De Paris à Turin - A. Rabiot ✔️

Chapitre 4 - Annonce ✔️

Le 19 novembre 2018

Adrien Rabiot

Je me réveille, le bras d'Amélie posé sur mon torse, sa tête enfouie dans mon cou. Je tends la main pour attraper mon téléphone sur la table de nuit. L'écran affiche dix neuf heure. J'ignore les dix apples manqués de ma mère. Nous nous sommes endormis après s'être retrouvés. Je profite de cet instant paisible, pour admirer ma fiancée. Je lui caresse tendrement le visage. Elle se réveille doucement, ses yeux s'ouvre difficilement.

- Je crois bien que nous nous sommes endormis, lui fais-je remarquer.

Je replace une mèche de ses cheveux lui cachant le visage.

- Oui, je crois bien aussi. Elle me sourit, de son sourire qui me fait craquer Quelle heure est-il ?

- Dix-neuf heure. Son estomac gargouille. Je crois bien que quelqu'un a faim.

- Je dois manger pour deux maintenant. Elle pose une main sur son ventre.

Je souris béatement Je l'enlace et lui embrasse le bout du nez. L'idée d'être père me fait peur mais en même temps je suis impatient de voir mon enfant pour la première fois. Elle se retire de mon étreinte et se lève. Je décide d'en faire de même. Je récupère mes vêtements qui traînent au sol et les enfile. La porte de la chambre ouverte, je sens les odeurs du repas que Marie prépare.

Les parents d'Amélie m'ont toujours accepté. Notre relation n'a jamais été critiqué ou empêché par ces derniers. Lorsque nous avons voulu emménager ensemble à notre majorité, ils nous ont soutenus. Contrairement aux jeunes de notre âge, le problème de louer ou acheter un appartement ne se posait pas. Cela faisait un an que j'avais signé pro au PSG et donc un salaire suffisait pour n'importe quel logement dans Paris. Bien sûr Amélie voulait participer aux frais. Sa famille l'a toujours épaulé dans ses choix, chose qui de mon coté n'a pas été le cas. Depuis mon plus jeune âge et surtout depuis que j'aspirais à être footballeur, ma mère gère ma vie. Elle oriente ma carrière, me disant que telle décision convient mieux qu'une autre. Je n'ai que très peu de libre arbitre dans mes choix.

Lorsque je suis passé footballeur professionnel, jamais ils n'ont fait allusion à l'argent que je gagne ou bien m'ont demandé de leur payer quelque chose, c'est plutôt eux qui nous offre de beaux cadeaux pendant les fêtes.

C'est pour ça que je ne comprends pas le comportement de ma mère envers Amélie et sa famille. Elle n'a jamais voulu devenir célèbre, ou profiter de ma notoriété pour gagner de l'argent. D'ailleurs les journalistes ne savent même pas que je suis fiancé depuis des années. Pour eux je suis l'éternel célibataire, fils à sa maman, dont le cordon n'a jamais été coupé.

- Enfin réveillés vous deux !, nous lance la mère d'Amélie, alors que nous descendons les escaliers.

- Oui, après avoir discuté un long moment on s'est endormi, se justifie ma petite amie.

- Ouais et après vous avez joué au Scrabble, c'est ça. Marie tourne le dos et part en rigolant.

Je deviens rouge pivoine. C'est gênant comme situation. Amélie, quant à elle rigole à la blague de sa mère.

J'enfile ma veste et me dirige vers la terrasse pour appeler ma mère. Mon téléphone ne cesse pas de vibrer dans ma poche, m'exaspérant au plus haut point. Je sais que je vais avoir du mal à ne pas m'énerver, mais il faut que ma mère comprenne que même si elle est mon agent, elle n'a pas à gérer toute ma vie, et surtout pas ma vie privée lorsqu'elle n'impacte pas ma carrière.

- Tu t'en vas déjà ?, s'attriste Amélie, au vu de mon manteau.

- Non, je vais juste rappeler ma mère. Elle n'a pas cessé de m'appeler.