numéro sept - kylian mbappé

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❦ pdv vana

à kylian :
  je peux venir te voir ? c'est important

de kylian :
non j'suis occupé

à kylian :
t'es où ? s'il te plait j'ai besoin de toi

kylian ?

??????

Je fixe tant bien que mal mes derniers messages, ma vue brouillée par mes larmes, et je comprends vite qu'il ne me répondra pas. Il m'abandonne quand j'ai le plus besoin de lui, et au fond je savais très bien que ça allait finir comme ça un jour ou l'autre alors je sais même pas pourquoi je suis déçue.

à kylian :
j'te déteste

Je laisse tomber mon téléphone après l'avoir éteint et me pose par terre le temps de reprendre une respiration normale et que mes larmes cessent de couler, ce qu'elles n'ont visiblement pas l'intention de faire. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi mal, tout ce dont j'avais besoin c'était d'aller voir Kylian et juste le prendre dans mes bras car je me sens en sécurité à ses côtés mais il n'est même pas là pour moi.

Je ne prends pas la peine de me remaquiller et je m'empresse d'enfiler un gros sweat, je mets ma veste par dessus et rabats ma capuche sur ma tête avant de sortir de ma chambre et me diriger vers la porte d'entrée.

- Tu vas encore rejoindre Kylian en soum ? demande mon frère du salon.

Je l'ignore et ouvre la porte de chez moi, je descends les escaliers à toute vitesse et sors de mon immeuble. Je me mets à marcher tranquillement dans les rues de Paris sans destination précise, il est bientôt minuit et je viens de passer une journée horrible.

J'ai vraiment reçu une claque en plein visage concernant Jordan, je voulais me persuader qu'il pouvait changer, et je voulais l'aider à devenir une meilleure personne mais je vois bien que c'est peine perdue. Tout ce qu'il sait faire c'est me faire du mal et on dirait bien qu'il peut développer des centaines de manières différentes de le faire. Des larmes dévalent mes joues encore une fois juste à cette pensée, et je ne sais même plus si je pleure à cause de lui ou parce que Kylian n'est pas là pour me remonter le moral, sûrement les deux.

Si j'arrive à me mettre dans cet état juste parce qu'il est pas là pour moi quand j'en ai besoin, ça en dit long sur ce que je ressens pour lui. Mes sentiments pour lui sont tellement forts au bout de peu de temps que j'ai peur de leur développement, j'ai peur de ne pas savoir gérer, surtout si Jordan est toujours sur mon dos.

J'ai besoin d'avancer dans ma vie et je sais ce qu'il me reste à faire. J'ai comme l'impression d'être coincée entre deux pages de ma vie, l'une où tout s'annonce bien et qui n'attend qu'à se développer et l'autre où c'est le chaos complet. Il me reste plus qu'à tourner l'une d'entre elles pour de bon et je sais que je peux y arriver si j'essaie vraiment, peu importe la difficulté.

Il est minuit passé quand je m'assieds sur un banc vide en pleine rue, je suis des yeux le peu de voitures qui passent, mon regard est dans le vide et les larmes ont séché sur mes joues rougies par la température d'hiver. Je suis perdue dans mes pensées, j'ai constamment envie de pleurer, j'ai un trop plein d'émotions différentes qui se mélangent et j'arrive vraiment plus à contrôler. J'arrive même plus à savoir si c'est moi qui prends trop les choses à coeur et qui les rends compliquées ou si elles le sont vraiment.

- Pourquoi t'es toute seule ma belle ?

Je tourne ma tête vers la voix qui vient de prononcer cette phrase. Je découvre deux jeunes garçons derrière mon banc qui s'approchent de moi. Je ne réponds pas et continue de regarder droit devant moi en pensant que ça les ferait partir, mais je comprends vite que je me suis trompée quand je les sens s'asseoir sur le banc, un à ma droite et l'autre à ma gauche.

- Réponds quand on te parle, dit le deuxième.

- Je suis pas d'humeur, laissez moi, j'arrive à murmurer.

Je me lève d'un coup pour m'en aller mais je me fais retenir par le poignet. Mon coeur se met à battre plus vite d'un coup et je me mets à respirer beaucoup plus irrégulièrement. Pas maintenant, je vous en supplie.

J'arrive à me dégager violemment et je m'apprête à courir mais l'autre me rattrape par le bras cette fois. Il me retire ma capuche et plisse les yeux en me fixant.

- C'est qu'elle est mignonne en plus, dit-il à l'intention de son pote.

Je ferme les yeux en soufflant et réfléchis à une solution pour réussir à le frapper afin de m'échapper sans que son collègue puisse mettre la main sur moi.

- Vas-y laisse la, dit l'autre, je suis plus chaud là, imagine c'est ta petite reus.

- Moi j'veux juste discuter, tranquille on parle.

Il s'apprête à mettre sa main sur ma joue mais je recule subitement ma tête, il parait d'abord surpris puis il resserre son étreinte autour de mon bras.

- Elle tremble wesh, remarque le deuxième. Vas-y laisse tomber tes conneries la pauvre, on va rien te faire hein, tranquille.

Je fronce les sourcils et mes larmes menacent de tomber pour la énième fois aujourd'hui, et je me demande directement ce que j'ai fait pour mériter ça.

- Laissez moi tranquille alors, j'arrive à formuler.

Celui qui me tenait le bras me lâche et met ses mains en évidence devant mon visage. Je fais doucement quelques pas en arrière et quand j'arrive suffisamment loin d'eux, je me mets à courir de toutes mes forces.

Une fois arrivée dans une autre rue, assez loin de celle où j'étais quelques minutes avant, je m'appuie contre un mur pour reprendre ma respiration. J'éclate en sanglot en mettant mes mains sur mon visage.

Plus de peur que de mal mais je sens encore mes mains trembler, et je peux pas m'empêcher de détester Kylian à ce moment là, même si rien de tout ça n'est de sa faute. Mais parce que je sais que s'il m'avait répondu, je serais avec lui en ce moment même et c'est la seule chose dont j'avais besoin. Pourtant c'est pas le cas.

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