Recueil d'OS

Black Butler

La Gardienne de la Reine

Une attente
Lente,insoutenable,vitale.

Je n'avais qu'un souhait.
Celle d'une main tendue.

Est-ce trop voulu ?

Je souhaite seulement qu'on me sorte d'ici, est-ce trop demander ? Trop égoïste ? Je veux vivre. Pas mourir enchaîné comme les autres enfants. Je veux pouvoir revoir le soleil, sentir la chaleur sur ma peau et revoir mes proches.

Nous voulons tous ça.

Mais ils abandonnent. Un par un. Je vois l'espoir s'effriter dans leur regard. Le désespoir grandit de jour en jour à la place. Nos tortionnaires s'en régalent.

Les souffrances durent. Jamais ils ne s'arrêtent. Ils nous font enduré les pires supplices. Aujourd'hui…aujourd'hui certains ne sont pas revenu. Les Élus sont appart. Certains pensent qu'ils sont libres ou bien traités, d'autres morts. Je penche pour la seconde option. Pourquoi laisserait-ils des animaux vivre ?

J'ai mal. Tellement mal. Ma gorge me brûle. Ils m'ont fait boire une chose atroce. Elle a la capacité de nous faire brûler de l'intérieur. J'ai eu envie de mourir. De rejoindre mes camarades déjà parti. Je l'ai regretté en revenant dans ma cellule. Pourquoi vouloir mourir ? Je suis déjà morte. Du moment où je fus à la possession de ces monstres, j'avais cessé d'exister.

Je suis faible pensai-je en entendant mes propres cris s'échapper de ma cage thoracique. Je ne devrai pas leur montrer l'honneur de mes cris. Je devrais être silencieuse comme un serpent. Mais pour le moment je ressemble plus à un chat qu'on égorge et je déteste ça. Être faible…Je l'étais bien assez à la maison. Étant l'aînée d'une famille et une fille de surcroît, j'avais une pression plus intense que mes cadets. Je devais être parfaite et la moindre erreur m'était fatale.

Les cris sont faibles dorénavant. Lointain, comme ma vie, comme mes souvenirs. J'ai été Choisi. Je suis l'une des Élus. Ils m'ont mit de côté. Je suis seule dans ma cage, je ne la partage plus. Il me sera plus facile de fuir. Si je ne les vois pas, je n'aurai pas besoin de les sortir de là. Ils sont déjà mort de toute façon. Sortez moi de là. N'importe qui. ILS ne veulent pas le faire alors j'accepterai le monde. Je me vendrai au diable pour vivre.

Mon dos est douloureux. Je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un cri quand ils me marquèrent d'une marque. Je brûle. Je vais mourir aujourd'hui sans avoir la chance de me venger. Je LES déteste. Je déteste TOUT le monde. Personne ne se soucie de moi.

Je suis toujours vivante.
L'atmosphère est devenu sombre, oppressante. Quelque chose est venu. Ce n'est pas une personne je le sais. Aucun humain ne peut produire autant de noirceur par sa simple présence. Je ne sais ce que c'est. Je peux tout juste apercevoir devant moi. Mais je sens, il est proche, dangereusement proche de moi, et aussi étrange que cela paraisse, je n'ai pas peur.

Un diable. Un démon. Voilà ce qu'est cette chose entouré de noirceur. Jamais je n'aurai cru que ça existerait. Je ne suis pas croyante comme ma famille, une des choses qui me sont reprochés d'ailleurs. Il veut que nous fassions un pacte. Ma vengeance et liberté en échange de mon âme. Je vais accepter. Après tout, je ferai tout pour me venger, même si cela signifie mourir par la suite. Je suis prête Démon, concluons ce pacte !

Par le feu tout fut détruit, ennemi et camarade de cellule. Je n'ai rien voulu laisser. De toute façon, ils n'auraient pu retrouver une vie normale après ces épreuves. Ils étaient tous devenu des pantins pour la plupart, les autres, la folie ou la mort les avaient accueilli.
J'ai tué mes ennemis mais ils me restent encore ma vengeance, je dois retrouver ma famille pour les faire payer. Ils sont les responsables de tous mes maux. Mon Démon a voulu les trouver immédiatement mais je lui ai interdit. La vengeance est un plat qui se mange froid. Attendons qu'ils me croient morte et là, je reviendrai dans leur vie.

Je ne suis pas la seule survivante constatai-je en voyant au loin deux silhouettes, une petite et une grande agenouillé devant l'enfant. J'imagine que lui aussi à conclu un pacte. Nous sommes tous deux des victimes de ces monstres, et tous deux, nous nous vengerons de l'affront. Ensuite, nos démons pourront avoir nos âmes. J'incline ma tête pour l'humain quand il se tourne vers moi. Et bien bonne vengeance camarade.

Dans mon enfance, j'ai connu mille et un supplice, on ne me torturait pas physiquement mais mentalement. Je n'ai jamais été assez bien pour eux. J'étais une fille, ce qu'ils haïssaient le plus. C'était à moi que revenait le lourd héritage, celui de défendre notre reine, sans compter de veiller sur James et Christopher, les jumeaux cadets des la famille. J'étais une fille donc par extension faible. Pendant des années, je fus entraîné en secret loin de filles de mon âge. J'étais élevée comme un homme, nommée comme un homme, et non par mon prénom. J'ai toujours souffert de cela, vivre dans une famille où je n'étais pas accepté était dure. Heureusement Christopher était là. Mon frère était le seul à voir qui j'étais. Sans lui, j'aurai sombré dans les abysses mortelles de la folie. Il m'a sauvé, même quand j'étais dans les flammes de l'enfer. Il sera le seul épargné, en hommage à mon jeune frère, Démon, tu auras son nom, et il vivra !

Ma vengeance fut accompli en une année, ils s'étaient cachés pendant tout ce temps. Quand ils surent que j'étais en vie, ils ont fui Londres. Mais Christopher les a retrouvé pour moi comme je lui avais ordonné. Mon frère n'était pas là, il avait disparu,en même temps que moi semble-t-il. Folle de rage, j'ai moi même tué de sang froid James d'un coup de poignard. Il se vantait que sans moi et Chris, il était heureux. Chris n'avait mérité que son sort selon ses mots. Mes parents n'eurent pas la chance d'une mort aussi rapide. Torture fut le mot parfait pour eux. Physique et psychologique, comme moi durant toute ma vie.
C'est la fin. Une juste fin pour moi. Je suis satisfaite de mon sort. Je suis vengée. Je n'ai plus aucune raison de rester sur cette terre. Mon frère est mort et cela fait bien longtemps que je ne fais que survivre.

Ma vengeance est accompli Christopher, elle est à toi, mon âme que tu désires tant. Tes yeux rouges brillent dans la noirceur du monde et je n'ai jamais trouvé cette couleur aussi belle que ce soir.

Ce soir, la Gardienne de la Reine rend son dernier souffle.
Ce soir, ma partie garçon, Colin rend son dernier sourire.
Ce soir, moi, Cassiopée, du haut de mes seize ans, je me sens vivre.