Plus on avance, plus je me demande si cette meuf n'est pas apparue de nulle part. Genre si elle s'est pas téléportée ou une connerie du genre. Ou si elle n'est pas juste une hallucination qu'Harry et moi avons en commun à cause de ce tunnel, comme à cause d'un sortilège -ou peu importe le nom qu'Harry lui donnerait-. Ça m'étonnerait pas. Plus rien ne peut m'étonner. En théorie. Après avoir manqué de me faire décapiter par un bout de meuble volant lorsque qu'Harry a pété un câble chez lui, après avoir appris tout un tas de truc sur l'existence d'un univers parallèle dont je ne soupçonnais même pas l'existence dans le plus fou de mes rêves, après être passé d'un monde à un autre, après avoir failli me faire cuire comme un dindon par un membre de la famille d'Harry, après avoir fui, après m'être caché de je-ne-sais-pas-qui-ou-quoi dans un bunker, après avoir expérimenté tout un tas de truc qu'on voit que dans les films, après avoir failli frôler la mort d'une chute dans le vide, après m'être fait rattraper par des lianes qu'Harry a lancé -ou peu-importe-comment-il-appellerait-ça-, après être rentré dans un tunnel super sombre qui n'avait rien à faire ici, après avoir éclairé le chemin avec des machins qui volent et qui nous suivent, et après avoir croisé un membre de la famille d'Harry -encore- dans un endroit totalement improbable et à un moment encore plus improbable, rien -et je dis bien RIEN- ne peut me surprendre désormais.
Puis, en marchant, je remarque qu'il n'y a que nos lumières à Harry et moi, la Rosalie -j'vais l'appeler "L'Hallucination" parce que je suis pas encore sûr qu'elle existe, et en plus je lui fais pas confiance- a l'air d'être venue dans le noir. Ce qui me laisse à encore plus penser qu'elle n'est pas réelle -ou en tout cas très cheloue-. Alors soit elle connait ces tunnels par cœur -auquel cas, ça serait super bizarre parce que ça voudrait dire qu'elle vient se balader dans cet endroit sordide souvent-, soit elle savait exactement comment nous trouver Dieu seul sait comment -ce qui serait encore plus bizarre parce que personne ne sait qu'on est ici- OU ALORS -mais ça je ne veux pas l'admettre- elle est juste tombée sur nous par hasard.
Elle finit par s'arrêter, et elle le fait tellement brusquement que je rentre dans le dos d'Harry, trop perdu dans mes pensées pour faire attention où on va. Je fronce les sourcils, en essayant de voir pourquoi elle s'est stoppée -si ce n'est pas pour nous égorger et laisser nos cadavres pourrir dans ces couloirs-. Elle se glisse dans une petite alcôve discrète, creusée dans le mur du tunnel, et qui cache une échelle. Non mais sérieux, on va où là ? Sans me laisser le temps de poser la question, elle grimpe et je vois Harry la suivre. Je me mords l'intérieur des joues presque à sang pour m'empêcher de lui dire que je ne le sens pas du tout et le regarde monter. Après tout, s'il la suit, c'est qu'il lui fait confiance.
J'inspire un grand coup et me lance après lui. L'échelle est tellement haute que je me demande s'il va y avoir une débouchée à la fin. Puis, j'entends un bruit -comme des gonds qui grincent- et je me reçois de la poussière sur la tête-. A noter que si la porte pour accéder à la sortie est aussi rouillée, c'est qu'elle ne doit pas venir ici très souvent, ce qui en rajoute au fait que je me méfie d'elle. De plus, si la porte est aussi rouillée, par où est-elle passée pour nous rejoindre ici ? Harry finit par ne plus être au-dessus de moi, et il tend sa main dans ma direction pour m'aider à sortir. Je la considère pendant une seconde mais préfère m'en sortir seul en m'appuyant sur le bord du trou. Bord dur et froid, soit dit en passant. En baissant les yeux, je remarque que c'est du carrelage. Je fronce les sourcils et époussète mon jean -ce qui est totalement con puisque je suis plein de terre absolument partout, mais ce geste me rassure-.
On a l'air d'être dans une véranda ou quelque chose dans le genre. Il y a de grands murs en verre -ça me rappellerait presque notre open-space au bureau-, un fauteuil, une table, et des livres. PLEIN de livres. A croire que c'est une passion pour eux. Sans un mot, elle se dirige vers une porte qui a l'air de ramener à l'intérieur d'une maison. Nous la suivons et je reste quand même assez proche d'Harry -sait-on jamais si menace il y a-.
A peine ai-je passé la porte que j'ai envie de sortir. C'est comme si l'air me manquait. Comme si la pression dans la pièce était étouffante au point que ça me fasse monter les larmes aux yeux. J'ai l'impression que même mon cœur et mes poumons se compressent dans ma cage thoracique. Je ne parviens même plus à inspirer, chaque mouvement me coûte, m'empêchant de sortir de la maison, et ma vision devient de plus en plus floue. J'ai tout juste le temps d'attraper le bras d'Harry pour me retenir avant de sentir mes jambes flancher. Il me rattrape de justesse avant que je ne m'écrase au sol et appelle Rosalie.

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Would you run ?
FanfictionIl était une fois.... Non, toutes les contes clichés commencent comme ça. Cette histoire n'est pas un conte. Elle raconte l'histoire d'un gars qui doit se battre pour survivre et récupérer quelque chose qui lui a été volé sept ans auparavant. Elle r...