Sortilège 20

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Sortilège 20.

Harry était resté scotché après avoir terminé sa petite affaire avec les jumeaux. Il avait eu un des meilleurs orgasmes de sa vie, là n'était pas le point. Or, des flashs de Snape en train de se faire plaisir lui étaient parvenus, comme des éclairs, dans sa tête, clairs et rapides. Il n'était pas certain à 100% de ce qu'il avait vu, mais tout portait à croire en ce sens. Alors, Severus s'était vraiment... ? Au même moment où il, lui-même... ? Il avait du mal à le croire et pourtant.

Allongé sur son lit à Grimmauld Square, il repensa aux événements de la journée en se disant que c'était quand même plutôt exceptionnel. Surtout en ce qui concernait Snape, encore plus que les jumeaux. Il avait mille questions à poser à Severus ! Après tout, peut-être que l'homme s'était rendu à l'évidence qu'il valait mieux qu'ils synchronisent leurs activités sexuelles pour éviter d'embêter l'autre. Même si cela paraissait peu probable aux yeux d'Harry...

Le lendemain, comme Ron l'avait regardé avec une allure un peu bizarre tout le reste de la soirée, il décida de lui donner rendez-vous pour lui avouer son petit secret. Il se rendit là où vivait son couple d'amis et, pendant qu'Hermione était partie faire les courses, il s'assit près du rouquin et lui déballa son sac.

Lorsqu'il eut fini, Ron demeura muet de longues secondes, complètement bouche-bée. Puis, il passa par différents stades émotionnels : la stupeur, la perplexité, la réalisation, puis le dégoût.

— Snape ? Le Severus Snape ?

— Tu en connais plusieurs, peut-être ?

— Tu dois être en train de me faire une blague ! Est-ce qu'on est déjà le premier avril ?

Juste pour être certain, le roux jeta un œil au calendrier magique suspendu sur le mur de la cuisine.

— Je suis sérieux, Ron, dit Harry calmement en levant les yeux. Je n'avais pas le choix ; je lui devais bien cela après tous les sacrifices qu'il a fait pour l'Ordre, pour Dumbledore, pour ma mère et... même pour moi.

— Mais... c'est la chauve-souris ! Tu te souviens, quand même, n'est-ce pas ? On parle bien du mec qui t'a humilié dès ta première journée à Poudlard et qui ta collé retenue sur retenue pendant toute ta scolarité !

— Il devait tenir son rôle d'agent double, tenta-t-il de défendre Snape avant même de s'en rendre compte. Bon, c'est vrai qu'il est un peu bougon de temps à autre...

Ron haussa un sourcil.

— Un peu ?

— Bon, d'accord : il est tout le temps renfrogné et de mauvaise humeur, mais je t'assure qu'il n'est pas aussi horrible que tu le crois.

— Je demande à voir.

— Oh, je suis sûr que tu en auras l'occasion. En ce moment, j'imagine qu'il doit être un peu énervé contre moi après la nuit dernière, mais avec le lien... tu sais... on se reverra forcément et sûrement plus tôt qu'on ne le pense. Ce serait idiot de penser que l'on puisse invoquer ce genre d'allégeance pour s'éviter durant le restant de nos vies. Ce type de magie ne fonctionne pas comme ça. Hermione pourra te le confirmer quand elle reviendra.

Son ami se mordit la lèvre.

— Et moi qui pensais être débarrassé définitivement de Snape !

Harry sourit avec amusement.

— C'est drôle : il a dit la même chose à propos de moi. Vous avez peut-être plus de points communs que vous ne le pensez !

Ron éclata de rire.

— Ouais, c'est ça : cours toujours !

Le jeune Auror joignit son rire à celui de son ami de longue date.

— Pourquoi faut-il toujours qu'il t'arrive des trucs aussi tordus et improbables ? questionna tout de même Ron, une fois son esclaffement passé.

— Je me pose la même question depuis que j'ai douze ans, avoua-t-il en blaguant, il faut croire que j'attire les problèmes.

— Un véritable aimant ! plaisanta le rouquin. Tout te tombe toujours dessus ; c'est presque effrayant !

Ron marqua une pause, puis reprenant un air plus sérieux, il enchaîna :

— Alors... comment ça se passe avec Snape ? Concrètement, je veux dire...

— Eh bien, disons qu'il y avait un truc que nous n'avions pas prévu. Disons que nous partageons, sur une base irrégulière, les pensées l'un de l'autre...

— Quoi ? manqua de s'étouffer son interlocuteur.

— Oui... nous n'y avions pas pensé, mais c'est plutôt logique, sachant que nous avons utilisé le même type de magie que Voldemort pour la Marque des ténèbres et que c'était de cette manière qu'il parvenait à convoquer les mangemorts à son service, à les appeler. C'est pour ça que je te disais que Snape était sûrement furieux pour hier, quand je suis partie avec les jumeaux et que j'ai fait ma petite affaire. Il m'avait interdit de le faire, sachant qu'il en percevrait sûrement des flashs ou des sensations... Mais nous nous sommes un peu... disputés et je n'en ai fait qu'à ma tête. Heureusement, le partage de pensées à l'air de baisser en intensité plus nous passons du temps à part.

— Y a-t-il déjà eu un moment, Harry, où tu aies écouté les règles ?

Le Golden Boy secoua la tête, amusé.

— Surtout pas venant de Snape ! Même s'il me pinçait toujours quand je sortais des dortoirs après le couvre-feu, à Poudlard...

— Du coup... tu penses... tu crois qu'il t'a peut-être un peu vu avoir du sexe avec les jumeaux ?

Ron blêmit un peu à cette pensée qui l'horripilait.

— Ce ne serait pas impossible...

— Par Merlin ! Je ne sais pas comment tu fais pour garder ton calme ! Si je savais que Snape pouvait observer mes moments d'intimité avec 'Mione je deviendrais fou ! Ce n'est pas n'importe qui, c'est Snape, quoi, Snape !

Leur professeur glacial et méchant qui ressemblait à une chauve-souris graisseuse !

— Je n'en suis pas certain, mais je crois qu'il a profité du moment pour se faire plaisir aussi, donc ce n'est pas bien grave ; nous sommes quittes, je présume. Je ne vais pas mettre une croix définitive sur ma vie sexuelle pour faire plaisir à Snape à cause de ce lien ! Je lui ai sauvé la vie : je ne vais pas me priver en plus !

Ron devint encore plus blanc.

— J'ai de la difficulté à m'imaginer Snape dans n'importe quel contexte sexuel, avoua-t-il en frissonnant.

Harry resta pensif quelques secondes. Il repensa à cette image de la dernière fois à propos de Severus et de se que cachaient toutes ces épaisseurs de robes noires.

— Je ne sais pas... Tu te souviens de cette discussion que nous avions eu dans le dortoir de Gryffondor, un soir, avec Neville ? Nous parlions de nos professeurs et de ceux qui seraient les plus baisables. Même si, à l'époque, c'était davantage une plaisanterie, j'ai encore cette curiosité – peut-être un peu mal placée – à propos de Snape. Il est tellement froid et mystérieux que je me demande bien de quoi il pourrait avoir l'air au moment de l'orgasme...

— Harry ! s'indigna Ron avec dégoût.

L'intéressé se mit à rire, pensant qu'il devrait choquer son ami plus souvent : les réactions de ce dernier étaient hilarantes !

Harry jeta un œil à sa montre à gousset et réalisa qu'il était plus que le temps pour lui de partir.

— Bon, je dois te laisser, Ron, j'ai un rendez-vous au Ministère cet après-midi à propos d'une nouvelle mission.

— Oh, d'accord, bah c'était chouette de te voir, Harry. Tiens-moi au courant de cette histoire avec la chauve-souris.

Il se releva et salua le rouquin une dernière fois avant de transplaner.

Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant