Chapitre 12.

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Ah putain j'aime pas quand il fait çaaaaaaaaaaa. Lorsque mes pieds touchent à nouveau le sol, ma vue est floue et tout tangue autour de moi. Par pur réflexe, je me rattrape à la première chose qui me tombe sur la main. M'attendant à me rattraper au bras d'Harry, je sursaute lorsque je sens quelque chose de dur et.... poilu ?

-AH !

Je lâche ce sur quoi j'avais posé la main, et j'ai un mouvement de recul, mes pieds se prennent dans je-ne-sais-pas-trop-quoi-mais-je-le-déteste au sol me faisant tomber par terre.

-...Aïe...

Je me redresse en position assise et prends ma tête entre mes mains le temps de me recentrer. C'était quoi ce bordel ?! Lorsque je rouvre les yeux, ma vision est beaucoup plus nette et je vois des racines au sol. Je suppose que c'est là-dedans que mes pieds se sont embronchés. Mon regard remonte et tombe... Sur le cheval. Le cheval qu'on a laissé hier et qu'Harry avait attaché à un arbre. Ce même cheval qui se fout de moi comme de l'an 40, et qui se fout de m'avoir fait avoir la frayeur de ma vie.
Je grogne et me relève en époussetant mon jean. C'est malin, mes vêtements sont encore plus pourris maintenant. Encore heureux que j'aie fait aucun trou. Pour l'instant. Parti comme c'est parti, dans 3 heures, tout tombe en lambeaux.

-Je te hais. Je marmonne contre Harry en récupérant mon sac qui a chuté en même temps que moi.

Je te hais de me faire ce coup-là à chaque fois. Je te hais de même pas avoir essayé de me retenir. Je te hais de JAMAIS ME PREVENIR BORDEL DE CUL.

-Moi aussi. Il répond en levant les yeux au ciel pendant qu'il détache le cheval.

D'un geste souple, il grimpe sur le dos de l'animal et pose son regard sur moi, attendant probablement que je l'imite. Je jette mon sac sur mon épaule et monte -tant bien que mal- à mon tour, derrière lui. Surtout ne m'aide pas, hein. A peine ai-je le temps de m'accrocher à lui qu'il fait démarrer la bête à une vitesse qui manque de me faire tomber à la renverse. Je te hais aussi pour ça, tiens. Mes bras s'enroulent plus fermement autour de lui.

-Quand est-ce que t'as appris à monter à cheval ?
-A quel moment j't'ai dit que j'voulais faire la discussion ?
-... Jamais.
-Exactement.

Je soupire. Ça risque d'être long.

-Tu penses qu'on va en avoir pour combien de temps ?
-Louis, qu'est-ce que je viens de dire ?

Très long.

-Tu me saoules.
-Toi aussi, si t'avais pas remarqué.

TROP long.
Je soupire et décide de regarder par-dessus son épaule pour voir notre direction, mais à part des arbres et 50 nuances de vert, je ne vois rien de passionnant. Sérieux, si on avait eu une voiture, j'aurais AU MOINS pu écouter la radio, et me changer les idées avec la musique. MAIS NON, il faut que MONSIEUR se la joue Lucky Luke et décide de monter à cheval.
Je soupire encore. C'est vraiment chiant. En plus j'ai peur de chavirer et de me retrouver le cul au sol. Si je tombe, est-ce qu'il y a des chances pour qu'Harry me laisse crever comme ça ? Non... En fait, si. Si, probablement. Y'a même de très grandes chances. A cette constatation, je soupire pour la troisième fois d'affilée. Et soupirer tant de fois, me fait ENCORE soupirer. C'est un cercle vicieux.

-Arrête de soupirer, sinon j'te fais tomber et j't'abandonne là.

Merci de me confirmer encore plus ce que je venais de penser, trop aimable.

-Mais tu veux pas répondre à mes questions !
-T'en poses trop !
-Même quand j'en pose qu'une, t'y réponds pas !

Je l'entends grogner et il ralentit le cheval jusqu'à le faire totalement s'arrêter.

Would you run ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant