressionner.

— Je peux vous aider avec les potions.

— Vous êtes nul en potions.

— Je m'améliore.

— Je vous ferai payer ça, Potter, je vous en fait la promesse et vous savez comment je suis avec les promesses...

Severus respectait toujours sa parole. Il n'avait jamais trahi la promesse faite à Lily, pas plus qu'il n'avait été infidèle au serment inviolable de Narcissa ou qu'il n'avait trompé la confiance d'Albus. Comprenant qu'il ne ferait pas changer ce maudit Harry Potter d'avis et qu'il n'était pas exactement en état de le jeter dehors comme il l'aurait autrement fait, il se détourna en faisant voler les pans de sa robe et sortit de la pièce pour monter les escaliers menant au premier étage. Il espérait que le jeune sorcier ne le suivrait pas. Il avait déjà, auparavant, imposé des limites quant aux pièces et territoires qui étaient accessibles à Potter au manoir. Le premier étage, de même que tous les autres, n'était pas inclus.

— Vous ne m'avez jamais invité à monter, dit Harry depuis le bas des marches.

— Parce que je ne voulais pas ! Il n'y a rien à voir ! Partez ! cria Severus pour se faire entendre.

— Est-ce que je peux monter ?

— Bien sûr que vous pouvez. Vous avez des jambes.

Foutu veritaserum ! Si, en plus, Potter se mettait à jouer sur les mots !

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Harry a réussi a bien énervé Severus ! Que réserve la suite de l'histoire ? Dans tous les cas, un Snape sous l'emprise du veritaserum, ça a l'air amusant !

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Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant