6. Réalité ou simples suppositions?

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-Euh... me fit Alex, comme si j'allai lui révéler la cause de l'énervement soudain de Mathias.

-Il débloque complétement ce gamin... Je sais pas qu'est-ce que qu'il m'a pris de lui proposer de venir avec nous.

-Je suis sûr que son père c'est le directeur du magasin ou un truc du genre, et qu'il utilise son fils pour essayer de traquer les gens comme nous, qui profitons du magasin pendant les jours fermés. Et ils font tout pour essayer de nous faire fuir. Et à mon avis, il doit pas être seul, le gamin! lâcha mon frère, méfiant.

-Pff, n'importe quoi! Ils ont pas que ça à faire, quand même! rétorquai-je, railleuse.

Mais après réflexion, Alex n'avait peut-être pas tort. Cette supposition tenait en fait tout à fait debout. Cela expliquerait tous ces signes anormaux que nous aurions pu apercevoir depuis que nous sommes enfermés ici; l'homme qui retient la porte, qui prend ensuite l'ascenseur pour descendre, les soi-disant cadavres dans la chambre froide, le mannequin qui semblait bouger et pour finir ce garçon, qui se disait coincé ici, à mourir de faim, alors qu'il se trouvait au beau milieu de la nourriture. Et puis, son sale caractère devait sûrement venir de son père; c'est bien connu, tous les enfants de directeurs sont capricieux et insupportables.

-Ouais finalement, t'as raison, approuvai-je après un moment.

-Quoi?

-Quand tu disais que Mathias était le fils du directeur. En y repensant, tout colle! Alors, crois-moi, je vais pas me laisser faire!

Alex rigola, comme si il doutait de mon caractère "rebelle". À vrai dire, ce petit m'avait tellement énervée, que je ne voyais pas pourquoi je croirais aux mensonges qu'il disait.

-Clara? Comment ça se fait qu'il soit aussi maigre alors? Il devrait quand même pouvoir se nourrir correctement, non? me demanda alors mon frère.

-Bah oui, mais soit il est maigre de nature, soit ils lui mettent du maquillage pour faire ressortir ses traits. J'ai vu ça une fois dans un film, ça donnait vachement bien!

-Mais ça se verrait quand même s'il était gros!

-Bah alors ça doit être la première possibilité, et puis regarde la crise qu'il a fait pour avoir son paquet de chips! Non, non, crois-moi. Tout ça, c'est un coup monté!

Il me regarda un moment puis sembla satisfait de ma réponse et finit par me sourire.

Sans nouvelle de Mathias, on décida d'entamer le paquet de chips, ainsi que deux cannettes de soda. C'était un véritable bonheur de enfin pouvoir manger cette nourriture, dont on avait été privés pendant si longtemps. Et ce n'était pas ce directeur qui allait nous en empêcher!

Le ventre rempli, on décida de ne pas rester éveillés plus longtemps, car la fatigue se faisait sentir. En regardant mon portable je vis qu'il était déjà plus de minuit. On alla donc s'installer confortablement entre nos couvertures, et comme à notre habitude, on se prit dans les bras pour s'endormir.

Mais malgré moi, je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Toute cette journée si riche en émotions, sûrement trop justement, repassait en boucle dans ma tête. J'étais heureuse, car j'avais enfin accompli mon rêve de pouvoir passer une journée dans un magasin. Mais comme toujours, il fallait bien l'événement qui viendrait tout gâcher, pour ne pas me permettre d'être totalement heureuse. Oui, ce petit gamin de sept ans avait réussi à me rendre mécontente. D'ailleurs où était-il passé? Après plus d'une heure de recherche, il aurait quand même dû trouver ses chips. Ou alors, s'était-il enfui, en pensant que son petit plan ne fonctionnerait pas avec nous?

À cause de toutes ces questions, je ne fis que somnoler durant toute la nuit. Je haïssais ce genre de nuits. Mais je haïssais par-dessus tout me faire réveiller brusquement. Je fus effectivement tirée de mon léger sommeil par un bruit horriblement désagréable. Pensant que ce n'était que le fruit de mon imagination, je m'apprêtai à me rendormir. Lorsque tout à coup, je l'entendis à nouveau. Non je n'avais pas rêvé. Et si je ne trompais pas, ce bruit ressemblait furieusement à un cri. À un cri d'enfant.

Fashion VictimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant