Sortilège 33

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Sortilège 33.

Harry n'attendit pas d'obtenir la permission de Severus. Il plaqua le Maître des potions contre sa table de travail, le poussant à l'intérieur du laboratoire, dont il referma la porte derrière eux.

— Que faites-vous ? Potter ! Ce n'est ni l'endroit ni le moment...

L'Auror murmura une formule et, du bout de sa baguette, surgirent des lianes qui vinrent s'enrouler autour des poignets de l'ancien professeur, l'immobilisant.

— Détendez-vous, ça vous fera du bien. Vous êtes tellement tendu.

Surpris par le sortilège qu'il n'avait pas vu venir, Severus se débattit tant bien que mal en tirant sur les lianes magiques.

— Détachez-moi immédiatement, Potter ! J'exige que vous cessiez cette mascarade !

Harry parut hésiter un instant – redevenant l'adolescent incertain qu'il avait été face au cruel et dur professeur Snape à son arrivée à Poudlard –, mais ça ne dura pas assez longtemps pour qu'il s'interrompe complètement. La maîtrise, le pouvoir, qu'il pouvait avoir sur Severus avait quelque chose de plus excitant que le meilleur des aphrodisiaques que l'ancien enseignant pourrait concocter dans son laboratoire.

— Est-ce vraiment ce que vous voulez, Severus ? J'ai vu ce que vous avez fait boire à ce pauvre Albert... ne me désirez-vous donc pas ?

Les joues de Snape se colorèrent d'embarras et de colère.

— Comment... osez-vous ! Potter !

Il lui était impossible de nier.

— Je ne fais que présenter des faits. N'aimez-vous donc pas les faits ? Je crois que vous êtes un homme de faits et de vérité. Si vous reprenez les mêmes ingrédients avec les mêmes quantités, le résultat, la potion, sera toujours identique. Le fait est, ici, que vous ne parvenez pas à m'oublier, mais que vous avez un peu de mal à l'accepter, alors vous vous êtes rabattu sur un prostitué.

Severus manqua de s'étouffer.

— Je n'ai pas aimé ça, poursuivit Potter en fronçant les sourcils, à vrai dire... je crois même que j'étais... jaloux. C'est insensé, non ? Moi, le sorcier le plus célèbre de ma génération, le Golden boy, jaloux parce que mon ancien professeur de potions bien plus âgé que moi s'envoie en l'air avec quelqu'un d'autre !

Snape baissa le regard.

— Vous avez toujours été insensé, Potter, ne put-il s'empêcher de dire sur un ton un peu plus bas et un peu moins bien assuré qu'à l'habitude.

Le jeune sorcier haussa les épaules.

— Peut-être bien, mais il semblerait que j'ai jeté mon dévolu sur vous et, sauf erreur de ma part, cela me semble réciproque. Peut-être êtes-vous tout aussi insensé que moi, Severus, mais qui vous en blâmerait ?

La main d'Harry glissa le long du bras du maître des potions, ses doigts effleurant, caressant, la marque du griffon encrée dans sa chair. La Marque... C'était peut-être à cause d'elle que tout cela arrivait. Si elle n'avait pas été essentielle pour sauver Snape, ils n'en seraient sans doute pas là... Pourtant, Potter n'aurait pas voulu être ailleurs. Il ne regrettait rien. Secrètement, il espérait que Severus soit dans le même cas. Même si l'orgueil et la froideur de l'homme ne lui permettrait sans doute pas de l'admettre.

— Si vous me dites « non », j'arrêterai, rajouta le Survivant, mais si vous ne dites rien... Même si vous ne m'avez pas attendu, je réclamerai le dû qui est mien.

Les lèvres du Prince de Sang-mêlé demeurèrent obstinément closes. Harry le prit pour un consentement. Il agita sa baguette, puis les nombreux boutons de la robe de son vis-à-vis se détachèrent, les pans de tissus s'écartèrent ou tombèrent, dévoilant le torse viril – où sillonnait une légère toison brune – qui plaisait tant au Golden boy. Potter suivit avec avidité des yeux la ligne de poils fins qui passait sous le nombril pour disparaître à la ligne du pantalon de toile noire. Le sorcier usa de ses doigts pour défaire les trois boutons du pantalon en question, s'employant à faire durer le suspense.

Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant