Sortilège 17

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Sortilège 17.

— Potter, vous croyez qu'après autant d'années à avoir espionné le Seigneur des Ténèbres, je ne remarquerais pas un espion dans ma boutique ?

Severus se retourna au même moment pour voir Harry sortir de l'ombre, debout dans un coin de son arrière-boutique.

— Je ne comptais pas vous espionner ni me cacher. Vous êtes toujours un connard paranoïaque, à ce que je vois.

Il faisait référence à cette manie qu'avait Severus de toujours surveiller les portes et les issues, de se mettre dos au mur.

— Que faites-vous ici ?

— Disons qu'entendre votre voix dans ma tête a, en quelques sortes, ruiné mes rencards.

Severus eut un rictus.

— J'en suis heureux.

Après ce foutu sortilège d'allégeance, n'importe quoi susceptible d'ennuyer Potter était le bienvenu.

— Je n'en doute pas. De toute façon, ils étaient exaspérants. Il n'y a même plus le défi de la séduction. Ils me donnent cette impression que je n'aurais qu'à leur demander et ils baiseraient mes pieds.

— Ils me donnaient la même impression, assura Snape avec une grimace. Vous ne méritez vraiment pas toute cette attention, vraiment : êtes-vous si extraordinaire que ça ?

— La Gazette du Sorcier semble le penser.

Pourtant, Harry estimait le courage de Severus et les actes de bravoures incommensurables qu'il avait faits pendant la guerre bien plus honorables que les siens. L'homme avait tout sacrifié pour la cause : sa réputation, ses amis... Tout. À côté, le jeune Auror n'avait pas perdu grand-chose.

— C'est pour ça que j'aime passer du temps avec vous.

Severus manqua de s'étouffer suite à cette affirmation :

— Je vous demande pardon ?

— Vous êtes bien le seul à ne pas éprouver de reconnaissance pour mes actes et à ne pas me considérer comme un héros. C'est quelque peu... rafraîchissant.

Être avec Severus lui apportait une certaine normalité qui était le bienvenu.

— Vraiment, ce n'est rien, se moqua Snape. Vous êtes tordu, Potter, vous devriez vous intéresser aux gens prêts à s'ouvrir les veines pour vous, pas à ceux qui s'en fichent complètement.

Il s'incluait, bien évidemment, dans cette affirmation.

— C'est sûrement mon esprit de contradiction ou mon sens du défi.

Harry marqua une pause. Il fit courir ses doigts sur une des tables de travail, parcourant l'atelier de potions du regard.

— C'est donc ici que vous vous cachiez ? Vous êtes parti si vite de Grimmauld Square que je me demandais si quelque chose n'était pas arrivé.

— Je ne me cache pas : je travaille, répondit-il sèchement.

— Maintenant, je vais savoir où vous trouver, puisque vous n'avez pas daigné laisser votre adresse.

— Pour quelle obscure raison auriez-vous voulu mon adresse, Potter ?

— Au cas où. Je suppose que je n'ai pas à vous rappeler que nous sommes quelque peu liés maintenant.

— Vos pensées dans ma tête en sont un rappel bien assez constant, répliqua le Maître de Potion, glacial. Est-ce tout ce que vous vouliez : connaître ma boutique et me faire perdre de mon précieux temps ?

Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant